PARIS - Les dirigeants des principaux partis politiques français ont défilé hier dans le bureau de François Hollande, où chacun a campé sur ses solutions pour répondre à la crise engendrée par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Au lendemain de la proclamation des résultats du référendum, le président a consulté les grandes formations présentes aux parlements français et européens, à trois jours du Conseil européen "post Brexit" à Bruxelles.

Aux deux extrêmes, la présidente du Front national Marine Le Pen et le co-fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, tous deux candidats à l'élection présidentielle de 2017, ont réaffirmé leurs désaccords avec les solutions préconisées par François Hollande, par ailleurs soutenues par le Parti socialiste.

BERLIN/PARIS - La France et l'Allemagne ont demandé hier à la Grande-Bretagne d'entamer les négociations en vue de sa sortie de l'Union européenne, le gouvernement français mettant en garde contre le risque d'une contagion populiste qui pourrait s'exprimer dans d'autres Etats tentés de suivre l'exemple britannique.

Les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de la communauté européenne - Allemagne, France, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg - se sont retrouvés hier à Berlin pour dégager une position commune après le choix du Brexit issu du référendum de jeudi.

Les positions de la France et de l'Allemagne, couple moteur de la construction de l'Europe, ont paru diverger sensiblement sur le rythme à suivre dans cette procédure de divorce entre Londres et Bruxelles.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a plaidé pour une ouverture rapide des négociations tandis que son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se montrant plus prudent.

La chancelière Angela Merkel a affirmé ne pas vouloir précipiter la procédure de sortie de la Grande-Bretagne et souhaitant lui accorder une marge de manoeuvre dans les négociations.

A Paris, François Hollande a de son côté insisté sur la nécessité d'adopter une position ferme, afin d'éviter que les Britanniques fassent traîner les négociations pour obtenir davantage de l'UE.

BRUXELLES - Le commissaire européen aux Services financiers, le Britannique Jonathan Hill, a annoncé hier qu'il démissionnait de ses fonctions après la victoire des partisans du Brexit lors du référendum de jeudi. Le portefeuille des services financiers est confié au vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, ancien Premier ministre de la Lettonie, a dit le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un communiqué.

BRUXELLES - Les dirigeants des Etats membres de l'Union européenne se réuniront mercredi sans le Premier ministre britannique David Cameron pour discuter de la procédure de divorce entre la Grande-Bretagne et le bloc communautaire, a dit vendredi le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Un sommet européen débutera dès mardi après-midi à Bruxelles et David Cameron informera à cette occasion les autres dirigeants de la décision de son pays de quitter l'UE, précise Donald Tusk dans un courrier adressé aux Etats membres.

David Cameron rentrera ensuite à Londres et mercredi, pour la première fois, le sommet se tiendra à 27 mais de manière informelle. Ce format "informel" signifie qu'aucune décision ne sera prise à cette occasion.

LONDRES - Une pétition demandant l'organisation d'un nouveau référendum sur l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne a déjà recueilli plus de 2,5 million de signatures parmi les habitants du Royaume-Uni, deux jours après le vote en faveur du Brexit.

Le Parlement britannique doit envisager la tenue d'un débat sur toute pétition qui réunit plus de 100.000 signataires.

David Cameron, qui a annoncé son intention de démissionner d'ici octobre, a indiqué qu'il n'y aurait pas de second référendum sur cette question.

LONDRES - Près de 60% des Ecossais sont désormais en faveur d'une indépendance de l'Ecosse, montre un sondage publié hier par un journal, deux jours après que les Britanniques ont fait le choix d'une sortie de l'Union européenne.

Selon le Sunday Post, 59% des personnes interrogées au cours de cette enquête sont pour une Ecosse indépendante du Royaume-Uni.

Lors du référendum organisé en 2014, le vote en faveur d'une Ecosse indépendante n'avait recueilli que 45% des voix, ce qui s'était traduit par un maintien du pays dans le Royaume-Uni.

Le gouvernement écossais se prépare à présenter une loi autorisant la tenue d'un second référendum sur l'indépendance de l'Ecosse et souhaite débuter au plus vite des discussions sur sa place au sein de l'Union européenne, a déclaré plus tôt dans la journée la Première ministre Nicola Sturgeon.

PARIS - Le gouverneur de la Banque de France a maintenu ce matin sa prévision d'une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France d'au moins 1,4% cette année, malgré la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne.

"Il n'y a pas aujourd'hui si on regarde l'économie française, de menace de rechute pour les prochains trimestres", a déclaré François Villeroy de Galhau sur France Inter, en soulignant que l'impact du Brexit concernera en premier lieu l'économie britannique.

ZURICH - Les banques centrales sont prêtes à coopérer pour soutenir la stabilité financière, dans la foulée du référendum par lequel les Britanniques ont décidé jeudi de se retirer de l'Union européenne, a dit hier la Banque des règlements internationaux (BRI). Les banquiers centraux, réunis en Suisse pour discuter de l'économie mondiale, ont évoqué les implications du "Brexit".

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MADRID - La formation anti-austérité Unidos Podemos devrait enregistrer une progression sensible lors des élections législatives organisées aujourd'hui en Espagne, ce qui serait un nouveau coup porté aux partis traditionnels européens, déjà ébranlés par le choix des Britanniques de quitter l'Union européenne.

Les électeurs espagnols électeurs sont à nouveau appelés aux urnes, six mois après qu'un précédent scrutin législatif n'a pu aboutir sur la formation d'une coalition gouvernementale, les partis traditionnels - le parti populaire (PP) et le Parti socialiste espagnol (PSOE) - ayant été bousculés par les nouveaux venus que sont Unidos Podemos et le centriste Ciudadanos.

Les derniers sondages semblent suggérer que le parlement issu des élections de ce dimanche sera tout aussi fragmenté que le précédent, aucun des quatre grands partis et des six formations régionales n'était susceptible de s'imposer dans un parlement composé de 350 sièges.

Le parti conservateur PP devrait conserver son rang de première formation politique du pays, avec environ 120 sièges. Mais Ciudadanos ("Citoyens"), son partenaire de coalition le plus évident, ne devrait en remporter qu'une quarantaine, les laissant assez loin des 176 nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

La montée en puissance annoncée d'Unidos Podemos ("Ensemble nous pouvons"), une coalition anti-austérité emmenée par Podemos, pourrait, sur le papier, offrir une voie de sortie.

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EREVAN - Le pape François a appelé hier l'Arménie et la Turquie à oeuvrer à une réconciliation et à rejeter le "pouvoir illusoire de la vengeance", un siècle après le massacre de 1,5 million d'Arméniens dans les dernières années de l'Empire ottoman.

Le souverain pontife a lancé son appel lors d'une soirée de prières avec les prélats de l'Eglise apostolique arménienne, au deuxième jour d'un voyage lors duquel il a qualifié les événements de 1915 de "génocide", terme qu'Ankara rejette catégoriquement.

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BEYROUTH - Une série de raids aériens menés par l'aviation russe ou par la chasse syrienne ont fait hier plusieurs dizaines de morts dans l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les frappes ont touché le village d'al Kouria dans la partie orientale de la province de Daïr az Zour, faisant 47 morts dont 31 civils.

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PARIS - Le siège de la CGT, situé à Montreuil, dans la proche banlieue parisienne, a été pris pour cible dans la nuit de vendredi à samedi et les portes d'entrée vitrées de l'immeuble ont été brisées, a annoncé hier Philippe Martinez.

L'attaque s'est déroulée peu avant minuit, a précisé sur iTELE le secrétaire général du syndicat, en pointe dans le mouvement contre le projet de réforme du Code du travail porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri.

Le représentant syndical a réaffirmé sa détermination, alors que l'intersyndicale réunissant les organisations opposées au texte prévoit une nouvelle journée d'action mardi prochain.

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PARIS - La cote de popularité de François Hollande a encore reculé d'un point pour s'établir à 18%, au plus bas depuis son arrivée à l'Elysée en 2012, selon un sondage BVA pour Orange et iTELE publié hier. Au total, 81% des personnes interrogées déclarent avoir une mauvaise opinion du chef de l'Etat, soit une hausse d'un point par rapport à l'édition de mai du baromètre politique de cet institut de sondage.

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MARSEILLE - Deux hommes d'une trentaine d'années ont été abattus dans leur véhicule dans les quartiers nord de Marseille et une adolescente de 14 ans, vraisemblablement une victime collatérale, a été très grièvement blessée, a-t-on appris hier de source policière. La jeune fille, qui a été hospitalisé dans un état jugé "très grave", a sans doute été victime d'une balle perdue.

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NOTRE-DAME-DES-LANDES, Loire-Atlantique - Partisans et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes jettent leurs dernières forces dans la bataille avant une "consultation" inédite en France et cruciale pour l'avenir de cet équipement controversé. Quelque 967.000 électeurs du département sont en effet appelés à se prononcer aujourd'hui pour ou contre le transfert de l'actuel aéroport de Nantes au nord de l'agglomération, un avis qui demeure "consultatif" selon la loi mais dont François Hollande et Manuel Valls se sont engagés à suivre le résultat.