PARIS - L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a été condamné hier à trois ans de prison ferme pour son compte caché à l'étranger, scandale le plus retentissant du quinquennat de François Hollande.

Le président de la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, a estimé que seule une peine d'incarcération effective, sans aménagement possible, pouvait sanctionner cette "faute pénale d'une exceptionnelle gravité, destructrice du lien social".

Sa condamnation est conforme aux réquisitions du Parquet national financier (PNF), qui avait demandé une peine "sévère" envers un homme qui a "flétri l'honneur" de la France.

Jusqu'à deux ans, une peine de prison ferme peut en effet être intégralement aménagée (semi-liberté ou bracelet électronique). Mais à partir de trois ans, le condamné passe nécessairement par la case prison, au moins pour un temps.

Son avocat, Me Jean Veil, a annoncé qu'il ferait appel.

La banque suisse Reyl & Cie a, elle, été condamnée à une amende de 1,875 million d'euros pour blanchiment de fraude fiscale, pour avoir participé "activement" à la dissimulation des avoirs de Jérôme Cahuzac.

Elle était accusée d'avoir "organisé" en 2009 le transfert vers Singapour du compte de Jérôme Cahuzac, via des sociétés offshore au Panama et aux Seychelles.

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ALEP, Syrie/BEYROUTH - Sergueï Lavrov a déclaré hier que l'armée syrienne avait interrompu ses "opérations militaires actives" dans l'est d'Alep car des efforts sont en cours pour évacuer des civils. Un accord est intervenu d'autre part sur le principe d'une rencontre entre experts militaires russes et américains samedi à Genève.

La Maison blanche a répondu qu'elle "attendait de voir" ces paroles se traduire en actes sur le terrain.

La Russie cherche à s'accorder avec les Etats-Unis sur l'évacuation des insurgés encore présents dans la partie orientale de la ville, où se trouvent également des dizaines de milliers de civils menacés par les combats.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a parlé mercredi soir à Hambourg avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a dit avoir "bon espoir" de parvenir à un accord tout en attendant de recevoir "certains retours et certaines informations".

La résistance des rebelles a freiné hier la progression de l'armée syrienne à Alep, mais le régime de Damas estime que la reconquête de la métropole du nord de la Syrie est en vue et qu'elle changera le cours de la guerre.

Les forces loyalistes ont enregistré des succès foudroyants au cours des derniers jours et repris la vieille ville, mais elles se sont heurtées hier à des groupes d'insurgés à l'ouest et au sud de l'ancienne citadelle.

En dehors d'Alep, l'armée syrienne et ses alliés redoublent également leurs attaques contre d'autres bastions rebelles dans les régions d'Idlib et Deraa.

Dans une interview accordée au journal syrien Al Watan, le président syrien Bachar al Assad a déclaré que la reprise d'Alep allait changer le cours du conflit mais ne signifiait pas la fin de la guerre.

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BAGDAD - Des soldats de l'armée gouvernementale irakienne ont été contraints de se retirer d'un hôpital de Mossoul qu'ils venaient d'occuper, face à une contre-offensive menée par les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).

A la faveur d'un assaut lancé par l'armée dans le sud-est de la ville, des troupes avaient pénétré mardi dans l'hôpital Salam, que l'EI utilisait comme base militaire, à 1,5 km du Tigre, qui divise le centre de la métropole du nord de l'Irak.

Ces mêmes troupes ont essuyé mercredi "un important tir ennemi", à la mitrailleuse et au lance-grenades, et ont été visées par six voitures piégées, dit un communiqué de la coalition sous commandement américain qui aide les forces de Bagdad a reconquérir Mossoul, offensive lancée le 17 octobre à laquelle participent quelque 100.000 hommes.

La police irakienne a dû tirer en l'air hier face au chaos provoqué par la première distribution d'aide humanitaire dans les quartiers de Mossoul repris au groupe Etat islamique. L'opération organisée par les agences des Nations unies devait venir en aide à 45.000 habitants.

