BERLIN/BRUXELLES - La Chine et l'Europe promettent de s'unir pour sauver "notre mère la Terre", faisant front commun face à la décision du président Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat.

D'autres grands pays, l'Inde notamment, ont signalé leur volonté de se conformer à l'accord conclu en décembre 2015 et entré en vigueur en novembre dernier. La Russie, elle, a montré une attitude plus ambiguë.

Tout en déclarant que les Etats-Unis auraient dû rester partie au traité, le président Vladimir Poutine a estimé qu'il fallait s'assurer que sa mise en oeuvre ne créée pas du chômage et une augmentation de la pauvreté.

La Russie est le plus important pays émetteur de gaz à effet de serre à ne pas avoir encore ratifié l'accord. Ses responsables disent avoir besoin de plus de temps pour évaluer ses conséquences économiques.

PARIS - La France s'efforce de prendre la tête de la contre-offensive européenne sur le climat après le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris, estimant que la décision hautement contestée de Donald Trump peut permettre de "réviser à la hausse" ses ambitions environnementales.

Dans une déclaration en français puis en anglais, Emmanuel Macron a exclu hier soir de renégocier à la baisse le premier accord universel sur le climat conclu en France en décembre 2015 par 195 pays, dont les Etats-Unis, et entré en vigueur le 4 novembre 2016 : "Sur le climat, il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y a pas de planète B".

Le chef de l'Etat a détourné le slogan de Donald Trump "Make America Great Again" ("Rendre sa grandeur à l'Amérique") pour en faire un cri de ralliement planétaire : "Make Our Planet Great Again" ("Rendre sa grandeur à la planète").

Au-delà du défi des mots, Paris entend passer à l'action avec ses partenaires de l'UE, au premier chef l'Allemagne et l'Italie, pour faire du climat l'un des axes de la refondation européenne qu'Emmanuel Macron appelle de ses voeux.

L'Elysée n'a pas souhaité livrer d'élément à ce stade sur la teneur des initiatives évoquées par le président français.

GENEVE - Le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat pourrait entraîner une hausse des températures mondiales de 0,3 degré Celsius d'ici la fin du siècle dans le pire des cas, estime l'Organisation météorologique mondiale.

Il s'agit d'une estimation, parce que personne n'a fait tourner de modèle climatique simulant des conséquences prévisibles de la décision annoncée jeudi par Donald Trump, a souligné Deon Terblanche, chef du département des études atmosphériques et de l'environnement de l'OMM.

PARIS/NEW YORK/WASHINGTON - L'ancien maire de New York Michael Bloomberg a assuré hier que les Etats-Unis rempliraient leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, malgré l'annonce du retrait du pays de l'Accord de Paris.

Lors d'une rencontre à l'Elysée, l'envoyé spécial des Nations-Unies pour les Villes et le Changement climatique a annoncé au président français, Emmanuel Macron, une initiative pour que les villes, les Etats et les entreprises américaines atteignent ces objectifs.

"Les Américains n'ont pas besoin de Washington pour tenir leurs engagements de (l'accord de) Paris et les Américains ne vont pas laisser Washington les empêcher de le faire", a-t-il déclaré aux côtés d'Emmanuel Macron et de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

De nombreuses entreprises américaines ont accueilli avec scepticisme la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat comme une mesure primordiale pour préserver l'emploi aux Etats-Unis.

De Facebook à Apple, de Ford à Microsoft, beaucoup de grands groupes ont dénoncé la décision du président américain, tandis que les groupes gaziers et pétroliers, qui ont le plus à gagner de l'abandon du traité, se sont distingués par leur silence.

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PARIS - Emmanuel Macron reçoit aujourd'hui à Paris le Premier ministre indien Narendra Modi pour un déjeuner qui devrait être l'occasion de réaffirmer le partenariat stratégique conclu entre les deux pays il y a 20 ans et d'évoquer la question du climat, deux jours après l'annonce du retrait américain.

Paris est la dernière étape de la tournée du chef du gouvernement indien qui s'est rendu ces derniers jours en Allemagne, en Espagne et en Russie, où il a enchaîné les rencontres bilatérales en marge de forums économiques.

