PARIS, - Manuel Valls a présenté aux députés le projet de loi controversé de révision constitutionnelle contre le terrorisme qui devrait être voté par l'Assemblée nationale avant de poursuivre un parcours parlementaire plus incertain.

Le Premier ministre a jugé "légitimes" les débats qui entourent depuis des semaines la seconde partie du texte, celle relative à la déchéance de nationalité pour terrorisme, qui divise tant à gauche qu'à droite, alors que l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution est plus consensuelle.

Manuel Valls a indiqué que 11 attentats ont été déjoués en 2015 et que le nombre de personnes impliquées dans le djihad en France venait de franchir la barre des 2.000.

Manuel Valls a rappelé aux députés "le serment du 16 novembre", qui avait vu les élus applaudir le discours prononcé par François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles trois jours après les sanglants attentats.

Ce jour-là, le chef de l'Etat avait annoncé le projet de loi de révision de la Constitution, présenté le 23 décembre en conseil des ministres. Dans son article 1, le texte constitutionnalise l'état d'urgence tandis que son article 2 propose la déchéance de la nationalité française pour les personnes condamnées pour terrorisme.

A la demande du groupe socialiste de l'Assemblée, toute référence à l'interdiction de l'apatridie a été supprimée, ce qui signifie un retour à "la déchéance pour tous", binationaux et mononationaux. De plus le texte d'application précise que la déchéance sera une peine "complémentaire" prononcée le cas échéant par un juge antiterroriste ou pénal et non par l'autorité administrative.

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PARIS - Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, doit pouvoir sortir libre de l'ambassade équatorienne à Londres et être indemnisé au titre des trois ans et demi qu'il y a passés reclus, a conclu un groupe de travail de l'Onu.

Dans une visioconférence en milieu de journée, Julian Assange a demandé aux Britanniques et aux Suédois de le laisser quitter librement l'ambassade. Stockholm et Londres ont rejeté cette décision, soulignant qu'Assange était entré à l'ambassade de son plein gré et qu'il n'avait pas été privé de liberté.

Julian Assange vit reclus depuis juin 2012 à l'intérieur de l'ambassade d'Equateur dans le quartier de Knightsbridge à Londres, de crainte d'être extradé vers la Suède puis les Etats-Unis. Il est sous le coup d'une enquête de la justice suédoise dans une affaire de viol qui remonterait à 2010.

Julian Assange, qui nie les faits qui lui sont reprochés en Suède, dit être la victime d'une chasse aux sorcières dirigée par les Etats-Unis après la divulgation de centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques américains confidentiels sur le site WikiLeaks.

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WASHINGTON - Des discussions sur un cessez-le-feu en Syrie et sur un accès des humanitaires aux populations piégées dans la guerre sont en cours et l'on saura très vite si cela est possible, a déclaré hier le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

"Les modalités d'un cessez-le-feu sont également discutées et les Russes ont présenté certaines idées constructives sur la manière dont un cessez-le-feu pourrait être mis en oeuvre dans les faits", a déclaré le chef de la diplomatie américaine aux journalistes.

"Mais, si ce ne sont que des discussions pour le simple plaisir de discuter dans le but de continuer à bombarder, personne n'acceptera cela. Nous le saurons dans les jours prochains", a ajouté John Kerry.

Les discussions de paix de Genève ont été interrompues mercredi en raison de l'offensive lancée sur Alep par l'armée syrienne et les milices chiites qui lui prêtent main forte, coupant les civils des lignes d'approvisionnement.

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ATHÈNES - Des incidents ont éclaté vendredi sur l'île grecque de Kos, en mer Egée, entre la police et des manifestants qui dénonçaient la construction d'un centre d'accueil et d'enregistrement de migrants, a-t-on appris auprès de la police.

La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la centaine de personnes qui s'étaient rassemblées à proximité du site de ce futur "hotspot". Les manifestants estiment que le projet de construction va nuire au tourisme, principale source de revenus de l'île.

La Grèce, principale voie d'accès vers l'Europe pour les migrants, est accusée par ses partenaires de retard dans la construction de cinq centres de ce type avec l'appui de l'UE.

