ISLAMABAD, 21 décembre (Reuters) - Quatre militants islamistes ont été pendus dimanche au Pakistan, conséquence de la levée du moratoire sur la peine capitale décidé après le massacre de l'école de Peshawar le 16 décembre.

Les pendaisons se sont déroulées dans la prison de Faisalabad, où deux prisonniers ont déjà été exécutés depuis ce carnage revendiqué par les taliban qui a coûté la vie à 132 élèves et neuf enseignants.

Les quatre détenus exécutés dimanche avaient été condamnés pour un attentat contre l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, a déclaré un haut fonctionnaire gouvernemental.

Parmi eux figurait un ressortissant russe, a indiqué un responsable des autorités du Pendjab pakistanais. Le Pakistan abrite de nombreux groupes armés, dont beaucoup sont liés à Al Qaïda, ainsi qu'un nombre indéterminé de combattants étrangers - ouzbeks, tchétchènes, ouïghours ou arabes.

Aucun des militants exécutés n'était lié à l'attaque de Peshawar.

"Le gouvernement a choisi de se faire plaisir par un bain de sang vengeur", a déploré Phelim Kine, directeur adjoint pour l'Asie de Human Rights Watch. "Cette vague d'exécutions est une réaction lâche et politicienne qui n'aidera en rien à traduire en justice les auteurs de l'attaque de Peshawar."

D'autres détenus devraient être exécutés dans les jours à venir, dont certains à Lahore, le fief du Premier ministre Nawaz Sharif.

Les taliban ont diffusé des communiqués annonçant des attaques prochaines en représailles à ces exécutions et les mesures de sécurité ont été renforcées autour des centres de détention.

Selon les organisations de défense des droits de l'homme, environ 8.000 prisonniers sont en attente d'exécution au Pakistan, dont quelque 500 pour des faits de terrorisme. (Syed Raza Hassan, Nadia Saleem; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)