Le chef de l'Etat français et Narendra Modi se retrouveront à la mi-journée à l'Elysée pour un entretien, suivi d'un déjeuner de travail et d'un dépôt de gerbe à l’Arc de Triomphe.

"Le climat va être évidemment être un des premiers sujets abordés", souligne un diplomate français. Troisième pollueur mondial, l'Inde "a non seulement signé mais elle avait en partie construit l'accord de Paris et elle l'a ratifié très vite."

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BERLIN - La police allemande a procédé hier soir à l'interruption d'un festival de rock en plein air près du circuit de formule un du Nürburgring en Allemagne en raison d'une menace terroriste.

"En raison d'une situation de danger terroriste, nous avons demandé aux organisateurs d'interrompre temporairement le concert par précaution", a déclaré la police dans un communiqué.

Le Spiegel a précisé qu'il a été demandé à toutes les personnes présentes lors du concert "Rock am Ring" près de Coblence de quitter les lieux et de se diriger vers un terrain de camping voisin.

"Le contexte était celui d'une menace concrète qui rendait impossible d'exclure un danger terroriste", a précisé la police.

L'Allemagne a renforcé les mesures de sécurité entourant les rassemblements publics tels que les concerts depuis l'attentat suicide qui a fait 22 morts le 26 mai à Manchester à la sortie d'un concert.

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NATIONS UNIES - Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté à l'unanimité une résolution élargissant les sanctions touchant la Corée du Nord en raison de la poursuite de ses programmes nucléaire et balistique.

Il s'agit de la première résolution soutenue à la fois par les Etats-Unis et par la Chine, l'un des rares alliés du régime de Pyongyang, depuis l'investiture de Donald Trump.

Le Conseil de sécurité a ajouté plusieurs noms d'entités et de personnes liées aux autorités nord-coréennes sur la liste noire de l'Onu qui prévoit des interdictions de territoire et des gels d'avoirs.

Cette mesure, qui concerne la banque Koryo, les forces balistiques stratégiques de l'armée populaire nord-coréenne et 14 personnes physiques, est le minimum sur lequel Washington et Pékin sont parvenus à s'entendre au terme de cinq semaines de négociations.

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LONDRES - Le Parti conservateur de Theresa May perdra sa majorité absolue à la Chambre des communes lors des élections législatives de jeudi prochain, prédit l'institut de sondage YouGov.

Dans une modélisation circonscription par circonscription qu'il publie chaque jour, YouGov estime que le Parti conservateur obtiendra 313 sièges, soit 13 de moins que la majorité absolue. Il en occupe aujourd'hui 330. Le Parti travailliste en obtiendrait 257, un gain de 84 sièges.

Depuis l'annonce le 18 avril par la Première ministre de la tenue de ce scrutin anticipé, la confortable avance du Parti conservateur s'est réduite comme peau de chagrin.

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PARIS - Une vingtaine de combattants islamistes ont été tués lors d'une importante opération du dispositif français Barkhane qui a mobilisé des avions de chasse, des hélicoptères d'attaque et des commandos cette semaine dans le nord du Mali, annonce le ministère français des Armées.

L'intervention a eu pour cadre la forêt de Serma, à 200 km à l'ouest de la ville de Gao. Selon un communiqué, elle a été déclenchée en fin de journée le 30 mai par des frappes aériennes de Mirage 2000, qui ont été suivis aussitôt d'hélicoptères d'attaque Tigre mobilisés pour protéger l'intervention de commandos héliportés.

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TOULOUSE/PARIS - Parti pour la Station spatiale internationale en novembre 2016, l'astronaute français Thomas Pesquet a fait son retour sur Terre à bord d'un vaisseau russe Soyouz qui s'est posé à 16h10, heure française, au Kazakhstan.

D'une durée de 3h30, son périple de retour depuis l'ISS qui orbite à 400km au-dessus de la Terre, a été suivi en direct par quelque 2.600 passionnés, accueillis pour l'occasion à la Cité de l'espace à Toulouse.

Le parc à thème scientifique qui avait fait vivre à 6.000 visiteurs le départ de l'astronaute de l'agence spatiale européenne (ESA) le 17 novembre dernier, a retransmis en direct le retour sur Terre de celui qui a partagé son aventure avec les Français en envoyant très fréquemment des photos de la planète Terre et en dialoguant avec eux par la radio ou la télé.