WASHINGTON - Donald Trump a exclu hier la moindre concession vis-à-vis de la Turquie en échange de la libération du pasteur américain Andrew Brunson, accusé de terrorisme par Ankara, ajoutant n'être absolument pas préoccupé par les conséquences des droits de douane qu'il a imposés en guise de riposte.

"Je pense que ce que fait la Turquie, c'est très triste. Je pense qu'ils font une terrible erreur. Il n'y aura pas de concessions", a-t-il déclaré dans un entretien à Reuters depuis le bureau Ovale de la Maison blanche.

Andrew Brunson a passé plus de vingt mois en détention avant d'être assigné à résidence en juillet dernier. Donald Trump a appelé à plusieurs reprises à sa libération. Le gouvernement turc a déclaré que la décision incombait aux tribunaux.

Le président américain a décidé de doubler les droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs importés aux Etats-Unis, ce à quoi Ankara a répliqué en relevant les tarifs douaniers sur l'importation de plusieurs catégories de produits américains.

Au cours de cet entretien, Trump a également confié qu'il n'attendait pas grand chose des discussions commerciales avec la Chine prévues cette semaine à Washington.

Il a par ailleurs jugé "probable" qu'il reverrait le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à la suite de leur sommet historique de juin dernier à Singapour.

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ISTANBUL - La Turquie a introduit hier une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les droits de douane additionnels imposés par les Etats-Unis sur les importations d'acier et d'aluminium turcs, comme l'a indiqué l'organisation sur son site.

Ankara fait valoir que ces mesures sont incompatibles avec un certain nombre de dispositions de l'Accord de l'OMC sur les sauvegardes et de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994, a ajouté l'OMC.

Dans le cadre des consultations demandées par la Turquie, les deux parties ont 60 jours pour trouver une solution avant que le contentieux, s'il n'a pas été réglé, soit soumis à une instance d'arbitrage.

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LONDRES – Le ministre britannique des Affaires étrangères va appeler aujourd'hui l'Union européenne à faire davantage pression sur la Russie afin que celle-ci se conforme aux lois internationales.

Il faut que l'UE s'assure "que ses sanctions contre la Russie sont exhaustives et que nous soutenions vraiment les Etats-Unis", va déclarer Jeremy Hunt lors d'un discours prononcé depuis Washington, dont des extraits ont été dévoilés hier.

Les Etats-Unis ont dit avoir établi que la Russie a fait usage d'un gaz innervant contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, contaminés début mars à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre.

Washington a par conséquent décidé d'imposer à partir de demain de nouvelles sanctions contre la Russie, qui s'appliqueront en deux temps. La première vague concernera des produits sensibles en lien avec la sécurité nationale.

Si la Russie ne fournit pas les "garanties fiables" qu'elle n'utilisera plus d'armes chimiques, une seconde vague de sanctions américaines pourrait alors concerner les relations diplomatiques et les échanges commerciaux bilatéraux.

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ROME - Le gouvernement italien a annoncé hier qu'il autorisait un navire de la garde-côte italienne transportant 177 migrants secourus en mer à accoster en Sicile, mais des sources au ministère de l'Intérieur ont précisé que les passagers ne débarqueraient pas sans garanties européennes.

Le ministre italien des Transports, Danilo Toninelli, a précisé sur son compte Twitter que le Diciotti, bloqué en mer depuis cinq jours, accosterait à Catane.

Des sources au ministère de l'Intérieur ont aussitôt indiqué que leur ministre, Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue (extrême droite), n'avait pas approuvé l'autorisation et que les migrants ne seraient pas autorisés à débarquer tant que Rome n'aurait pas d'assurance sur leur prise en charge.

La Commission européenne a annoncé qu'elle travaillait sur une solution similaire à celle trouvée la semaine dernière avec Malte pour les passagers de L'Aquarius.

Malte a accepté d'accueillir le navire humanitaire de l'ONG SOS Méditerranée dans le cadre d'un accord européen qui prévoit la répartition de la majeure partie des 141 migrants à son bord vers cinq pays européens, dont la France et l'Espagne.

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LONDRES - Le ministre britannique chargé du Brexit est aujourd'hui à Bruxelles pour rencontrer le négociateur européen, Michel Barnier, avec l'objectif d'accélérer les négociations sur les relations post-Brexit entre Londres et Bruxelles.

Dominic Raab va par ailleurs prononcer un discours dans lequel il exposera les projets de Londres pour assurer la stabilité du Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord, a-t-on appris auprès des services de la Première ministre Theresa May.

Le gouvernement britannique publie aujourd'hui une série de "notes techniques" destinées à informer la population et les sociétés sur les moyens de se préparer à un Brexit "dur".

Le Brexit étant programmé pour le 29 mars à 23h00 GMT, Londres et Bruxelles disposent d'un peu plus de sept mois désormais pour s'entendre sur un accord de retrait.

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ROME - Dix personnes au moins ont été tuées hier dans le sud de l'Italie dans la crue soudaine d'un torrent à la suite de fortes chutes de pluie, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. Le drame s'est produit dans le parc national du Pollino, en Calabre.

Dix-huit personnes qui se trouvaient également dans les gorges du Raganello ont pu être secourues, dont six ont été blessées, a précisé la Protection civile. Les blessés les plus graves ont été héliportés vers des hôpitaux de Cosence.

Les gorges du Raganello, près de la ville de Civita, sont un lieu de randonnée de premier plan.

Des projecteurs ont été apportés dans la zone afin que les équipes de secours puissent poursuivre leurs recherches la nuit dernière, les autorités craignant que d'autres personnes aient été emportées par les eaux.

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PARIS - Le calendrier parlementaire, qui a été bousculé en juillet par la tempête politique soulevée par l'affaire Benalla, sera fixé "fin août, début septembre", a-t-on indiqué hier à l'Elysée, précisant que la détermination d'Emmanuel Macron à mener à son terme la révision des institutions était intacte.

Après deux semaines de vacances au fort de Brégançon (Var) où il s'est montré discret et s'est tenu à l'écart de l'actualité nationale, le chef de l'Etat aborde cette rentrée politique "dans le même état d'esprit de combativité et de détermination à faire les choses", a précisé son entourage.

Un mois après la première crise d'ampleur de son quinquennat, il est notamment "déterminé à ce que la réforme des institutions soit menée à son terme", a-t-on déclaré.

L'examen du volet constitutionnel, qui prévoit notamment une réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la suppression de la Cour de justice de la République, a débuté début juillet avant d'être interrompu par l'affaire Benalla, du nom de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de violenter des manifestants le 1er mai.