PARIS - François Hollande réaffirme dans un entretien publié dans Sud Ouest daté de mardi son refus d'un retrait de la loi Travail et sa détermination à préserver les "principes" de l'article 2, socle du texte controversé.

Clé du texte, l'article 2 réécrit les dispositions du Code du travail relatives à la durée et l'organisation du travail et donne la primauté à la négociation d'entreprise pour adapter ces règles.

Le chef de l'Etat ne dit mot des biais possibles pour sortir de la crise sociale qui perdure contre la loi défendue par la ministre Myriam El Khomri, au coeur d'une semaine marquée par divers mouvements sociaux, dans les transports notamment.

"Le débat qui va s'ouvrir la semaine prochaine au Sénat sera intéressant : nous verrons ce que la droite proposera en matière de droit du travail puisqu'elle y est majoritaire. La comparaison fera sans doute progresser la raison", estime François Hollande.

Lundi soir, dans un débat sur RTL avec son homologue de la CFDT, Laurent Berger, qui défend le projet de loi El Khomri, le numéro un de la CGT a semblé faire un pas vers le gouvernement.

Jusqu'ici arc-bouté sur sa demande de retrait du texte, Philippe Martinez s'est dit ouvert à la discussion.

"Il y a besoin de rediscuter sur les points que j'ai expliqués très clairement : l'inversion de la hiérarchie des normes, le périmètre des licenciements économiques, les accords de compétitivité par anticipation, les questions de référendum", a-t-il dit.

PARIS - Le président du Medef, Pierre Gattaz, se livre dans le quotidien daté Le Monde de demain à une nouvelle charge contre les syndicalistes opposés au projet de loi Travail, CGT en tête, qu'il accuse de pratiquer la "terreur" et de se comporter comme des "terroristes".

Le patron du Medef parle même de "dictature stalinienne" pour qualifier la décision du syndicat du livre-CGT de bloquer la parution de la plupart des quotidiens jeudi dernier, lors d'une huitième journée de mobilisation.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a qualifié lundi de "scandaleux" les propos du patron du Medef et a même évoqué sur RTL une éventuelle plainte pour diffamation.

Lors d'un débat sur la même radio, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a jugé ces déclarations "inacceptables", un qualificatif également utilisé par le Parti socialiste dans un communiqué où il demande que le gouvernement les "condamne".

PARIS - Manuel Valls promet de mettre en oeuvre l'accord conclu par les syndicats et employeurs des intermittents du spectacle sur leur régime d'assurance chômage en dépit du refus des partenaires sociaux de le valider.

Le gouvernement s'efforce d'éviter une convergence des conflits sociaux catégoriels avec le mouvement de refus du projet de loi réformant le marché du travail, quitte à accepter des concessions dans ces secteurs.

La CGT menace de perturber les festivals de l'été si cet accord conclu le 28 avril n'est pas appliqué le 1er juillet. Force ouvrière demande aussi son entrée en vigueur à cette date.

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DAKAR - L'ancien président du Tchad, Hissène Habré, a été condamné hier à la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes contre l'humanité, de torture et de viols lors de la répression menée lorsqu'il était à la tête de son pays entre 1982 et 1990.

L'ancien président était jugé depuis juillet par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), juridiction spéciale à caractère international créée en février 2013 dans le cadre d'un accord entre l'Union africaine et le Sénégal.

Arrêté en juin 2013, Hissène Habré est le premier ancien chef d'Etat à être jugé par une juridiction africaine pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

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DANS LES FAUBOURGS SUD DE FALLOUDJA, Irak - Les troupes irakiennes ont pénétré hier dans les quartiers sud de Falloudja après avoir lancé l'assaut pour reconquérir cette ville tenue par le groupe Etat islamique (EI) à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale Bagdad.

Des unités de l'armée et paramilitaires "progressent de façon soutenue", avec une couverture aérienne fournie par la coalition internationale sous conduite américaine.

La milice chiite Mobilisation populaire, ou Hachid Chaabi, continue parallèlement de consolider le siège de la ville en cherchant à chasser les djihadistes de l'EI de Saklaoui, une localité qu'ils contrôlent au nord de Falloudja.

BENGHAZI, Libye - La ville libyenne de Ben Jaouad a été reprise aux djihadistes de l'organisation Etat islamique par le groupe paramilitaire de protection des installations pétrolières du pays, a annoncé hier cette milice armée.

Ali al Hassi, porte-parole de la Petroleum Facilities Guard (PFG), a précisé que quatre combattants du groupe paramilitaire avaient perdu la vie dans les combats. Seize ont été blessés.

