(Actualisé avec citations de Trump)

WASHINGTON, 14 janvier (Reuters) - Le "shutdown" le plus long de l'histoire des Etats-Unis, provoqué par un conflit budgétaire entre Donald Trump et la Chambre des représentants à majorité démocrate, est entré lundi dans sa quatrième semaine sans qu'une issue soit en vue.

Le chef de la Maison blanche ne semble pas enclin à agir pour rouvrir les ministères dont 800.000 fonctionnaires sont au chômage technique ou sous astreinte sans percevoir leurs salaires depuis le 22 décembre.

Donald Trump a rejeté une proposition du sénateur républicain Lindsey Graham, un de ses proches, de rouvrir temporairement le gouvernement afin de relancer des négociations budgétaires.

"C'est une suggestion que Lindsey m'a faite mais je l'ai rejetée", a déclaré le président à la presse avant un déplacement en Louisiane. "Je veux régler ça, je ne veux pas seulement le repousser à plus tard."

Donald Trump a également de nouveau exclu de recourir à l'état d'urgence nationale pour sortir de l'impasse, comme l'avait suggéré le même Lindsey Graham, la semaine dernière.

"J'ai absolument le droit de le faire mais ce n'est pas ce que je cherche", a-t-il expliqué.

"J'ai attendu tout le week-end. Les démocrates doivent se mettre au travail maintenant. La frontière doit être sécurisée !" a écrit le président lundi matin sur Twitter.

Donald Trump a bloqué le mois dernier le renouvellement du financement de près d'un quart des agences du gouvernement fédéral face au refus de l'opposition démocrate d'approuver l'enveloppe de 5,7 milliards de dollars (5 milliards d'euros) qu'il exige pour construire un mur à la frontière avec le Mexique.

Les démocrates jugent ce projet immoral et inefficace mais se disent prêts à approuver un budget de 1,3 milliard pour améliorer la sécurité frontalière.

Une majorité d'Américains désignent Trump comme le principal responsable de ce "shutdown", dont les conséquences se font de plus en plus sentir sur leur quotidien.

Le président doit prononcer un discours lundi à La Nouvelle-Orléans devant des agriculteurs, qui ont massivement voté en sa faveur en 2016 et sont affectés aujourd'hui par le non-versement des aides et prêts fédéraux.

Les élus des deux chambres du Congrès doivent quant à eux se réunir à nouveau lundi après-midi.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, demande au Sénat à majorité républicaine d'approuver plusieurs projets de loi de financement adoptés par la chambre basse, qui n'intègrent pas les milliards réclamés par Donald Trump.

Le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, refuse de soumettre à la chambre haute un texte qui n'aurait pas été au préalable approuvé par Donald Trump. (Susan Heavey Jean-Stéphane Brosse pour le service français)