Alors qu’elle avait pâti fin 2016 de la flambée du billet vert consécutive à l’élection de Donald Trump et aux nouvelles projections de la Réserve Fédérale américaine, la monnaie unique se reprend nettement depuis plusieurs séances.

Malgré des indicateurs économiques plutôt solides outre-Atlantique, notamment concernant le taux de croissance, la confiance des consommateurs ou encore l’activité dans les secteurs de l‘industrie et des services, les minutes de la FED ont sonné le glas de la marche en avant du Dollar.

En effet, si le compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine confirme les intentions de l’institution de resserrer sa politique plus rapidement cette année, il fait en revanche état d’«incertitudes considérables» quant à la politique qui sera menée par l’administration Trump et aux conséquences qu’elle pourrait avoir sur les futures décisions monétaires de la FED.

Le nouveau président de la première puissance mondiale, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier prochain, aura alors la double tâche de détailler les grandes lignes de son programme, encore floues jusqu’ici, et de composer avec le processus législatif. Et si les attentes en matière d’investissements publics ou de baisses d’impôts n’étaient pas pleinement satisfaites, les prévisions d’inflation pourraient ainsi être révisées en baisse, forçant la Réserve Fédérale à revoir une fois encore son calendrier.

Des inquiétudes quant à la vigueur du billet vert ou à l’instabilité financière à l’étranger, mentionnées dans le document, ont par ailleurs également contribué à convaincre les cambistes de couvrir une large partie de leurs positions.

Si la devise européenne profite avant tout de ce phénomène technique, elle bénéficie aussi d’un apaisement des tensions dans le secteur bancaire et d’un rebond de l’inflation. Deustche Bank vient effectivement de conclure un accord avec les autorités américaines au sujet de la crise des subprimes tandis que le gouvernement italien a récemment annoncé le sauvetage de BMPS, la troisième banque du pays en proie à de vives difficultés. Et même si cela ne modifiera pas le cap de la BCE, bien décidée à poursuivre sa politique expansionniste en 2017, les prix à la consommation enregistrent en décembre leur plus forte avancée depuis plus de trois ans (+1.1% sur un an).

Techniquement, l’Euro s’est ainsi appuyé sur de nouveaux points bas inédits depuis fin 2002, aux alentours de 1.0340 USD, pour rebondir jusqu’à plus de 1.06 et rejoindre sa zone de confort. Le seuil de 1.0566 préservé en clôture quotidienne pourrait désormais faire office de support au sein d’une zone neutre qui s’étend jusqu’à 1.0759 USD. Nous restons par conséquent provisoirement à l’écart de la parité.