PARIS, 30 août (Reuters) - Voici les principales réactions en France à la démission d'Emmanuel Macron du ministère de l'Economie, donnée mardi à François Hollande:

NICOLAS SARKOZY, candidat à la primaire de la droite, devant la presse:

"La France est attaquée de toutes parts et le ministre de l'Economie démissionne. Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui justifie cette pagaille supplémentaire ? Voilà un homme qui a été le principal collaborateur de François Hollande, qui a préparé tous ses discours, qui a mis en oeuvre sa politique, qui a justifié 50 milliards d'augmentation d'impôts."

FRANÇOIS FILLON, candidat à la primaire de la droite, en marge de l'université d'été du Medef:

"C'est surtout le signe de la fin d'une imposture idéologique, celle d'un François Hollande élu sur une politique de gauche, conseillé par Emmanuel Macron et qui a tenté ensuite, et bien tard, un virage social-libéral qui se termine par la démission d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire par un échec."

STÉPHANE LE FOLL, porte-parole du gouvernement, en marge d'une conférence de presse:

"Quand on est au gouvernement, on travaille dans une équipe, en fonction d'un programme qui a été présenté aux Français. On fait face à l'actualité, aux difficultés (...), on le fait avec la volonté de trouver de bonnes solutions, de travailler à l'intérêt général. Les ministres travaillent à l'intérêt général."

"Il est souvent plus facile de dire ce qu'on n'est pas mais beaucoup plus difficile de dire ce qu'on est."

JEAN-CHRISTOPHE CAMBADÉLIS, premier secrétaire du Parti socialiste, sur Twitter:

"La démission de Macron : un Kinder surprise pour convenance personnelle au moment où la France se redresse et la droite se dresse."

ALAIN TOURRET, député Parti radical de gauche et proche d'Emmanuel Macron, à Reuters:

"Son départ du gouvernement, c'est pour être candidat. Il a toujours dit 'j'irai jusqu'au bout'.

(...) Je ne vois pas comment le président de la République peut gagner, comment il peut rebondir. La seule carte qui lui restait, c'était de pouvoir choisir celui qui lui succèdera. Il vient de perdre la moitié de son jeu d'un seul coup."

"Emmanuel Macron a une chance, parce qu'il a la possibilité de constituer des majorités d'idées autour de lui, et ça passera obligatoirement par une alliance avec une partie de la droite."

DOMINIQUE LEFEBVRE, député socialiste, à Reuters:

"Pour moi, c'est une décision incompréhensible. Je suis absolument en désaccord avec l'analyse et la stratégie d'Emmanuel Macron. Je ne crois pas qu'il y ait de salut à gauche en dehors de défendre le bilan du gouvernement.

"A ce stade, ça apparaît comme une aventure individuelle. Je trouve cette démission regrettable et je ne vois pas quelle perspective elle ouvre."

PIERRE GATTAZ, président du Medef, à l'université d'été du patronat:

"Il a été un bon ministre de l'Economie, il connaît l'entreprise, le numérique, l'international, la mondialisation. Il a travaillé dans une entreprise (...) Son bilan va dans le bon sens mais il aurait pu faire mieux."

PHILIPPE MARTINEZ, secrétaire général de la CGT, en marge d'une conférence de presse:

"Il ne s'est pas beaucoup occupé d'industrie, il ne s'est pas beaucoup occupé des Français, sauf parfois pour les insulter, les traiter d'illettrés. Il a d'abord pensé à sa carrière personnelle et je pense que sa démission en est le symbole."

"Des ministres, on en a connus. Ce n'est pas le nom du ministre qui nous importe, c'est ce qu'ils vont faire. Je n'ai pas l'impression que le chef du gouvernement (...) ait indiqué qu'en cette rentrée la politique gouvernementale allait changer." (Service France, édité par Simon Carraud et Emmanuel Jarry)