PARIS - Emmanuel Macron a démissionné hier du gouvernement en promettant de "tout faire" pour transformer la France dès 2017, sans cependant dire s'il serait candidat à l'élection présidentielle du printemps ou à la primaire socialiste.

Michel Sapin, un des principaux hommes de confiance de François Hollande, reprend ce matin son portefeuille de ministre de l'Economie, tout en conservant celui des Finances.

Dans son discours de départ de Bercy, Emmanuel Macron s'est dit convaincu que les Français rendraient justice à François Hollande "d'avoir fait face à des difficultés exceptionnelles et d'avoir pris ses responsabilités", tout en exprimant des frustrations.

La présidence de la République a par ailleurs annoncé la démission de George Pau-Langevin et son remplacement par Ericka Bareigts au ministère des Outre-mer.

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NATIONS UNIES/PARIS, La Russie a mis en doute hier une enquête récente de l'Onu qui accuse le régime syrien de deux attaques au chlore, estimant que le rapport ne pouvait être utilisé par le Conseil de sécurité pour justifier des sanctions.

Le Conseil de sécurité a commencé hier des discussions visant à déterminer la réponse à apporter au rapport commandé il y a un an à l'unanimité. Les antagonismes entre les cinq pays détenteurs du droit de veto au Conseil sont susceptibles d'être vifs dans les prochains jours, avec d'un côté la Russie et la Chine, de l'autre les Etats-Unis, la France et le Royaume -Uni.

La France travaille "à l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité pour condamner ces actes abominables et prévoir des sanctions contre les auteurs", a déclaré hier François Hollande, tandis que l'ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre, réclame une résolution "avec des dents".

Les interventions militaires "contradictoires" en Syrie font peser un "risque d'embrasement général", a estimé en outre le chef de l'Etat français, qui fait de l'arrêt des combats et du retour à la négociation une "urgence absolue".

"Depuis près d'un an, la Russie apporte son concours au régime de Bachar al Assad, qui utilise ce soutien pour bombarder des rebelles mais aussi des populations civiles", a dit le chef de l'Etat français lors d'un discours aux ambassadeurs à Paris. "Ce qui fait le jeu des extrémistes de tous bords."

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BEYROUTH/WASHINGTON - Le groupe Etat islamique (EI) a annoncé hier que son porte-parole et responsable des attentats à l'étranger, Abou Mohamed al Adnani, qui avait appelé en 2014 à tuer des Français par tous les moyens, a été tué dans la région d'Alep.

Les Etats-Unis ont mené hier une frappe aérienne contre Abou Mohamed al Adnani, un des plus anciens dirigeants de l'organisation, a annoncé pour sa part un responsable de la défense américaine, sans toutefois confirmer son décès. L'attaque a visé un véhicule dans la ville d'Al Bab, a-t-il précisé.

L'organe de communication de l'EI, Amaq, indique dans un communiqué distribué aux sympathisants de l'organisation djihadiste que son dirigeant a trouvé la mort "en supervisant les opérations destinées à repousser les campagnes militaires contre Alep".

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BEYROUTH - L'armée turque n'a pas conclu de cessez-le-feu avec les miliciens kurdes dans le nord de la Syrie, a-t-on affirmé hier de source proche des services de sécurité turcs, alors même qu'un responsable kurde déclare qu'une trêve est en vigueur et tient bon.

Le ministère turc des Affaires étrangères a dit pour sa part que l'opération militaire lancée par Ankara mercredi dernier se poursuivrait jusqu'à ce que la menace posée par les combattants à la sécurité de la Turquie soit dissipée. Selon un porte-parole du Conseil militaire de Manbij, allié des Forces démocratiques syriennes, une trêve a été conclue dans le nord de la Syrie entre l'armée turque et les rebelles de Djarablous, et elle est en vigueur depuis lundi minuit.

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ROME/ATHENES - Quelque 10.000 migrants ont été secourus depuis lundi dans le détroit de Sicile et près de 500 autres sont arrivés à la même période sur plusieurs îles grecques en provenance de Turquie, ont annoncé hier les autorités des deux pays.

