(Bien lire au 5e paragraphe "n'a pas évoqué la question de l'avenir de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord")

BRUXELLES, 22 septembre (Reuters) - Michel Barnier, négociateur de l'Union européenne pour le Brexit, a salué l'"état d'esprit constructif" affiché par Theresa May vendredi lors de son discours de Florence tout en continuant de réclamer une plus grande clarté de la part du gouvernement de Londres.

"Le discours de la Première ministre Theresa May à Florence exprime un état d'esprit constructif qui est aussi celui de l'Union européenne dans cette négociation extraordinaire", a déclaré Michel Barnier dans un communiqué.

L'UE veut régler les trois principaux points de désaccord sur le divorce - budget, Irlande, ressortissants européens au Royaume-Uni -, avant d'aborder l'avenir des relations UE-GB.

"L'Union européenne continuera d'insister sur le progrès suffisant sur les principaux sujets d'un retrait ordonné du Royaume-Uni avant d'ouvrir les discussions sur la future relation", a-t-il encore souligné.

L'ancien ministre français note que Theresa May n'a pas évoqué la question de l'avenir de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord dans son discours.

"Le Royaume-Uni est co-garant du Good Friday Agreement (accord de paix de 1998-NDLR). Le discours d'aujourd'hui n'apporte pas de clarifications quant à la manière dont il entend assumer ses responsabilités qui découlent de son retrait de l'Union européenne", déclare Michel Barnier.

Concernant les ressortissants de l'UE au Royaume-Uni, il juge que les déclarations de Theresa May, qui a laissé entendre que certaines décisions de la Cour européenne de justice pourraient être prises en compte par les tribunaux britanniques, "marquent un pas en avant, mais doivent maintenant être confirmées par des positions de négociation précises du gouvernement britannique".

Michel Barnier veut également discuter des implications concrètes des propos de Theresa May selon lesquels "aucun pays européen ne devrait payer plus ou recevoir moins en raison du Brexit".

Le négociateur européen relève enfin que "pour la première fois, le gouvernement britannique demande à continuer à bénéficier de l'accès au marché intérieur, selon les termes actuels, et de la coopération existante en matière de sécurité pendant une période limitée à environ deux ans au-delà de son départ de l'Union européenne et donc de ses institutions".

Cette demande pourrait être prise en compte et examinée par l'UE dès qu'il y aura accord sur les modalités du divorce, ajoute-t-il.

La quatrième session de négociations doit débuter lundi. (Jan Strupczewski; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)