(Actualisé avec Medef, FO)

PARIS, 1er octobre (Reuters) - Voici les principales principales réactions au projet de budget 2015 présenté mercredi par le gouvernement français.

Le projet de budget confirme le report à 2017 du retour des déficits publics de la France à 3% du PIB, malgré 21 milliards d'euros d'économies programmés pour l'année prochaine.

STÉPHANE LE FOLL, porte-parole du gouvernement, lors du compte rendu du conseil des ministres :

"On finance des priorités, on réduit la dépense publique, on n'est donc pas dans ce qu'on appelle une politique d'austérité, on est dans une politique de sérieux buddgétaire".

"Les prévisions sont d'une extrême prudence en terme de croissance, d'inflation. (...) On a fait le choix de la vérité en disant les choses telles qu'elles sont."

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FRANÇOIS FILLON, député UMP de Paris, ancien Premier ministre, lors d'une conférence de presse :

"C'est un budget qui renonce à l'objectif de réduction des déficits, il promet une très légère baisse en 2015 qui ne se produira sans doute pas. La plupart des économies sont virtuelles.

"C'est un budget qui n'est pas sincère, qui tourne le dos aux engagements de la France, qui va justement provoquer cet effet récessif. (...) Il n'y aura pas de résultats."

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CAMILLE BEDIN, secrétaire générale adjointe de l'UMP, dans un communiqué intitulé "La Valls fiscale continue" :

"Alors que le gouvernement annonce une hausse de la taxe sur le diesel, il faut rappeler que Manuel Valls avait promis d'alléger la pression qui étouffe chaque jour les Français un peu plus, notamment les classes moyennes.

"Quand arrêterons-nous d'être étonnés de l'incompétence et de l'incohérence absolues de ce gouvernement? Chaque semaine, chaque mois, chaque année, depuis mai 2012, nous apporte son lot d'annonces contradictoires, preuves d'une incompétence et d'une impréparation lamentable des dossiers".

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FLORIAN PHILIPPOT, vice-président du Front national, dans un communiqué :

"Les grandes lignes du projet de budget 2015 (...) sont consternantes, et il y a tout lieu de croire que l'activité économique de nouveau se comprimera l'année prochaine sous l'effet mécanique d'une austérité qui continue à bon train".

"Autre annonce absolument effrayante de bêtise : la cession massive d'actifs de l'Etat pour les affecter au désendettement, à hauteur d'au moins 4 milliards d'euros. Sur ordre de Bruxelles, la France est donc sommée de vendre ses bijoux de famille et de spolier les Français".

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NICOLAS DUPONT-AIGNAN, président de Debout la République, dans un communiqué :

"Les Français qui espéraient une baisse des prélèvements obligatoires vont vite perdre leurs illusions : les impôts, taxes et cotisations sociales des ménages et entreprises devraient atteindre 44,6% du produit intérieur brut l'an prochain, pour 44,7% cette année!

"En se refusant à répondre franchement au ras-le-bol fiscal des artisans, commerçants et des classes moyennes, le gouvernement continue cette politique injuste et contre-productive de matraquage fiscal."

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PIERRE GATTAZ, président du MEDEF, dans un communiqué :

"La méthode suivie n'est pas la bonne : l'absence de réformes réellement structurelles dans le champ des dépenses sociales, de l'Etat et des collectivités territoriales interdit toute inversion, pourtant indispensable, de la trajectoire des dépenses sociales."

"Améliorer l'efficience de notre secteur public est possible mais il nous faut un discours fort, une volonté politique déterminée, une stratégie cohérente et claire inscrite dans la durée."

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FORCE OUVRIÈRE (FO), dans un communiqué :

"Conformément au pacte européen, les injonctions de la Commission européenne dictent les décisions du gouvernement : pour 2015, les 21 Mds d'économies de dépenses (...) sont issues de l'obligation faite par le traité européen TSCG.

"Cette politique d'austérité conduit à la récession et à une croissance quasi nulle. Or, comme le gouvernement le reconnaît lui-même, la faiblesse de la croissance conduit à moins de recettes fiscales. L'austérité schizophrène en quelque sorte."

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ASSOCIATION DES RÉGIONS DE FRANCE (ARF), dans un communiqué :

La baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales (-3,7 milliards d'euros en 2015, -11 milliards sur 2015-2017) aura des "conséquences lourdes, notamment sur les capacités d'investissement".

"Les régions demandent donc des contreparties à cette baisse des dotations", notamment des ressources fiscales propres, une ressource complémentaire pour le financement des infrastructures ferroviaires et la prise en charge à 100% par l'Etat des surcoûts induits par les normes qui leur sont imposées.

"Les collectivités ne veulent pas demain être à nouveau frappées si l'Etat ne tient pas ses engagements de déficit au niveau européen. Il faut donc clairement isoler les responsabilités et mettre en place un pilotage partagé des équilibres financiers". (Service France, édité par Sophie Louet)