TOKYO, 13 février (Reuters) - La Corée du Nord a déclaré nul et non avenu l'accord visant à rouvrir une enquête sur le sort des Japonais enlevés, maintenant que Tokyo a imposé des sanctions contre Pyongyang en raison d'un récent tir de fusée.

La Corée du Nord compte dissoudre la commission mise sur pied en 2014 pour s'enquérir du sort des Japonais enlevés dans les années 70, écrit l'agence de presse nord-coréenne KCNA, en ajoutant que les "actes de provocation et d'hostilité" de Tokyo envers Pyongyang entraîneront d'autres mesures de rétorsion.

"Le régime (du Premier ministre Shinzo) Abe doit assumer l'entière responsabilité d'une telle grave conséquence", estime l'agence de presse officielle.

Le Japon a annoncé mercredi qu'il imposait des sanctions contre la Corée du Nord à la suite d'un lancement de satellite qui, selon Washington et ses alliés, dont Tokyo, était en fait un tir expérimental d'un missile balistique susceptible d'être équipé d'une ogive nucléaire.

Pyongyang a reconnu en 2002, lors d'une visite en Corée du nord du Premier ministre nippon Junichiro Koizumi, que des agents nord-coréens avaient enlevé 13 Japonais à la fin des années 1970 et dans les années 1980. Cinq d'entre eux, avec leur famille, ont pu regagner le Japon à la suite de cet aveu, mais Tokyo veut connaître le sort exact des huit autres, qui d'après Pyongyang sont morts durant leur séjour en Corée du Nord. Tokyo pense en outre que beaucoup d'autres de ses ressortissants ont été enlevés par le régime nord-coréen et souhaite avoir des explications les concernant.

Le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a jugé déplorable que la Corée du Nord dissolve unilatéralement la commission d'enquête, rapporte samedi l'agence de presse japonaise Kyodo.

(Junko Fujita et Linda Sieg; Eric Faye pour le service français)