Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression de 1% à 1,5% après le fort repli accusé la veille. Le Standard & Poor's 500 a cédé 2,06% jeudi, sa sixième baisse consécutive, et touché en séance son plus bas niveau depuis début juillet.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,8% à 5.147,07 points en début d'après-midi. À Francfort, le Dax prend 0,68% et à Londres, le FTSE avance de 0,75%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,66%. "Des traders font un retour prudent sur le marché aujourd'hui, mais les problèmes sous-jacents qui ont entraîné le mouvement de vente sont toujours d'actualité", déclare David Madden, analyste marchés chez CMC Markets.

Le rebond a été initié par les places asiatiques, confortées notamment par la publication des chiffres de la balance commerciale en Chine. Le bond inattendu des exportations chinoises en septembre montre que les tensions commerciales n'ont pas encore freiné l'activité.

Par ailleurs, les services du Trésor américain n'ont pas accusé la Chine de manipuler sa devise dans leurs recommandations pour le rapport semi-annuel sur les politiques de change des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui sera publié lundi, ont rapporté jeudi plusieurs médias. Cela représente un signal encourageant pour les investisseurs dans le conflit commercial qui oppose Washington à Pékin.

Côté indicateurs, le marché prendra connaissance des prix à l'importation en septembre et de l'indice de confiance de l'Université du Michigan aux Etats-Unis.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La séance est marquée pour le coup d'envoi des résultats des grandes banques américaines: JPMorgan Chase a annoncé une hausse plus marquée que prévu de son bénéfice trimestriel, la remontée des taux d'intérêt et l'abaissement de la fiscalité américaine ayant permis à la première banque américaine de compenser une baisse des revenus tirés du trading obligataire.

Les résultats trimestriels de Citigroup et de Wells Fargo doivent suivre avant l'ouverture de Wall Street.

VALEURS EN EUROPE

Le regain d'appétit pour le risque profite en premier lieu aux secteurs qui avaient le plus souffert ces derniers jours: l'indice Stoxx des matières premières prend ainsi 1,96% et celui des valeurs technologiques gagne 1,1% après une chute de plus de 9% en six séances.

Le compartiment de la distribution gagne 1,23%. Kering prend la tête de l'EuroStoxx 50 avec un gain de 3,44%.

Soitec grimpe de 4,99%, la plus forte hausse de l'indice SBF 120 (+0,79%), dopé par un avis favorable de Jefferies, qui voit dans le groupe français un leader sur une activité de niche en pleine croissance parmi les matériaux de semi-conducteurs.

Dans le rouge, les britanniques Imperial Brands perd 4,01% et British American Tobacco cède 1,6% après la confirmation par la Food and Drug Administration de sa volonté d'abaisser le taux de nicotine dans les cigarettes.

TAUX

Au lendemain d'une séance marquée par une nette baisse, le rendement des Treasuries à 10 ans repart à la hausse autour de 3,17%. Son équivalent allemand est quasiment stable, proche de 0,525%.

Les titres italiens font exception et repartent à la baisse en dépit des interrogations persistantes sur la politique budgétaire de Rome. Une ministre du cabinet Conte a assuré, dans un entretien à une radio, que Rome interviendrait en cas de signes de dérapage budgétaire. Le 10 ans italien recule de trois points de base à 3,545%.

CHANGES

Dans la foulée de la hausse des rendements des Treasuries, le dollar s'apprécie légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro abandonne 0,16% retombant sous le seuil de 1,16 dollar franchi dans la matinée.

La croissance continue de la zone euro prouve le bien-fondé de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE) mais les risques pour la croissance à venir, qui vont du protectionnisme à la menace d'un Brexit dur, sont orientés en hausse, a déclaré vendredi le président de l'institut d'émission, Mario Draghi.

Il a également légèrement atténué le ton de ses propos tenus précédemment, dans lesquels il évoquait une hausse de l'inflation de base "relativement vigoureuse", se contentant de prévoir une hausse "progressive" à moyen terme.

PÉTROLE

Les cours du brut sont orientés à la hausse mais ont réduit leur progression après le rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui estime que l'offre semble suffisante pour le moment. L'AIE estime néanmoins que le secteur entre dans une phase de tensions et a réduit sa prévision de demande mondiale pour 2018 et 2019.

Le Brent est à 80,58 dollars après un plus haut du jour à 81,48 et le brut léger américain prend 0,75% autour de 71,5 dollars le baril.

(Édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga