(Actualisé avec déclarations de Bruno Le Maire)

BERLIN, 17 avril (Reuters) - L'Allemagne et la France vont se mettre d'accord d'ici juin sur les réformes européennes à mettre en oeuvre, a promis mardi Angela Merkel.

"La base de travail du gouvernement est l'accord de coalition", a précisé la chancelière, évoquant le programme sur lequel conservateurs et sociaux-démocrates se sont entendus pour poursuivre leur cohabitation.

S'adressant à la presse, la chancelière a déclaré que l'union bancaire - l'une des idées de réforme visant à renforcer la zone euro - était une priorité à ses yeux et que Berlin était disposé à aller de l'avant.

"Je pense que l'Allemagne peut apporter sa propre contribution et que nous trouverons d'ici juin des solutions conjointes, avec la France; à ce titre j'attends avec impatience la visite de jeudi, parce que ce sera un pas de plus vers l'élaboration d'une position commune", a dit la chancelière, évoquant sa prochaine rencontre avec le président français.

Priée de dire si Berlin freinait la réforme de la zone euro, Angela Merkel s'est déclarée convaincue de la solidité des mesures qui seront prises.

A Paris, le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a abondé dans le même sens.

"Le travail de fourmi que nous faisons en silence avec nos partenaires allemands (...) donnera d'ici le mois de juin (...) de vrais résultats sur la zone euro, sur l'union bancaire, sur l'union des marchés de capitaux, sur la convergence fiscale et je l'espère sur la taxation des Gafa", a-t-il déclaré mardi soir sur LCI.

Devant le Parlement de Strasbourg, Emmanuel Macron avait auparavant invité les Etats membres à refuser "l'Europe de l'habitude".

Les partenaires du bloc conservateur au sein de la coalition, les sociaux-démocrates (SPD), ont pressé la chancelière, mardi, de ne plus traîner les pieds et de soutenir les réformes de la zone euro.

Les conservateurs et le SPD se sont entendus dans leur accord de coalition pour renforcer et réformer la zone euro en coopération étroite avec la France, mais les deux blocs divergent sur les détails des mesures à prendre.

Au coeur des dissensions, l'insistance des conservateurs allemands pour que chaque pays de la zone euro assume la responsabilité des risques économiques qu'il court, alors qu'Emmanuel Macron préconise davantage de solidarité - ou une mise en commun des risques - entre Etats membres.

Les projets de réforme du président français sont considérés avec scepticisme par le bloc conservateur d'Angela Merkel, dont bon nombre de responsables voient d'un mauvais oeil toute mesure qui conduirait les contribuables allemands à assumer la responsabilité des dettes de pays tiers, ce qui reviendrait, pour la CDU/CSU, à financer les Etats dépensiers. (Madeline Chambers et Michelle Martin, avec Myriam Rivet à Paris, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)