Permettre au Mécanisme européen de stabilité (MES) de renflouer directement les banques est une "possibilité sérieuse", a déclaré lundi Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Actuellement, ni le MES ni le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds de secours temporaire de la zone euro, ne peuvent recapitaliser directement les banques. Ils doivent prêter aux Etats, qui peuvent ensuite utiliser une partie de ces fonds pour venir en aide à leur secteur bancaire. L'Irlande et le Portugal ont eu recours à des prêts du FESF pour soutenir leurs banques.

"Du point de vue de la Commission [européenne], je veux souligner que nous étudions cela comme une possibilité sérieuse, de manière à rompre le lien entre Etats et banques", a déclaré Olli Rehn lors d'une conférence de presse à Bruxelles avec Pierre Moscovici, le ministre français de l'Economie et des Finances.

Permettre au fonds de secours permanent de la zone euro de renflouer directement les banques "ne fait pas partie du traité régissant le MES sous sa forme actuelle, mais nous pensons qu'il est important d'étudier cette option [...] alors que nous avançons dans le débat sur les moyens possibles [...] de créer une union bancaire", a expliqué le commissaire européen.

Pierre Moscovici a quant à lui répété que la France soutenait l'idée d'utiliser le MES pour recapitaliser les banques, une position énoncée par le président François Hollande lors d'une réunion informelle des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE en mai.

-Laurence Norman et Vanessa Mock, Dow Jones Newswires

(Version française Lydie Boucher)