KINSHASA, 21 décembre (Reuters) - La République démocratique du Congo (RDC) vivait jeudi une deuxième journée d'élections générales marquées par des troubles, après la prolongation par les autorités des horaires d'ouverture des bureaux de vote n'ayant pas pu ouvrir la veille.

Tout au long de la journée de mercredi, les observateurs ont signalé des retards de livraison de kits électoraux, des défaillances dans l'ouverture des bureaux de vote ainsi que des dysfonctionnements dans les systèmes de vote électronique.

Les électeurs, appelés à voter pour des élections présidentielle, législatives et régionales, ont également eu du mal à trouver leur nom sur les registres, tandis que des violences ont semé le chaos dans certains endroits.

S'adressant aux journalistes dans la capitale Kinshasa après la fermeture des bureaux de vote, le président de la commission électorale (CENI) Denis Kadima, a reconnu que de nombreux bureaux de vote à travers le pays avaient ouvert tardivement, tandis que certains n'avaient pas ouvert du tout.

Il a cependant déclaré que ces retards n'affecteraient pas la crédibilité du processus.

La décision de la CENI de prolonger le scrutin a été rejetée par les cinq candidats de l'opposition - comptant parmi eux le leader de l'opposition Martin Fayulu et le gynécologue lauréat du prix Nobel de la paix Denis Mukwege - qui ont affirmé dans une déclaration commune mercredi soir que la commission n'avait pas le droit constitutionnel ou légal de prolonger le vote.

Ils ont exigé que "ces élections ratées" soient réorganisées par une CENI dont la structure serait changée, à une date convenue par toutes les parties prenantes.

Le tumulte de ces journées électorales survient après une campagne marquée par la violence politique et les avertissements répétés de l'opposition et des observateurs sur le manque de transparence et le risque que la légitimité des résultats soit compromise.

Leurs inquiétudes portaient notamment sur les listes électorales et les cartes d'identité illisibles.

Pendant des mois, la CENI a rejeté les allégations de mauvaise gestion et de fraude formulées par l'opposition, insistant sur le fait qu'elle était en mesure d'organiser un scrutin libre et équitable, comme elle s'y est engagée.

Le président sortant Félix Tshisekedi, dont le premier mandat a été marqué par des difficultés économiques, des épidémies et une aggravation de l'insécurité dans l'est du pays, est candidat à sa réélection.

La RDC est le troisième producteur mondial de cuivre et le premier producteur de cobalt, utilisé notamment dans la fabrication de batterie, nécessaire à la transition écologique.

(Reportage Crispin Kyala, rédigé par Bate Felix; version française Stéphanie Hamel, édité par Blandine Hénault)