RAKKA, Syrie - Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont déclaré hier avoir achevé la reconquête de Rakka, l'ancienne capitale autoproclamée du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, hissant leurs drapeaux sur les derniers repaires des djihadistes au terme de quatre mois de combats.

Les affrontements sont terminés mais les FDS, alliance de milices arabes et kurdes appuyées par les Occidentaux, débarrassent le stade des mines restantes et d'éventuels tireurs isolés, a expliqué Rojda Felat, commandant des opérations à Rakka au sein des FDS.

Prudente, l'armée américaine a déclaré qu'elle pouvait seulement confirmer que la ville de Rakka avait bien été reprise à 90%, même si les FDS ont clamé victoire. Selon elle, il reste une centaine de djihadistes de l'EI dans Rakka.

La chute de Rakka, où l'Etat islamique avait organisé des parades triomphales il y a trois ans, constitue un nouveau revers majeur pour le groupe extrémiste sunnite après celle de Mossoul, autre métropole conquise par les djihadistes lors de leur offensive éclair en Irak et en Syrie en 2014.

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BAGDAD/KIRKOUK - Les forces irakiennes poursuivent leur progression face aux Kurdes dans le nord de l'Irak, sans rencontrer d'opposition, dans le cadre de l'opération surprise lancée dimanche soir pour reprendre les zones contrôlées depuis trois ans par les peshmergas.

Les combattants kurdes se sont retirés sans combattre du secteur de Khanakine, près de la frontière iranienne. Les forces de Bagdad ont également pris le contrôle des deux derniers gisements pétroliers que les Kurdes tenaient encore au nord-ouest de Kirkouk, abandonnée dimanche par les peshmergas. Une milice yazidie alliée du gouvernement irakien a occupé de son côté la ville de Sindjar.

Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a estimé hier que le référendum tenu par les Kurdes le 25 septembre sur l'indépendance était "révolu" et "relevait du passé".

Le président du gouvernement autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, a assuré pour sa part que le vote en faveur de l'indépendance "n'a pas eu lieu pour rien".

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MADRID/BARCELONE - Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement espagnol et les autorités séparatistes de Catalogne, qui ont jusqu'à jeudi matin pour renoncer clairement à une proclamation unilatérale d'indépendance, faute de quoi Madrid menace de suspendre l'autonomie de la région.

Un porte-parole de la Généralité de Catalogne a affirmé hier que la réponse du gouvernement catalan serait identique à celle faite lundi par Carles Puigdemont, qui n'a pas répondu clairement à la question de l'indépendance mais appelé au dialogue avec Madrid.

Le placement en détention hier soir de deux responsables d'associations indépendantistes a encore fait monter la tension. Des manifestations ont eu lieu aujourd'hui à Barcelone pour dénoncer l'incarcération des deux hommes, qualifiés par Carles Puigdemont de "prisonniers politiques".

Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies hier soir à Barcelone pour demander leur libération en brandissant des bougies et aux cris de "liberté" et "les forces d'occupation dehors". La manifestation s'est terminée dans le calme en milieu de soirée.

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LUXEMBOURG/LONDRES - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont demandé hier à la Grande-Bretagne de faire plus de concessions dans les négociations sur le Brexit, ce qui ne laisse guère présager une avancée lors du Conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles.

Lors d'un dîner hier dans la capitale belge, la Première ministre britannique, Theresa May, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sont convenus que les négociations devraient "accélérer dans les prochains mois" mais n'ont signalé aucune avancée.

Pour les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept, réunis à Luxembourg, il faut pourtant que Theresa May dise clairement combien Londres compte verser pour solder les comptes de ce divorce, avant de pouvoir engager les discussions sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l'UE.

"Il faut être deux pour accélérer" le processus, a résumé le chef des négociateurs européens, Michel Barnier.

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LISBONNE - Un parti d'opposition portugais a annoncé qu'il déposerait une motion de défiance contre le gouvernement d'Antonio Costa, auquel il reproche de ne pas avoir été capable d'empêcher de nouvelles pertes de vies humaines dans les feux de forêts du week-end.

Le gouvernement est la cible de nombreuses critiques après les centaines d'incendies qui ont fait au moins 41 morts dans le nord et le centre du Portugal, quatre mois seulement après le décès de 64 personnes dans les pires feux de forêt de l'histoire du pays. La pluie tombée lundi a permis aux pompiers de reprendre le contrôle de la situation.

