Pour ce faire, la participation de l’Etat va être portée à 19.74% contre 15.01% précédemment, mais le procédé utilisé peut surprendre les spécialistes comme les non-spécialistes.

Comment l’Etat a réalisé l’opération ?
En cherchant à débourser un minimum d’argent, l’APE a utilisé une méthode digne des grands fonds pour obtenir les voix nécessaires en vue de l’assemblée générale. En effet, les actions vont être empruntées par « Deutsche Bank » à d’autres actionnaires pour s’ajouter au contingent national. Il s’agit ici d’un moyen détourné d’obtenir des actions (ainsi que les droits de vote associés) sans être détenteur physique des parts de la société qui auraient couté environ 1 milliard d’euros (taxe sur les transactions financières en sus !).

De plus, un système ingénieux d’options (mis en place par Deutsche Bank) permettra à l’Etat de devenir propriétaire physique des titres dans un délai de 6 mois si les options sont exercées. Ce n’est semble-t-il pas le scénario privilégié si l’on se fie au discours d’Emmanuel Macron, qui a indiqué que l’Etat n’avait pas vocation à conserver autant d’actions.
 

L’Etat souhaite se renforcer au capital afin de maintenir le droit de vote double pour un actionnaire de plus de 2 ans (loi Florange), mais pour ce faire il utilise une méthode de « raider » pour obtenir des actions à seulement quelques jours de l’assemblée générale du 30 Avril et en indiquant clairement qu’il ne souhaite pas conserver les titres par la suite.
Le but de l’opération est légitime, en renforçant la voix au sein du conseil d’administration des investisseurs de long terme, mais la méthode peut-être controversée, alors que l’AMF a déjà pointé l’effet négatif des prêts de titres en période d’assemblée générale.