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ROME - Le président italien va consulter les dirigeants des principaux partis politiques avant de nommer un nouveau chef du gouvernement pour remplacer Matteo Renzi après la fin de non-recevoir opposée par les Italiens à sa réforme des institutions.

Le nouveau président du Conseil choisi par le président Sergio Mattarella restera en fonctions soit jusqu'aux prochaines élections législatives et sénatoriales en 2018, soit simplement de façon intérimaire le temps de tenir des élections anticipées au printemps prochain.

Les consultations, qui commenceront ce soir au palais présidentiel du Quirinal, doivent s'achever samedi matin.

Sergio Mattarella, un ancien démocrate-chrétien au style plus discret que son prédécesseur Giorgio Napolitano, pourrait attendre lundi pour faire connaître sa décision, dit-on de source proche de la présidence.

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SEOUL - Une motion de destitution a été déposée au Parlement sud-coréen contre la présidente Park Geun-hye, impliquée dans une affaire de trafic d'influence.

Un vote sur cette motion est prévu aujourd'hui. Les partis de l'opposition estiment que plus de 200 députés se prononceront en faveur de la destitution de la présidente, un chiffre supérieur à la limite requise de deux tiers des élus.

Si la motion est approuvée par les parlementaires, elle devra ensuite être validée par la Cour constitutionnelle, une procédure qui pourrait prendre jusqu'à six mois.

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PARIS - La circulation alternée sera reconduite aujourd'hui à Paris et en proche banlieue pour le quatrième jour consécutif, la capitale étant confrontée au pic de pollution hivernal le plus intense et le plus long depuis au moins dix ans.

Seuls les véhicules aux plaques impaires pourront rouler dans la capitale et 22 communes de la petite couronne, ainsi que ceux qui font du covoiturage ou bénéficient d'une des nombreuses dérogations, a précisé la municipalité dans un communiqué.

"C'est clairement la circulation automobile qui est cause. Cette situation n'est plus acceptable", a déclaré la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, qui reproche à la préfecture de police d'avoir tardé à mettre en oeuvre la circulation alternée.

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PARIS - Manuel Valls présentera en janvier ses propositions, a déclaré son directeur de campagne, alors qu'Emmanuel Macron commence à dévoiler son projet et que François Fillon a défendu un programme complet lors de la primaire de la droite.

Didier Guillaume a seulement confirmé sur iTELE que l'idée de revenu universel, défendue par Manuel Valls après un rapport du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, serait sur la table.

Arnaud Montebourg, un des futurs adversaires de l'ancien Premier ministre à la primaire organisée les 22 et 29 janvier par le Parti socialiste, a proposé pour sa part en septembre une relance de 30 milliards d'euros, dont 10 milliards de baisses d'impôts et 20 milliards d'investissements.

PARIS - Emmanuel Macron, candidat aux prochaines élections présidentielles, a appelé hier à Rennes à l'avènement d'"une république contractuelle" qui fasse la part belle aux accords d'entreprise et dont il serait "le président du travail".

"Le travail c'est ce qui paie, c'est ce qui émancipe, c'est ce qui permet à tout un chacun de trouver sa place dans la société, c'est ce qui rassemble", a t-il lancé devant sept cents entrepreneurs réunis pour la clôture de l'assemblée générale de l'union des entrepreneurs d'Ille et Vilaine.

L'ex-ministre de l'Economie a lancé un appel aux maires de France afin qu'ils lui apportent les 500 parrainages d'élus nécessaires à sa candidature à la présidentielle de 2017.

Il est à ce stade, dans les sondages sur les intentions de vote au premier tour, le troisième homme après le candidat de droite François Fillon et la présidente du Front national, Marine Le Pen.

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PARIS - L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, qui a refusé de participer à la primaire de la droite et du centre, a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2017.

"Je suis candidate à la présidence de la République. Je propose une vision pour renouer avec un esprit de conquête pour la France et pour chacun des Français", déclare-t-elle au journal 20 Minutes, à paraître aujourd'hui.