Lakshmi Mittal, le patron d'Arcelor-Mittal, grand industriel et encore plus grand stratège énonce des vérités dans le JDD. Le coût de production d'acier en France est de 20% supérieur à ce qu'il est en Espagne.
 
En Espagne ! Pas en Indonésie. Là ce serait normal. Non, c'est en Espagne, dans la zone Euro.
 
Cela signifie clairement que toute la structure de l'industrie lourde française est lâchée par la concurrence et qu'il est indispensable de la reconvertir de fond en comble. 
 
La façon de travailler, le coût du travail, la lourdeur des structures, la durée du travail, les cadences. 
 
Bref, tout !
 
Le bassin de Florange tel que, n'est plus rentable et doit soit se reconvertir vers d'autres industries, soit fermer. C'est la dure réalité de l'économie mondiale. La France ne peut pas s'isoler. Que l'Etat encourage des initiatives, soit d'entrepreneurs soit d'industriels, c'est son rôle. 
 
Mais les subventions et les investissements de l'Etat ne serviront à rien qu'à faire perdre de l'argent au contribuable si c'est uniquement pour boucher les trous. 
 
Malheureusement, cette vérité d'évidence et de simplicité n'est pas comprise par certains politiciens français. 
 
C'est le cas de Ségolène Royal, Présidente de la région Poitou-Charente. Elle tempête et vitupère contre la nouvelle Banque Publique d'Investissement. "Elle exige" que celle-ci investisse dans des activités qui perdent de l'argent. Elle menace les dirigeants de toutes sortes de foudres. Etrange mélange des genres.
 
Jean-Pierre Jouyet et Nicolas Dufourcq, Président et Directeur Général, répondent qu'ils sont là pour investir dans des entreprises innovantes, les lancer vers la conquête des marchés nouveaux, la création d'emploi et non pas dans le bouchage de trous. 
 
Ils ont raison. 
 
Si la France veut se sortir de l'ornière dans laquelle elle se trouve, elle doit investir sur son avenir et surtout interdire aux politiciens de se mêler de décisions financières et industrielles avec l'argent du contribuable.