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PEKIN - Le président chinois Xi Jinping a ouvert aujourd'hui le 19e Congrès de Parti communiste chinois, à Pékin, par un discours axé sur les succès de la campagne de lutte contre la corruption et le maintien de Taïwan au sein de la République populaire.

Le président chinois pourrait renforcer son pouvoir et promouvoir certains alliés au cours de ce Congrès quinquennal.

La doctrine Xi Jinping pourrait en outre être inscrite explicitement dans la Constitution du PCC, honorant le président d'une mention partagée avec Mao Zedong, selon plusieurs sources proches de la présidence et les médias d'Etat chinois.

Secrétaire général du PCC, Xi Jinping est susceptible de devenir "président" du Parti communiste, un rôle qui pourrait lui valoir de se maintenir au pouvoir au-delà de 2022, dit-on dans les cercles proches du pouvoir.

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PARIS - Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a défendu hier l'équité du projet de loi de finances 2018 (PLF) face au critiques de l'opposition, qui dénonce un "budget pour les riches" au vu de ses principales dispositions fiscales.

"Oui, ce budget est juste", a-t-il dit à l'ouverture du débat parlementaire sur le premier budget du quinquennat.

"Il est juste parce qu'il répond aux attentes de nos compatriotes, il est juste parce qu'il change cette logique qui consistait systématiquement à redistribuer un argent que l'on n'avait pas, pour donner au contraire la possibilité à tous de progresser, de s'élever, de réussir dans la société française".

Les députés Les Républicains voteront contre le budget 2018, a déclaré le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, qui le juge "inutilement injuste" dans une interview au Monde parue hier.

François Hollande a sévèrement critiqué, avant-hier depuis Séoul, la réforme de l'ISF voulue par Emmanuel Macron, soulignant le risque d'"une fiscalité allégée pour les riches et alourdie pour les plus modestes".

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PARIS - Emmanuel Macron, qui a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité de son quinquennat, va fixer aujourd'hui le cap du gouvernement en matière de sécurité aux représentants des forces de l'ordre et de sécurité, en première ligne face un niveau de menace qui reste "très élevé" en France.

Devant quelque 500 personnes réunies à l'Elysée, le chef de l'Etat va dire aux forces de l'ordre "quelle est son ambition, ce qu'il attend d'eux pour ce quinquennat", souligne-t-on à l'Elysée, où on parle de "discours fondateur". Le chef de l'Etat devrait en outre préciser les contours de la "police de sécurité au quotidien" (PSQ) qu'il souhaite mettre en place.

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PARIS - La police a interpellé dix personnes dans le cadre d'une enquête sur les projets d'actions violentes d'un militant d'ultra-droite arrêté en juin, a-t-on appris de source judiciaire.

Selon cette source, dix personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue hier sur commission rogatoire d'un juge par la sous-direction de la lutte anti-terroriste de la police judiciaire (SDAT) et la direction générale du renseignement intérieur (DGSI).

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 1er juillet 2017 pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, après l'arrestation d'un homme de 21 ans, Logan Alexandre Nisin, le 28 juin dans les Bouches-du-Rhône.

Ce chaudronnier intérimaire, admirateur du norvégien Anders Breivik a été mis en examen et placé en détention provisoire. Des armes ont été retrouvées chez lui.

"L'enquête initiale avait mis en lumière un projet d'action violente aux contours imprécis - évocation d'un lieu de culte, d'un homme politique, d'un migrant, d'un trafiquant de stupéfiants", explique-t-on de même source.

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PARIS - La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a appelé les femmes victimes de harcèlement sexuel à porter plainte en justice, tandis que le Défenseur des droits rappelait qu'il pouvait lui aussi être saisi.

Après les accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles portées par des actrices contre le magnat d'Hollywood Harvey Weinstein, de nombreuses femmes ont révélé sur les réseaux sociaux, notamment sous les mots d'ordre #metoo (moi aussi) et #balancetonporc, les violences sexistes qu'elles subissaient dans leur vie privée ou sur leurs lieux de travail.

Le gouvernement français doit présenter en 2018 un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles.