PARIS - Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a annoncé hier avoir conclu un accord de gouvernement avec Marine Le Pen et appelé à voter pour la dirigeante du Front national au second tour de l'élection présidentielle

"Nous avons signé un accord de gouvernement avec une évolution de son programme", a déclaré le président de Debout la France sur France 2, quelques heures après avoir rencontré Marine Le Pen à Paris. "L'enjeu c'est de sauver la France."

Au premier tour, Nicolas Dupont-Aignan, issu de la droite gaulliste, a obtenu 4,7% des voix (1,7 million).

A l'exception de cette éclaircie, la journée d'hier a été marquée par plusieurs revers pour la candidate Marine Le Pen, rattrapée par des accusations portant sur la part d'histoire la plus polémique du Front national.

Après le retrait de Jean-François Jalkh, mis en cause pour des propos négationnistes présumés, Steeve Briois assurera la présidence par intérim du Front national, a annoncé hier Louis Aliot, vice-président du parti.

Des journalistes ont exhumé des déclarations de ce cadre historique dans lesquels il cite le théoricien négationniste Robert Faurisson, notamment concernant l'usage du gaz Zyklon B dans les chambres à gaz nazies.

Autre coup dur pour la dirigeante d'extrême droite, familial celui-là : les critiques de son père, le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, sur l'hommage national rendu mardi à Xavier Jugelé, qui célébrait selon lui davantage "l'homosexuel" que "le policier" assassiné sur les Champs-Elysées le 20 avril par un présumé djihadiste.

PARIS - Silencieux depuis dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a confirmé hier qu'il ne donnerait pas de consigne de vote pour le second tour de l'élection présidentielle et qu'il dirigerait "sans doute" la manoeuvre pour les législatives.

"Ce que je vais voter, je ne vais pas le dire. Mais il n?y a pas besoin d'être grand clerc pour deviner ce que je vais faire", a dit le candidat de la France insoumise sur sa chaîne YouTube, refusant d'appeler à voter pour Emmanuel Macron pour faire battre Marine Le Pen.

La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, a explicitement appelé elle à voter pour Emmanuel Macron après avoir été très critique envers lui ces derniers mois. "Il faut que tous les Républicains fassent barrage au Front national. Pour moi, je n'ai jamais pensé un seul instant qu'il y ait eu un doute sur le choix de mon bulletin de vote (...) ce sera bien sûr Macron le 7 mai", a-t-elle déclaré sur RTL.

CHÂTELLERAULT (Vienne) - Emmanuel Macron a renvoyé dos-à-dos hier soir le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé d'appeler à voter pour lui au second tour de l'élection présidentielle, et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui a fait alliance avec Marine Le Pen.

A Châtellerault, dans la Vienne, devant environ un millier de personnes brandissant des drapeaux européens et tricolores, l'ex-ministre de l'économie a déploré qu'il n'y ait pas eu de "front républicain" contre le FN.

Il avait fait auparavant une parenthèse symbolique dans un entre-deux-tours d'élection présidentielle de plus en plus tendu, en visitant avec son épouse le village martyr d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).

Lors d'une visite destinée à marquer sa différence avec son adversaire du second tour, le candidat d'En Marche ! a longuement déambulé dans les ruines de l'ancien village, où 642 personnes, hommes, femmes et enfants, ont été massacrées par une unité de la division SS Das Reich, le 10 juin 1944.

"Oublier ou décider de ne pas se souvenir c'est prendre le risque de répéter l'histoire et les erreurs", a dit l'ex-ministre de l'Economie.

La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé hier son soutien à Emmanuel Macron, estimant que le candidat du mouvement En marche! serait un président "fort" pour la France.

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SEOUL/NATIONS UNIES - La Corée du Nord a mené aujourd'hui un nouvel essai de missile balistique, sans succès, a annoncé l'armée sud-coréenne, sur fond de pressions croissantes de la part de la Chine, principal allié du régime nord-coréen, et des Etats-Unis.

Le commandement militaire américain du Pacifique a annoncé avoir détecté un essai de missile mais a précisé que ce dernier n'avait pas quitté le territoire nord-coréen.

Le missile, lancé depuis la région de Bukchang, au nord-est de Pyongyang, s'est désintégré après quelques minutes de vol, a annoncé l'Etat-major sud-coréen.

Il s'agit du quatrième essai de missile consécutif à avoir échoué depuis mars en Corée du Nord.

Le tir a eu lieu quelques heures après une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, où le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a mis en garde contre les "conséquences catastrophiques" d'un échec des efforts internationaux pour contenir le programme nucléaire de Pyongyang.

Ce nouvel essai nord-coréen, qui défie les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, survient alors que la situation est déjà à "un seuil critique", selon les termes employés hier à l'Onu par le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

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RIO DE JANEIRO - Les Brésiliens étaient appelés à la grève générale hier contre le gouvernement de Michel Temer, et les manifestations dans plusieurs grandes villes ont été émaillées de heurts entre manifestants et policiers.

Les syndicats avaient appelé à la grève générale pour protester contre la politique d'austérité du président Michel Temer, qui tente de faire adopter au Congrès une réforme visant à assouplir le droit du travail avec notamment un allongement de la durée des cotisations retraites.

A Rio, les carcasses carbonisées d'au moins huit autobus publics jonchaient le centre-ville. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc contre des manifestants masqués.

Temer et des membres de son gouvernement de centre-droit ont estimé que l'appel à la grève générale avait été un échec. Le ciblage des transports publics par les syndicats a empêché les Brésiliens de se rendre au travail, ont-ils estimé.

Les syndicats ont salué le succès de la mobilisation, dénombrant des millions de grévistes dans tous les Etats.

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LE CAIRE - Après une journée de rencontres avec des dirigeants religieux et politiques, le pape François, en visite au Caire pour renouer le dialogue entre catholiques et musulmans, va célébrer aujourd'hui une messe dans un stade militaire.

Le choix du stade du 30 juin, construit par les forces aériennes et susceptible d'accueillir 25.000 personnes, témoigne de l'importance des questions de sécurité lors de cette visite, trois semaines après les attentats revendiqués par l'EI contre des églises coptes à Alexandrie et Tanta qui ont fait 45 morts le dimanche des Rameaux.

Hier, le pape a appelé les dirigeants de toutes les religions à renoncer à l'extrémisme religieux et à lutter contre la "barbarie de ceux qui attisent la haine et la violence".

"Disons une fois de plus un non clair à toute forme de violence, vengeance et haine exercées au nom de la religion ou au nom de Dieu", a déclaré le chef de l'Eglise catholique lors d'une conférence à Al Azhar, la plus haute autorité de l'islam en Egypte, à son arrivée au Caire pour une visite d'un peu plus de 24 heures.

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PARIS - Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept doivent adopter aujourd'hui à Bruxelles les principes qui les guideront dans les négociations avec le Royaume-Uni sur sa sortie de l'Union européenne.

Le texte soumis au Conseil européen scinde la négociation en deux phases, avec l'objectif d'organiser d'abord la sortie du Royaume-Uni en mars 2019 et de bâtir ensuite une nouvelle relation entre l'Union et ce pays.

Pour les Européens, la première phase, qui commencera après les élections législatives anticipées du 8 juin en Grande-Bretagne, doit porter sur les priorités devant figurer dans l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'UE (préservation des droits des citoyens, la facture que le Royaume-Uni devra régler en sortant, qui se chiffrerait en dizaines de milliards d'euros, questions frontalières, notamment concernant l'Irlande, et accords internationaux).

Le Conseil européen devra décider à l'unanimité - d'ici la fin de l'année, espèrent les Européens - si les progrès sur la première phase ont été suffisants pour enclencher la deuxième.