(actualisé avec libération)

KINSHASA, 14 février (Reuters) - Les autorités de République démocratique du Congo (RDC) ont arrêté puis relâché au bout de quelques heures, dimanche, l'un des chefs de file de l'opposition, Martin Fayulu, à l'avant-veille d'une grève générale organisée pour exiger un départ du pouvoir du président Joseph Kabila à la fin de l'année.

Le chef de l'Etat doit, en vertu de la Constitution, quitter ses fonctions en décembre après 15 années à la tête du pays. Ses détracteurs l'accusent cependant de chercher à retarder le scrutin présidentiel normalement fixé à novembre, afin de se maintenir en fonction.

En janvier 2015, plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées dans des manifestations sur cette question.

Martin Fayulu, président du parti d'opposition ECIDÉ (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement), a été interpellé pour "incitation à des atteintes à l'ordre public", a déclaré à Reuters le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, sans plus de précisions.

Il a été relâché au bout de quelques heures du fait de son immunité parlementaire. Les enquêteurs vont transmettre le dossier au parlement, qui pourrait décider de lever son immunité, a ajouté le porte-parole.

José Maria Aranaz, directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) en RDC, a confirmé que Martin Fayulu avait bien été libéré dimanche soir, et a précisé qu'il avait été arrêté dans l'après-midi par des agents des services de renseignement militaires.

Martin Fayulu est l'un des organisateurs de la grève générale de mardi, pour laquelle les dirigeants de l'opposition demandent aux Congolais de rester chez eux.

"C'est toujours le même mode d'intimidation, contraire à la liberté de rassemblement pacifique prévue par la Constitution", a estimé José Maria Aranaz à propos de l'interpellation de l'opposant. (Aaron Ross; Eric Faye pour le service français)