PARIS - La "marée populaire" souhaitée par les opposants à la politique sociale d'Emmanuel Macron a faiblement mobilisé hier dans les rues de France malgré une union inédite de forces syndicales, de formations politiques de gauche et d'associations.

Plus de 140 manifestations et rassemblements ont été recensés dans tout le pays, selon le ministère de l'Intérieur, 190, selon l'association altermondialiste Attac, l'une des soixante organisations à l'origine de cette journée d'action.

Les autorités font état d'une participation de 93.315 personnes sur le territoire: 21.000 à Paris, selon la préfecture de police et 72.315 en province, selon le ministère de l'Intérieur. Les organisateurs avancent le chiffre global de 280.000 manifestants sur le territoire, dont 80.000 à Paris.

La "marée populaire" était organisée par des syndicats comme la CGT, Union solidaires et la FSU, des partis politiques, comme La France insoumise, le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) ou le PCF (Parti communiste français) ainsi que par des associations comme Attac et la Fondation Copernic.

Présent dans le cortège à Marseille, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à un "Front populaire" pour commencer une "ère de partage".

La journée s'est globalement déroulée dans le calme.

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DUBLIN - Les Irlandais se sont prononcés vendredi par référendum à une très forte majorité en faveur de la libéralisation du droit à l'avortement dans un des pays qui était considéré parmi les plus conservateurs d'Europe d'un point de vue social.

Le "oui" l'a emporté avec 66% des suffrages, d'après les résultats officiels annoncés hier soir.

Les électeurs étaient invités à se prononcer pour ou contre l'abrogation d'un amendement constitutionnel interdisant, depuis 1983, la promulgation de toute législation sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et protégeant le "droit à la vie de l'enfant à naître" au même titre que celui de la mère.

Le droit irlandais a été modifié en 2013 mais la possibilité d'interrompre une grossesse est depuis cette date limitée aux seuls cas où la vie de la mère est en danger.

"C'est un jour historique pour l'Irlande. L'aboutissement d'une révolution tranquille", a commenté le Premier ministre Leo Varadkar après l'officialisation des résultats.

Le taux de participation, à plus de 64%, est l'un des plus élevés jamais enregistrés pour un référendum. Il a dépassé les 61% du référendum qui a conduit à la légalisation du mariage homosexuel en 2015.

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SEOUL - Le président sud-coréen Moon Jae-in a rencontré hier le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour discuter d'un futur sommet entre ce dernier et le président américain Donald Trump, a annoncé la Corée du Sud.

Dans une dépêche publiée cette nuit, l'agence nord-coréenne de presse KCNA rapporte que le dirigeant nord-coréen a fait part à cette occasion de sa volonté que son sommet historique avec Trump ait bien lieu.

La réunion surprise entre Kim et Moon, qui s'est tenue au village de Panmunjom à la frontière entre les deux pays, montre que les deux dirigeants coréens essaient de préserver la tenue du sommet entre Trump et Kim le 12 juin à Singapour, comme prévu, après son annulation jeudi par les Etats-Unis.

Il y a un mois, le 27 avril, les deux dirigeants avaient tenu au même endroit le premier sommet inter-coréen depuis plus de dix ans. Dans leur déclaration dite de Panmunjom, ils avaient déclaré qu'ils voulaient travailler à une péninsule coréenne dénucléarisée et à la fin officielle de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1950 et 1953.

A WASHINGTON, Donald Trump a déclaré cette nuit qu'il envisageait toujours la date du 12 juin pour son sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. "Cela n'a pas changé", a ajouté le président américain. Il a observé que les discussions préparatoires s'étaient "très, très bien" passées.

Trump avait écrit jeudi à Kim Jong-un pour lui annoncer l'annulation du sommet de Singapour en raison de son "hostilité". Le lendemain, il s'était félicité de la réponse de Pyongyang avant de faire état, dans la soirée sur Twitter, de "discussions très productives" avec la Corée du Nord sur une relance de la rencontre de Singapour.

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MADRID - Le parti centriste Ciudadanos a annoncé hier être disposé à soutenir un candidat neutre afin d'évincer le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, après la condamnation pour corruption de 29 personnes liées au Parti populaire (PP) au pouvoir.

José Manuel Villegas, secrétaire général de Ciudadanos ("Citoyens"), a déclaré lors d'une conférence de presse que son parti était prêt à travailler avec le Parti socialiste (PSOE) afin de soutenir un candidat alternatif lors d'un vote de défiance visant à renverser Rajoy, à la tête d'un gouvernement minoritaire.

Mariano Rajoy a refusé vendredi d'organiser des élections législatives anticipées et annoncé qu'il entendait rester à son poste jusqu'à la fin de son mandat à la mi-2020.

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BOGOTA - Les Colombiens sont appelés à élire aujourd'hui le successeur du président Juan Manuel Santos et doivent décider s'ils continuent de faire confiance à la droite pour sortir d'une grave crise économique ou s'ils font le pari de confier les rênes du pays à la gauche pour la première fois depuis deux décennies.

Les derniers sondages donnent le conservateur Ivan Duque nettement en tête du premier tour, avec 42% des intentions de vote, mais le candidat du parti fondé par l'ancien président Alvaro Uribe reste sous la menace de Gustavo Petro, un ancien guérillero marxiste, crédité d'environ 30% des suffrages.

Si aucun candidat n'atteint le seuil des 50%, un second tour, le 17 juin, permettra de désigner le nom du successeur de Juan Manuel Santos. Le président ne peut pas se représenter après deux mandats de quatre ans.

Le chef de l'Etat sortant restera dans l'histoire politique colombienne comme celui qui a signé en 2016 un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) après un demi-siècle d'une lutte armée meurtrière.

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MARSEILLE - Deux hommes d'une trentaine d'années ont été abattus de plusieurs rafales d'arme automatique dans la nuit de vendredi à samedi dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de source policière.

La piste d'un probable règlement de comptes est privilégiée par les enquêteurs, souligne-t-on de même source confirmant une information de La Provence.

Les victimes ont été tuées à la Kalachnikov dans un local associatif du XVIe arrondissement de la ville.