Parmi les principaux indices européens, seul le Dax à Francfort a achevé la première séance du mois de mars en hausse (0,08%), la croissance du secteur manufacturier s'étant accentuée en février en Allemagne, selon les résultats de l'enquête de Markit auprès des directeurs d'achats.

A l'inverse, le CAC 40 à Paris a cédé 0,69% (34,16 points) à 4.917,32 points. La France est le seul grand pays européen à avoir subi une nouvelle contraction de son activité manufacturière en février, selon cette même étude de Markit.

L'indice parisien a en outre pâti du recul de près de 5% du titre Vivendi, plus forte baisse de l'indice paneuropéen EuroStoxx 50, le groupe de médias ayant déçu les investisseurs avec le prix de vente de sa part résiduelle dans SFR et le niveau de redistribution prévu pour les actionnaires.

Le Footsie britannique a abandonné 0,09% après avoir touché un record en début de journée, à 6.974,26 points, en raison de la progression initiale des valeurs minières à la suite du nouvel abaissement des taux d'intérêt en Chine.

L'indice londonien a souffert du plongeon de 7,75% du groupe pétrolier Tullow Oil, dont un projet pourrait être menacé par un litige entre le Ghana et la Côte d'Ivoire sur leur frontière maritime.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,22% et le FTSEurofirst 300 0,19%.

Habituée à jouer aux montagnes russes depuis le début de l'année, la Bourse d'Athènes a cette fois perdu 2,45%, avec une nouvelle fois des valeurs bancaires en net repli, d'au moins 10% pour la Banque du Pirée, National Bank et Alpha Bank.

"Les craintes sur un possible défaut de la Grèce ne sont assurément pas complètement écartées", a dit Gerhard Schwarz, chef de la stratégie actions chez Baader Bank à Munich.

"Le marché est clairement suracheté et nous constatons un pas de recul pour digérer la surchauffe que nous avons connue ces dernières semaines. Il s'agira probablement juste d'une respiration car les conditions d'un mouvement de ventes plus prononcé ne sont pas réunies étant donné l'amélioration continue de l'économie et la très bonne situation en termes de liquidités."

La Banque centrale européenne (BCE) doit lancer ce mois-ci son programme d'assouplissement quantitatif, qui passera par l'injection de plus de 1.000 milliards d'euros sur les marchés via des rachats d'actifs, dont des dettes souveraines.

Cette perspective a entraîné lundi les rendements des obligations d'Etat à 10 ans de l'Espagne, de l'Italie et du Portugal à des plus bas historiques, respectivement 1,228%, 1,296% et 1,754%.

L'euro se traite pour sa part sous 1,12 dollar et l'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises, a atteint un plus haut depuis septembre 2003 à 95,505.

Le pétrole repart quant à lui à la baisse avec un Brent de la mer du Nord en repli de 4% juste au-dessus de 60 dollars le baril. L'éventualité d'un accord sur le nucléaire iranien fait envisager aux investisseurs une hausse des exportations de la République islamique qui aggraverait la surabondance de l'offre sur le marché mondial.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)