RBS fait l'objet d'une enquête des autorités britanniques et américaines dans le cadre du scandale de manipulation du Libor et devrait être l'une de prochaines banques à conclure un règlement à l'amiable, après sa concurrente Barclays qui a versé une amende de 450 millions de dollars en juin.

"Le groupe s'attend à entrer en négociations pour mettre fin rapidement à l'amiable à certaines de ces enquêtes et croit qu'elles devraient probablement déboucher des pénalités financières", a déclaré la banque à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels vendredi.

Son directeur général Stephen Hester a précisé que le calendrier du règlement était entre les mains des régulateurs.

"Nous devons nous adapter aux régulateurs concernés", a-t-il dit lors d'une conférence de presse téléphonique. "Nous sommes prêts à conclure un règlement à l'amiable avec tout le monde dès qu'ils seront prêts."

Il a estimé qu'il était difficile de savoir si RBS se verrait imposer une amende plus forte que celle de Barclays, qui est la seule banque à avoir conclu un règlement à l'amiable.

"SOMBRE JOURNÉE"

Même si l'amende est moins élevé que celle de Barclays, ce sera quand même une "sombre journée" pour RBS, a-t-il dit.

Cette affaire, ainsi que d'autres problèmes hérités du passé, menace le redressement de la banque engagé par Stephen Hester, qui a déclaré vendredi que la restructuration du groupe serait a achevée dans les 15 à 18 mois.

La banque, dont l'Etat détient 82% du capital depuis son renflouement après la crise du crédit de 2008, a publié un bénéfice d'exploitation en hausse pour le troisième trimestre, grâce à une baisse des charges pour créances douteuses.

Son bénéfice opérationnel a atteint 1,047 milliard de livres sterling (1,31 milliard d'euros) au titre du troisième trimestre, alors que son bénéfice avait été de 2,0 millions de livres pour la même période de 2011. Le gérant de fonds Investec attendait un bénéfice opérationnel de 700 millions de livres.

A 10h08 GMT, le titre RBS reculait de 1,5% à 283,10 pence en Bourse de Londres, sous-performant l'indice STOXX 600 des bancaires européennes qui prenait 0,22%.

La banque a accusé une perte nette, part du groupe, de 1,384 milliard de livres, qui comprend une perte de 1,176 milliard pour dépréciation d'actifs et de 400 millions de provisions supplémentaires pour couvrir les litiges liés à d'anciennes pratiques contestables de commercialisation de polices d'assurance britanniques, dites PPI (product payment insurance).

Les contribuables britanniques ont essuyé une perte de plus de 20 milliards de livres à la suite de la décision de l'Etat de sauver la banque de la faillite dans la crise de 2008.

Mais malgré cela, on évoque une cession par l'Etat d'une partie de sa participation avant les prochaines élections de 2015.

RBS est sortie en octobre du plan de protection des actifs mis en place par le gouvernement pour couvrir ses prêts les plus toxiques et a vendu une première tranche d'actions de son activité d'assurance Direct Line.

En revanche, Santander a renoncé à acheter 316 de ses agences britanniques, alors que les deux banques s'étaient mises d'accord en août 2010 sur une cession pour 1,65 milliard de livres (2,04 milliards d'euros). RBS a relancé le processus de cession exigé par les régulateurs européens.

Matt Scuffham et Steve Slater, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Nicolas Delame