La garde-côtes italienne a fait savoir hier soir que 3.000 personnes avaient été récupérées dans la journée au cours de 30 missions de sauvetage au large des côtes libyennes, la plupart à bord de petits canots pneumatiques, après environ 6.500 le jour précédent. Les conditions météorologiques en Méditerranée sont très favorables à ce genre de traversée depuis le début de la semaine, soulignent les autorités.

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LIBREVILLE - La population gabonaise est dans l'attente du résultat de la présidentielle de samedi, qui pourrait tourner la page d'un demi-siècle de pouvoir de la famille Bongo.

Le principal adversaire d'Ali Bongo, l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean Ping, a clamé victoire hier et appelé le président sortant, 57 ans, au pouvoir depuis la mort de son père Omar Bongo en 2009, à reconnaître sa défaite. L'entourage d'Ali Bongo assure au contraire que ce dernier est bien parti pour l'emporter.

Les deux camps s'accusant mutuellement de fraude au terme d'une âpre campagne, beaucoup craignent que l'annonce du résultat de l'élection - qui se joue sur un tour car c'est celui qui arrive en tête qui est élu - ne provoque des troubles.

La population de la capitale Libreville a constitué des stocks dans les magasins, pour parer à des troubles. Des policiers sont positionnés aux grands carrefours et des soldats déployés aux abords des stations-service et des banques.

L'ambassade de France a recommandé aux ressortissants français de rester chez eux après 14h00 et de respecter les consignes de prudence.

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PARIS - La France demandera fin septembre l'arrêt des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique afin de repartir "sur de bonnes bases", a annoncé hier Matthias Fekl, précisant que les tractations n'avaient "plus le soutien politique de Paris".

Entamées en 2013, ces négociations autour du traité, connu sous les acronymes TTIP et Tafta, devaient à l'origine aboutir en 2015 et ouvrir la voie à la création d'un marché commun aux règles simplifiées via, notamment, l'instauration de normes communes.

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BRUXELLES - La Commission européenne a ordonné à Apple de verser 13 milliards d'euros d'impôts impayés à l'Irlande après avoir conclu que les arrangements fiscaux entre Dublin et le groupe américain revenaient à une aide publique illégale.

Ce montant est 40 fois plus important que les précédentes sommes réclamées par la Commission dans des cas similaires, pourrait être revu à la baisse.

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RENNES - Le groupe laitier Lactalis et les producteurs ont conclu un accord sur le prix du lait après trois sessions de négociations menées sous la pression d'actions des producteurs, qui ont finalement levé les blocages.

Les manifestants ont notamment quitté les sites bloqués dans la Manche, l'Ille et Vilaine et le Maine et Loire, a-t-on appris de source syndicale.

"Les négociations ont abouti à un accord. C'est beaucoup mieux que ce que Lactalis proposait jusqu'à présent", a dit à Reuters Pascal Clément, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) ouest.

Au terme des négociations, il a été convenu que la tonne de lait serait payée 290 euros en moyenne pour les cinq derniers mois de l'année, ce qui porte à 275 euros le prix moyen sur l'année 2016.

Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé hier une enveloppe supplémentaire de près de 50 millions d'euros pour les éleveurs, en priorité les producteurs laitiers, complétant une aide européenne décidée en juillet.

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NICE, Alpes-Maritimes - Le tribunal administratif de Nice a suspendu hier l'arrêté "anti-burkini" pris par la ville de Cannes, comme le demandaient des associations de défense des droits de l'Homme, a-t-on appris auprès du tribunal.

Le juge des référés, qui avait pourtant rejeté par le passé des demandes similaires, y compris concernant Cannes, a ainsi suivi la position du Conseil d'Etat qui a suspendu vendredi un arrêté de ce type pris par le maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).

Le maire Les Républicains de Roquebrune-Cap-Martin a indiqué à Reuters qu'il avait retiré son texte hier, la décision du Conseil d'Etat étant amenée à "faire jurisprudence". Le tribunal administratif de Toulon a de son côté mis hier en délibéré sous 48 heures sa décision concernant l'arrêté de Fréjus, pris le 19 août par le maire FN David Rachline.