(Actualisé avec Emmanuel Macron)

BRUXELLES, 22 septembre (Reuters) - Réactions enregistrées après le discours prononcé par Theresa May vendredi à Florence, où la Première ministre britannique s'est efforcée de relancer les négociations sur le Brexit en acceptant le maintien de son pays au sein du marché unique pendant une période de transition d'environ deux ans après le mars 2019.

MICHEL BARNIER

Négociateur de l'Union européenne pour le Brexit

"Le discours de la Première ministre Theresa May à Florence exprime un état d'esprit constructif qui est aussi celui de l'Union européenne dans cette négociation extraordinaire", a déclaré Michel Barnier dans un communiqué.

"L'Union européenne continuera d'insister sur le progrès suffisant sur les principaux sujets d'un retrait ordonné du Royaume-Uni avant d'ouvrir les discussions sur la future relation", a-t-il encore souligné.

Concernant les ressortissants de l'UE au Royaume-Uni, il juge que les déclarations de Theresa May, qui a laissé entendre que certaines décisions de la Cour européenne de justice pourraient être prises en compte par les tribunaux britanniques, "marquent un pas en avant, mais doivent maintenant être confirmées par des positions de négociation précises du gouvernement britannique".

Michel Barnier veut également discuter des implications concrètes des propos de Theresa May selon lesquels "aucun pays européen ne devrait payer plus ou recevoir moins en raison du Brexit".

"Pour la première fois, le gouvernement britannique demande à continuer à bénéficier de l'accès au marché intérieur, selon les termes actuels, et de la coopération existante en matière de sécurité pendant une période limitée à environ deux ans au-delà de son départ de l'Union européenne et donc de ses institutions".

EMMANUEL MACRON

Président français

"Je note (...) des avancées et des signaux envoyées par la Première ministre britannique qui montrent une volonté", a-t-il déclaré.

"Avant toute avancée, nous souhaitons clarifier les choses sur le règlement des citoyens européens, les termes financiers de la sortie et la question de l'Irlande. Si ces trois points ne sont pas clarifiés, nous ne pourrons pas avancer sur le reste", a rappelé Emmanuel Macron.

"Sur deux de ces points (...) des ouvertures ont été faites, il appartient à Michel Barnier de s'exprimer sur celles-ci."

LEO VARADKAR

Premier ministre irlandais

"Je saluerais avec prudence ce discours, je pense qu'il y a un effort authentique de la Première ministre pour que les choses progressent", a-t-il réagi devant la presse.

"Nous aurons naturellement besoin de plus de clarté et d'une meilleure compréhension de la manière dont une période de transition pourrait fonctionner. Mais demander une période de transition est aussi un pas dans la bonne direction", a-t-il ajouté.

ARLENE FOSTER

La dirigeante du Parti unioniste démocratique (DUP) d'Irlande du Nord, dont le soutien est indispensable à la majorité parlementaire du gouvernement britannique, a estimé que Theresa May avait développé une "vision positive".

"Toute période de transition devrait avoir une durée absolument minimale", a-t-elle ajouté, espérant également que les futures contributions britanniques au budget européen seraient "réduites".

"Les souhaits exprimés lors du référendum (du 23 juin 2016) doivent être mis en oeuvre sans retard excessif", a-t-elle dit.

Arlene Foster a par ailleurs estimé que "les négociateurs agressifs de l'UE semblent déterminés à causer autant de dégâts que possible au Royaume-Uni".

JEREMY CORBYN

Chef de file du Parti travailliste britannique

"Quinze mois après le référendum sur l'UE, le gouvernement n'est toujours pas plus clair sur ce à quoi ressemblera notre relation avec l'UE à long terme.

"La seule avancée semble être que la Première ministre a écouté le Labour et a accepté la réalité, à savoir que la Grande-Bretagne a besoin d'une transition sur les mêmes modalités fondamentales (qu'actuellement) afin d'apporter de la stabilité aux entreprises et aux salariés."

NIGEL FARAGE

Ancien dirigeant du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip), chef de file du camp pro-Brexit lors du référendum 2016

"La vision de Theresa May est que le Brexit n'aura de Brexit que le nom. Tous les secteurs intégrés que nous avons actuellement seront désignés différemment."

MANFRED WEBER

Eurodéputé allemand, président du groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen

"En substance, la Première ministre May n'apporte pas plus de clarté sur les positions de Londres. Je suis même plus inquiet à présent." (Bureaux de Reuters; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)