À Paris, le CAC 40, qui avait inscrit en début de séance un nouveau plus haut de près de 12 ans à 5.778,24 points, a terminé en repli de 0,63% (36,01 points) à 5.729,86. A Londres, le FTSE 100 a perdu 1,12% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,34%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,44%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,49%.

La plupart des indices européens progressaient légèrement à l'ouverture mais ils sont passés dans le rouge en réaction aux informations de Bloomberg selon lesquelles la Chine doute de la possibilité de conclure un accord commercial à long terme avec les Etats-Unis. Et les déclarations de Donald Trump confirmant qu'il prévoyait de signer prochainement un accord partiel avec le président chinois, Xi Jinping, n'ont pas suffi à rassurer.

Les informations sur les doutes de Pékin, qui tranchent avec l'optimisme de mise ces derniers jours sur le commerce, ont relégué au second plan la nouvelle baisse de taux de la Réserve fédérale américaine et ses déclarations suggérant qu'elle ne prévoit pas d'assouplir davantage sa politique monétaire dans l'immédiat.

De son côté, la Banque du Japon a laissé sa politique monétaire inchangée tout en laissant entendre qu'elle pourrait l'assouplir à l'avenir pour contrer la montée des risques extérieurs.

Le mois d'octobre se solde par une hausse de 0,58% pour le Stoxx 600 et de 0,92% pour le CAC 40, après des progressions de 3,6% pour l'un et l'autre en septembre.

VALEURS

Parmi les secteurs les plus exposés aux tensions commerciales, celui des matières premières a cédé 1,41% sur la journée et celui de l'automobile 1,33%.

Ce dernier a aussi souffert de la chute de 12,86% de PSA, sa pire séance depuis juin 2016, après la présentation détaillée de son projet de fusion avec Fiat Chrysler Automobiles, que certains analystes jugent déséquilibré au détriment du groupe français. A Milan, le titre Fiat Chrysler a au contraire pris 8,22%.

Dans l'actualité des résultats, Air France-KLM a cédé 1,02% après avoir dit s'attendre à une baisse de la demande en fin d'année et Royal Dutch Shell a perdu 4,12% après avoir prévenu que le ralentissement de l'économie mondiale pourrait remettre en cause le calendrier de son programme de rachats d'actions de 25 milliards de dollars.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Chine, les indices PMI officiels publiés en début de journée ont confirmé la tendance au ralentissement de la croissance, avec une poursuite de la contraction de l'activité manufacturière pour le sixième mois consécutif et une baisse de la croissance dans les services.

Dans la zone euro, l'inflation a ralenti à 0,7% en rythme annuel en octobre selon la première estimation d'Eurostat, qui a aussi fait état d'une stabilité de la croissance à 0,2% au troisième trimestre.

Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont augmenté la semaine dernière et les chiffres mensuels des revenus et dépenses des ménages montrent une croissance modérée de la consommation.

L'indice PMI de Chicago, lui, est tombé à 43,2, son plus bas niveau depuis décembre 2015, alors que le consensus le donnait en hausse à 48,0.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait nettement dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,95%, le Standard & Poor's 500 0,71% et le Nasdaq Composite 0,41%.

Apple contribue toutefois à limiter les pertes de Wall Street: le titre du groupe californien gagne 1,69% après ses prévisions pour le quatrième trimestre, supérieures aux attentes.

CHANGES

Le dollar est en net recul face aux autres grandes devises, l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de devises de référence cédant 0,33% en réaction à la baisse de taux de la Fed.

L'euro, pénalisé par les chiffres de l'inflation et de la croissance en zone euro, revient autour de 1,1145 dollar après un pic à 1,1174.

La livre sterling se traite au-dessus de 1,2940 dollar et se dirige vers sa plus forte hausse mensuelle depuis plus de dix ans avec un gain de plus de 5,5%.

TAUX

La baisse de taux de la Fed, le regain général d'aversion au risque et les indicateurs économiques du jour favorisent la baisse des rendements des emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans a cédé près de cinq points de base à -0,403% et son équivalent français près de quatre points à -0,098%.

Le repli est plus marqué encore pour le rendement à dix ans américain, qui chute de près de neuf points à 1,7032%, au plus bas depuis le 15 octobre.

PÉTROLE

Les cours du pétrole creusent leurs pertes, l'impact baissier des indices PMI chinois s'ajoutant à la hausse des stocks aux Etats-Unis.

Le Brent abandonne 0,76% à 60,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,83% à 54,05 dollars.

A SUIVRE VENDREDI

La séance de vendredi pourrait être plus calme qu'à l'habitude en Europe, la journée étant fériée dans plusieurs pays. Aux Etats-Unis, elle sera animée principalement par les chiffres mensuels du marché du travail, qui pourraient montrer un ralentissement marqué des créations d'emplois en raison du long conflit social chez General Motors.

(Marc Angrand, édité par Simon Carraud)