PARIS, 19 mars (Reuters) - Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a démissionné mardi du gouvernement français à la suite de l'ouverture d'une information judiciaire le visant.

Il a été remplacé par Bernard Cazeneuve, qui occupait les fonctions de ministre délégué aux Affaires européennes.

Voici les principales réactions politiques :

FRANCOIS HOLLANDE, dans un communiqué :

"Je remercie Jérôme Cahuzac pour l'action qu'il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du Budget pour le redressement des comptes de la France. Il l'a fait avec talent et compétence.

"Je salue la décision qu'il a prise de remettre sa démission de membre du douvernement pour mieux défendre son honneur."

CLAUDE BARTOLONE, président PS de l'Assemblée nationale, à des journalistes :

"Je salue la dignité de la décision de Jérôme Cahuzac qui, alors qu'il n'était pas mis en examen, qu'il y a l'ouverture d'une enquête préliminaire, a préféré protéger le gouvernement et la France plutôt que sa personnalité et sa propre personne."

"J'espère que dans les jours qui viennent, il pourra répondre des différentes accusations qui semblent circuler et que très vite, il saura faire triompher sa vérité".

CHRISTIAN ECKERT (PS), rapporteur général de la commission des Finances de l'Assemblée, à la presse :

"J'ai toujours eu une énorme admiration pour Jérôme Cahuzac, et dans les moments difficiles que la France a traversés je pense que ça a été le meilleur ministre du Budget que nous pouvions imaginer."

BRUNO LE ROUX, président du groupe PS de l'Assemblée, dans un communiqué :

"Je veux dire notre amitié à Jérôme Cahuzac dans l'épreuve qu'il traverse. Il a été un grand ministre qui a rétabli la situation financière du pays et oeuvré à l'intérêt général. En remettant son mandat au président de la République, il n'a pas voulu que plane la moindre équivoque sur le respect des règles d'éthique et de déontologie qui forment l'armature de ce gouvernement."

CHRISTIAN JACOB, président du groupe UMP, dans les couloirs de l'Assemblée nationale :

"Je pense que Jérôme Cahuzac a pris la décision qui s'imposait après l'enquête préliminaire décidée par le parquet parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. Je pense aussi que pour sa défense, c'est plus facile pour lui d'organiser sa défense en étant en dehors du gouvernement qu'en étant en responsabilité".

"Je fais confiance à la justice. Jérôme Cahuzac a pris la seule décision qui s'imposait à lui."

CLAUDE GUEANT, ancien ministre UMP de l'Intérieur, sur BFM-TV :

"Jérôme Cahuzac et le président de la République ont considéré qu'il était difficile qu'il reste au gouvernement, que son rôle serait difficile à assumer avec cette ouverture d'information judiciaire".

"Il y a un autre aspect, qui est celui de son éventuelle culpabilité et à cet égard, il faut rappeler les très grands principes : quelqu'un qui est mis en examen n'est pas coupable et a fortiori s'il n'est pas mis en examen".

MARINE LE PEN, présidente du Front national, sur RTL :

"Depuis le début il m'apparaissait qu'il devait démissionner. On en arrive à la conséquence logique de ce qui aurait dû être fait depuis plusieurs mois. La démission de monsieur Cahuzac est tardive".

FLORIAN PHILIPPOT, vice-président du FN, sur LCI :

"Cette démission était inévitable, parfaitement logique, nous l'avions encore réclamé cet après-midi (...) Il n'avait pas le choix. Il était parfaitement inconcevable qu'il puisse rester à ce poste. C'est fait enfin, maintenant il faut que l'enquête puisse apporter tout l'éclairage nécessaire sur cette affaire. Il est totalement présumé innoncent, il va devoir s'expliquer mais il est évident qu'on ne pouvait pas mener sereinement cette enquête sur une administration qui était placée sous sa tutelle." (Gérard Bon avec Service France, édité par Gilles Trequesser)