PARIS - Emmanuel Macron arrive aujourd'hui à New York, pour trois jours, où il défendra demain à l'Onu "le multilatéralisme fort" et les "règles collectives", deux lignes directrices de la future présidence française du G7 menacées par le protectionnisme et le populisme.

Un an après avoir tenu un discours de fermeté sur les accords internationaux face à Donald Trump, le chef de l'Etat français devrait lancer un nouvel appel "à l'action collective pour relever les grands défis du monde actuel - les inégalités qui se creusent, le défi climatique, les grandes crises internationales ou encore la question de la non-prolifération", a-t-on souligné dans son entourage.

Emmanuel Macron aura ce soir un entretien bilatéral avec Donald Trump durant lequel, a-t-on ajouté, il devrait notamment évoquer les questions commerciales et présenter "un agenda de modernisation" de l'OMC, qui "pourrait se concrétiser" lors d'une réunion en marge du forum sur la paix en novembre à Paris.

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LONDRES - Des membres du gouvernement britannique, qui se réunit aujourd'hui pour la première fois depuis le sommet européen de Salzbourg, pourraient démissionner si la Première ministre Theresa May n'accepte pas d'établir un "plan B" au plan de Chequers sur le Brexit, ont rapporté plusieurs journaux.

Comme l'a reconnu la Première ministre britannique, les négociations entre Londres et ses partenaires européens sont "dans l'impasse" alors que le Brexit doit entrer en vigueur le 29 mars 2019, qu'il y ait ou non un accord.

L'opposant travailliste Jeremy Corbyn a annoncé hier qu'il soutiendrait un second référendum sur le Brexit si son parti, le Labour, réuni en congrès à Liverpool, se prononçait en faveur d'une telle option.

Theresa May se dit pour sa part prête à affronter les semaines difficiles qui s'annoncent: "C'est le moment de faire ce qui est bon pour la Grande-Bretagne, le moment de garder la tête froide et de garder notre sang-froid", a-t-elle déclaré dans les colonnes du Sunday Express.

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BERLIN - La coalition allemande est parvenue à un nouvel accord sur le sort de Hans-Georg Maassen, ex-chef des services du renseignement intérieur à l'origine d'une grave crise gouvernementale, a annoncé hier soir le ministre de l'Intérieur.

Horst Seehofer a précisé que Maassen, contesté depuis ses propos sur les violences commises à Chemnitz, serait muté au ministère de l'Intérieur, ainsi que les dirigeants de la "grande coalition" en avaient déjà décidé mardi dernier. Mais il a ajouté que son salaire ne serait pas revalorisé, contrairement à ce qui avait été convenu dans le cadre d'un premier compromis.

C'est ce dernier point qui avait provoqué l'incompréhension d'une partie de l'opinion publique et conduit les sociaux-démocrates, partenaires de la coalition, à dénoncer l'accord et provoquer une nouvelle réunion des dirigeants de l'alliance.

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MILAN - Les autorités maritimes du Panama ont révoqué hier l'enregistrement du navire humanitaire Aquarius 2, dernier bateau opérant en mer Méditerranée pour porter secours aux migrants qui tentent la traversée.

La décision prise par l'Autorité maritime panaméenne signifie qu'une fois que le bateau - qui se trouve actuellement en mer avec 58 survivants à son bord- accostera dans un port, il perdra son pavillon et ne sera plus autorisé à prendre la mer à moins de trouver un autre pavillon.

Dans un communiqué, SOS Méditerranée, l'ONG qui affrète L'Aquarius avec Médecins sans Frontières (MSF), a déploré cette décision et demandé "aux gouvernements européens d'autoriser l'Aquarius à poursuivre sa mission".

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MALÉ - Le candidat d'opposition Ibrahim Mohamed Solih a revendiqué hier la victoire à l'élection présidentielle aux Maldives, dans l'océan Indien, que le président sortant affrontait pourtant avec confiance.

Selon des résultats provisoires relayés par les médias locaux, le candidat commun de l'opposition est crédité de 16 points d'avance sur Abdullah Yameen, qui briguait à 59 ans un second mandat de cinq ans.

Durant la campagne, l'opposition et les organisations internationales ont critiqué le manque de transparence et les mesures de répression du gouvernement contre l'opposition.

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PARIS - Le président du MoDem, François Bayrou, a appelé hier à une plus grande "liberté d'expression" au sein de la majorité présidentielle et a invité l'exécutif à "accepter les contre-pouvoirs".

François Bayrou clôturait l'université d'été de son parti à Guidel dans le Morbihan, après trois jours de débats sur l'avenir du pays, à l'heure où des fractures se dessinent entre La République en marche (LaRem) et la formation centriste.

De nombreux députés MoDem ont fait part dans les dernières semaines de leur désir d'être davantage entendus par la majorité, désir symbolisé par la candidature de Marc Fesneau à la présidence de l'Assemblée nationale, lequel a recueilli 86 voix, soit presque le double du nombre de députés MoDem.

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PARIS - Le projet de loi de finances pour 2019 est présenté aujourd'hui en conseil des ministres, avancé pour cause de déplacement d'Emmanuel Macron à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.

Le gouvernement évalue à six milliards d'euros la baisse globale des prélèvements obligatoires pour les ménages en 2019, selon des chiffres publiés samedi par Les Echos et confirmés à Reuters par une source à Bercy.

L'exécutif arrive à cette estimation en agrégeant des mesures déjà annoncées, comme la baisse de la taxe d'habitation pour 80% des Français (3,8 milliards d'euros), la suppression de certaines cotisations salariales (4 milliards d'euros) et la baisse de la CSG pour 300.000 retraités (300 millions d'euros).

Ces baisses sont partiellement compensées par la hausse de la fiscalité énergétique, représentant 1,9 milliard d'euros, celle des paquets de cigarettes, pour 400 millions d'euros, ou les restrictions du périmètre du crédit d'impôt pour la transition énergétique, pour 800 millions d'euros.

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PARIS - Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) juge "plausible" l'ambition du gouvernement de contenir le déficit public à 2,8% du PIB en 2019, malgré une croissance revue à la baisse à 1,7%, rapportent Les Echos.

Mais dans son avis attendu aujourd'hui, dont le quotidien économique a pu prendre connaissance, l'autorité indépendante met toutefois l'exécutif en garde contre l'effort structurel (hors effet de la conjoncture) de 0,3 point de PIB promis par le gouvernement.

Le déficit structurel, toujours élevé, "est de nature à limiter significativement les marges de manoeuvre de la politique budgétaire en cas de fort ralentissement de l'activité économique", écrivent Les Echos.