PARIS - Angela Merkel et François Hollande se réunissent dimanche soir à Strasbourg pour préparer la mobilisation des Européens face à la crise des réfugiés, qui menace de disloquer l'Union, et étudier le pré-accord conclu pour éviter une sortie du Royaume-Uni.

La chancelière allemande et le chef de l'Etat français, conviés par le président du Parlement européen Martin Schulz, se rencontreront dans la capitale de l'Alsace avant le Conseil européen des 18 et 19 février prochains à Bruxelles, où des décisions importantes doivent être prises sur ces dossiers.

BRUXELLES - Les partenaires européens de la Grande-Bretagne ont exprimé des réserves sur les propositions de réforme destinées à maintenir le Royaume-Uni au sein de l'Union européenne mais n'ont pas rejeté ce texte présenté mardi par le président du Conseil européen Donald Tusk.

Les "sherpas", négociateurs des 28 Etats membres de l'UE, se sont réunis aujourd'hui à Bruxelles pour examiner ce projet.

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BUENOS AIRES - L'Argentine a soumis hier une proposition à ses créanciers visant à régler un contentieux vieux de plus de 10 ans, remontant aux 100 milliards de dollars (86 milliards d'euros) de dette souveraine sur lesquels le pays avait fait défaut en 2002, a annoncé le ministère des Finances.

Cette proposition, qui invite les créanciers à accepter une décote sur ce qui leur est dû, intervient après cinq jours de discussions à New York entre le ministre des Finances Luis Caputo et des fonds spéculatifs américains emmenés par Elliot Management, qui réclament un total de 9,9 milliards de dollars

"Cette proposition implique une décote de 25%", ajoute le ministère dans un communiqué, précisant que l'offre de Buenos Aires induirait un paiement "d'environ 6,5 milliards de dollars si tous les détenteurs d'obligations l'acceptaient".

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BOGOTA - Les autorités colombiennes ont fait état hier d'un "lien de causalité" entre le virus Zika et le syndrome de Guillain-Barré (SGB), une maladie du système nerveux, dans le décès de trois Colombiens la semaine dernière dans une clinique de Medellin (nord-ouest).

"Il y a un lien de causalité entre Zika, le syndrome de Guillain-Barré et la mort de trois Colombiens, un à San Andrés et les deux autres à Turbo, (dans le département d') Antioquia", a déclaré le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria. Il n'a pas détaillé comment ce lien avait pu être établi.

Le virus Zika, généralement transmis par des piqûres de moustique du genre Aedes, était jusqu'à récemment considéré comme une maladie bénigne mais face à la flambée épidémique observée ces derniers mois principalement en Amérique du Sud, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a déclaré urgence de santé publique de portée mondiale.

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PARIS - Cinquante-six pour cent des Français (+2) considèrent que le Front national représente "un danger pour la démocratie", un niveau de défiance inédit depuis l'accession de Marine Le Pen à la présidence du parti en 2011, selon le baromètre annuel TNS Sofres pour Le Monde/France Info/Canal+.

L'image de Marine Le Pen se détériore aussi par rapport à 2015 : seuls 28% des Français (-6 par rapport à février 2015) jugent que la dirigeante d'extrême droite est "honnête" et "inspire confiance", contre 62% (+5) qui pensent le contraire.

Le Front national est réuni jusqu'à dimanche dans l'Essonne pour un séminaire à huis clos sur les échéances électorales à venir, notamment.

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BERLIN - Volkswagen a annoncé hier reporter la publication de ses résultats 2015 et son assemblée générale annuelle, afin d'intégrer les coûts liés à l'affaire de la manipulation des émissions de ses moteurs diesel.

La conférence de presse annuelle sur les résultats financiers et l'assemblée générale des actionnaires, qui devaient se tenir respectivement le 10 mars et le 21 avril prochains, sont reportés à des dates ultérieures qui seront précisées dès que possible, explique le constructeur dans un communiqué.

Une source au sein de Volkswagen a dit que les dates seraient reportées de quatre à six semaines.