WASHINGTON - Les Etats-Unis ont établi que la Russie avait fait usage d'un agent innervant contre l'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille, et ont décidé d'imposer à la fin du mois des sanctions contre ce pays pour son rôle dans cette affaire, a annoncé hier le département d'Etat américain.

D'après la chaîne NBC, la première tranche de ces sanctions consisterait à interdire les licences d'exportation vers la Russie de produits américains jugés sensibles pour la sécurité nationale. Une deuxième tranche, qui pourrait consister en une réduction des relations diplomatiques et du commerce bilatéral, sera imposée trois mois plus tard si la Russie ne donne pas de garantie qu'elle n'utilisera pas d'armes chimiques à l'avenir et n'accepte pas des inspections des Nations unies.

Sergueï Skripal, ancien agent double russe, a été victime en mars d'une tentative d'empoisonnement au "Novitchok", tout comme sa fille Ioulia, dans le sud de l'Angleterre. L'un et l'autre s'en sont sortis, après des semaines d'hospitalisation.

La Grande-Bretagne, qui a imputé l'attaque à la Russie, s'est félicitée hier soir de la décision de Washington d'imposer des sanctions contre Moscou en lien avec l'affaire Skripal.

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CARACAS - La Cour suprême du Venezuela a ordonné hier l'arrestation de Julio Borges, ancien président du Congrès et l'un des chefs de file de l'opposition, exilé en Colombie, pour avoir tenté d'assassiner le président Nicolas Maduro au moyen de drones piégés samedi dernier lors d'une cérémonie militaire.

Dix-neuf personnes sont liées à l'attaque et six d'entre elles ont été arrêtées, a annoncé hier le parquet vénézuélien, sans dévoiler l'identité des suspects.

L'opposition vénézuélienne a dit redouter que le pouvoir ne se serve de cet incident comme prétexte pour lancer une nouvelle vague de répression.

Selon le gouvernement, 11 hommes ont été recrutés lors de manifestations anti-Maduro puis formés à la frontière avec la Colombie. Il leur a été promis 50 millions de dollars pour la mort de Maduro par les financiers de cette "tentative d'assassinat" qui se trouvent à Bogota et en Floride.

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BEYROUTH - Le guide suprême de la Révolution iranienne, Ali Khamenei, a déclaré hier que l'Iran n'avait rien à craindre, faisant de toute évidence allusion aux sanctions américaines contre Téhéran, entrées en vigueur mardi.

Les sanctions rétablies par Washington contre l'Iran ont conduit d'ores et déjà des banques et nombre d'entreprises du monde entier à revoir à la baisse leurs échanges avec l'Iran. Les entreprises qui continueront de commercer avec l'Iran se verront fermer l'accès au marché américain, en vertu de ces nouvelles sanctions, a rappelé mardi le président Donald Trump.

"En ce qui concerne notre situation, ne soyez pas inquiets du tout. Personne ne peut rien nous faire", a déclaré l'ayatollah Khamenei sur son site internet officiel.

Washington rétablit graduellement ses sanctions contre l'Iran après son retrait en mai dernier de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

Les Etats-Unis ne pourront pas empêcher l'Iran d'exporter du pétrole, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

"Si les Américains veulent garder en tête cette idée simpliste et impossible, ils devraient également en connaître les conséquences", a dit hier Mohammad Javad Zarif, sans préciser quelles seraient ces conséquences.

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RYAD/DUBAI - L'Arabie saoudite a fait savoir hier qu'il n'y avait pas de place pour une médiation dans le contentieux diplomatique qui l'opposait au Canada, affirmant que ce dernier devait "rectifier son énorme erreur".

Le royaume saoudien "examine des mesures supplémentaires" contre le Canada, a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, sans fournir de précisions sur leur nature.

Ryad a gelé dimanche tout nouvel investissement commercial avec le Canada et a expulsé l'ambassadeur canadien en représailles à la demande du gouvernement d'Ottawa de libérer des militants des droits civiques saoudiens.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a réaffirmé hier qu'il continuerait d'exercer des pressions sur les pays tiers concernant la situation des droits de l'homme. La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a eu une longue conversation mardi avec son homologue saoudien, a-t-il ajouté.

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GAZA/JERUSALEM - Des activistes palestiniens de la bande de Gaza ont tiré hier des roquettes en direction du territoire israélien et l'armée israélienne a répliqué par des raids aériens.

Un Israélien a été blessé par ces roquettes, ont rapporté les services de secours. Selon des représentants palestiniens, une femme et son bébé de dix-huit mois ont été tués dans les raids israéliens et au moins cinq autres civils ont été blessés. Un militant du Hamas a aussi été tué, ont-ils ajouté.

Avertissant que la situation pourrait avoir "des conséquences dévastatrices pour toutes les populations", l'envoyé spécial de l'Onu pour le Moyen-Orient a dit hier que les Nations unies avaient entamé avec l'Egypte "des efforts sans précédent" pour apaiser les tensions entre Israël et Gaza.

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NATIONS UNIES - Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a choisi l'ancienne présidente socialiste chilienne Michelle Bachelet pour le poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme en remplacement du Jordanien Zeid Ra'ad al Hussein, dont le mandat prend fin à la fin du mois.

L'Assemblée générale des Nations unies se réunira demain pour entériner le choix présenté par Antonio Guterres, a déclaré le porte-parole de l'Onu, Farhan Haq.

Michelle Bachelet a effectué un premier mandat présidentiel de 2006 à 2010 au Chili. Elle a ensuite dirigé de 2010 à 2013 l'agence nouvellement créée ONU Femmes, avant d'être élue de nouveau présidente du Chili en 2014.

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ROME - Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a estimé hier qu'il n'était pas indispensable que des élections aient lieu dès cette année en Libye, alors même que la France milite pour la tenue d'un scrutin en décembre afin de stabiliser et d'unifier ce pays.

Rome et Paris rivalisent pour exercer leur influence en Libye, pays divisé depuis 2014 entre un centre de pouvoir autour de Tripoli et un autre en Cyrénaïque, dans l'Est.

L'Italie entretient d'étroites relations avec les autorités de Tripoli, et elle est le seul pays occidental à avoir rouvert son ambassade dans la capitale libyenne, où siège un gouvernement de transition formé sous la médiation des Nations unies.

La France passe pour être plus proche de Khalifa Haftar, chef militaire rangé aux côtés d'un gouvernement rival, basé dans l'est de la Libye.