Un habitant a confirmé que les PFG étaient entrés dans la ville et qu'ils y menaient des opérations de ratissage.

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PARIS - Le procès de sept djihadistes présumés, parmi lesquels figure le frère aîné d'un des kamikazes du Bataclan, s'est ouvert hier à Paris. Agés de 24 à 27 ans, ces Alsaciens sont accusés d'avoir participé, courant 2013 et début 2014, avant la proclamation de l'Etat islamique, à une filière d'acheminement de militants islamistes vers la Syrie et d'avoir reçu un entraînement militaire au sein du groupe Etat islamique en Irak et au Levant, prédédesseur de l'EI.

C'est à leurs côtés que Foued Mohamed-Aggad, l'un des trois assaillants du Bataclan, a rejoint la Syrie en décembre 2013 via la Turquie. Les départs ont été échelonnés, pour ne pas "éveiller les soupçons", dira l'un des prévenus aux enquêteurs.

De ce petit groupe d'Alsaciens - dix à l'origine -, deux ont trouvé la mort en Syrie. Les autres sont rentrés en France durant les premiers mois de 2014. Seul Foued était resté en Syrie avant de resurgir, le 13 novembre 2015, dans l'équipée sanglante du Bataclan, où il a trouvé la mort lors de l'assaut des forces de l'ordre.

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GRANDE-SYNTHE, Nord - Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé hier que l'Etat allait financer le camp de migrants de Grande-Synthe, qui avait été installé contre sa volonté par la ville et Médecins sans Frontières (MSF).

La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a annoncé à ses côtés que l'Etat investirait 3,9 millions d'euros avant de signer une convention avec la ville de Grande-Synthe et une association de lutte contre l'exclusion, l'Afeji, qui prévoit la scolarisation des enfants de migrants, un accompagnement sur la durée et un accès aux soins.

Le camp de la Linière est une initiative commune de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) et du maire de Grande-Synthe, l'écologiste Damien Carême. Environ 1.300 migrants, essentiellement des Kurdes irakiens, y ont été installés début mars. Au dernier comptage, il y a une semaine, un peu plus de 700 migrants étaient présents dans le camp.

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ATHENES - La Grèce a annoncé à ses créanciers internationaux qu'elle ne pouvait pas mettre en oeuvre certaines mesures exigées en échange de nouveaux prêts dans le cadre de son plan de sauvetage, apprend-on de trois sources proches du dossier.

Après des mois de négociations, la Grèce a signé mercredi ernier un accord avec ses créanciers prévoyant le déblocage de 10,3 milliards d'euros de nouveaux prêts et la promesse d'un allègement du fardeau de sa dette en 2018. Mais dans une lettre envoyée la semaine dernière aux créanciers, le ministre des Finances a fait savoir qu'un certain nombre des conditions supplémentaires ne pourraient pas être respectées.

Les désaccords porteraient notamment sur la privatisation de l'exploitant de réseau électrique ADMIE et le gel de salaires de certains fonctionnaires, comme les garde-côtes et les policiers.

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BRASILIA - Le ministre brésilien de la Transparence, Fabiano Silveira, a démissionné lundi, quelques heures après avoir été accusé d'avoir voulu faire obstruction à l'enquête sur la vaste affaire de corruption autour de la compagnie pétrolière Petrobras qui ébranle le pays depuis plusieurs mois.

Le ministre, chargé de la lutte contre la corruption par le président par intérim Michel Temer depuis sa prise de fonction le 12 mai, a envoyé une lettre de démission. Son remplaçant n'a pas encore été désigné.

La semaine dernière, Romero Juca, le président du Sénat nommé ministre de la Planification dans le gouvernement intérimaire, avait déjà été contraint à la démission.

Michel Temer, vice-président centriste membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a accédé à la présidence le 12 mai dernier lorsque les sénateurs ont voté la suspension de Dilma Rousseff.

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SEOUL - La Corée du Nord a tenté ce matin de lancer un missile à partir de sa côte est mais semble avoir échoué, ont déclaré à Reuters des responsables militaires sud-coréens.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, la Corée du Nord aurait voulu lancer un missile Musudan de moyenne portée. Ces engins ont théoriquement la capacité d'atteindre le Japon et l'île américaine de Guam.

Le Japon a placé lundi son armée en état d'alerte en prévision d'un possible tir expérimental de missile balistique par la Corée du Nord, selon la chaîne de télévision NHK.