STRASBOURG, 30 janvier (Reuters) - François Hollande et Angela Merkel se sont rencontrés vendredi durant près de trois heures à Strasbourg pour tenter de rapprocher leurs points de vue sur les grands dossiers européens, notamment sur la situation de la Grèce.

Le président français et la chancelière allemande, qui avaient répondu à l'invitation du président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, ont quitté le restaurant Zuem Ysehuet où ils dînaient en sa compagnie sans faire de déclarations.

Initialement prévu le 11 janvier, ce dîner informel avait été reporté en raison de la "marche républicaine" à Paris à la suite des attentats meurtriers commis en France les 7, 8 et 9 janvier.

François Hollande recevra mercredi prochain à l'Elysée le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dont les visées inquiètent l'Allemagne.

Autant le programme du parti Syriza, qui a promis aux Grecs d'en finir avec l'austérité, est accueilli en France avec bienveillance par une partie de la classe politique, autant il est perçu avec méfiance de l'autre côté du Rhin.

La France a déjà assuré, par la voix du ministre des Finances, Michel Sapin, qu'elle était prête à voir les termes de la dette grecque allégés, même si elle exclut catégoriquement tout abandon de créances, une ligne largement partagée en Europe.

La dette grecque, qui dépasse 320 milliards d'euros, soit 175% du produit intérieur brut (PIB), est détenue en majeure partie par les autres Etats de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE) depuis sa restructuration en 2012. (Gilbert Reilhac avec Julien Ponthus, édité par Sophie Louet)