BAYONNE, Pyrénées-Atlantiques, 23 avril (Reuters) - Le Groupe international de contact (GIC) a annoncé lundi la tenue le 4 mai d’une "rencontre internationale pour avancer dans la résolution du conflit au Pays Basque" qui devrait précéder l’annonce de la dissolution définitive de l’ETA.

"Aujourd’hui nous croyons qu’existent des conditions à même de favoriser des progrès importants dans la recherche de notre objectif ultime", ont indiqué lors d'une conférence de presse le GIC, qui sert de médiateur, le Forum social permanent et le Collectif Bake Bidea-Le chemin de la paix.

Les participants ont appelé "toutes les organisations civiles et politiques de même que les institutions" à participer à la rencontre internationale du 4 mai prochain à Cambo (Pyrénées-Atlantiques) "avec l’intention de poser un nouveau jalon sur le chemin de la paix juste et durable".

Cet appel a été lancé dans un texte lu en trois langues, le basque, le français et l’espagnol, notamment par Raymond Kendall, membre du GIC et ancien chef d’Interpol britannique.

Les participants à cette conférence de presse ont refusé de répondre aux questions des nombreux journalistes présents à Bayonne ni évoqué précisément la démobilisation de l’ETA.

Mais la chaîne de télévision publique espagnole ETB a annoncé que l'organisation armée indépendantiste allait proclamer sa dissolution au début du mois prochain.

L’ETA, responsable de plus de 800 morts, a présenté vendredi dernier dans un communiqué ses excuses pour les souffrances causées aux victimes de la lutte armée qu’elle a menée depuis 1959, année de sa création sous le régime du général Franco, pour la constitution d’un Etat indépendant.

L’annonce de la démobilisation de l’ETA attendue au début du mois de mai est le fruit d’une longue période entamée le 17 octobre 2011 par la Conférence internationale pour la paix de Aiete, ancienne résidence de Franco, qui avait réuni à Saint-Sébastien un groupe de six experts avec à sa tête l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.

Trois jours plus tard, le 20 octobre 2011, l’ETA avait annoncé l’arrêt définitif de toute activité armée, engagement qui a été tenu.

Le 21 février 2014, la commission internationale de vérification du cessez-le-feu annonçait que l’ETA avait commencé à mettre hors d’usage son armement et le 1er mars suivant, l’organisation, de plus en plus affaiblie par les arrestations et la pression de la société basque, s’était engagée à mettre hors d’usage son arsenal.

En avril 2017, lors d’une journée du désarmement organisée à Bayonne par les Artisans de la paix, collectif composé de personnes venues de la société civile, l’ETA avait remis aux autorités françaises une liste de huit caches d’armes situées en France à proximité du Pays basque. L’arsenal avait été récupéré par la police française. (Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)