PARIS - Les députés français ont adopté hier soir par 162 voix contre 148 l'article 2 du projet de loi qui inscrit dans la Constitution la déchéance de la nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme, malgré la persistance de divisions à droite et à gauche.

A l'issue du vote et avant celui, solennel, de l'ensemble du projet de projet de loi constitutionnelle, prévu aujourd'hui, puis son examen par le Sénat, Manuel Valls, s'est dit "satisfait" et "optimiste" sur le fait qu'une majorité encore plus nette se dégagerait en faveur du texte.

"Demain il y aura un vote d'ensemble. Je pense qu'il sera bien plus large et ainsi la révision constitutionnelle poursuivra son chemin", a déclaré le Premier ministre dans les couloirs de l'Assemblée.

"Nous devons tous être à la hauteur de l'attente et de l'exigence des Français (...) Les Français attendent des actes après les paroles", a-t-il insisté.

Le président du parti les Républicains, Nicolas Sarkozy, était lui aussi venu hier devant le groupe LR de l'Assemblée appeler ses députés à voter la déchéance et plus globalement l'ensemble du projet de loi qui constitutionnalise l'état d'urgence.

PARIS - Le Sénat français, où la droite est majoritaire, a massivement adopté aujourd'hui le projet de loi qui prolonge une nouvelle fois de trois mois l'état d'urgence. Le projet de loi a été adopté par 315 voix contre 28. Tous les groupes ont voté pour. Seuls celui du Front de gauche et la majorité des écologistes ont voté contre.

PARIS - L'état d'urgence s'est traduit depuis les attentats du 13 novembre à Paris par 3.336 perquisitions administratives, 344 gardes à vue et l'assignation à résidence de 400 personnes, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Il a souligné lors de l'examen au Sénat de la deuxième loi de prorogation de l'état d'urgence pour une durée supplémentaire de trois mois que "plusieurs mois après les actes terroristes du 13 novembre, ce péril n'a pas disparu".

Le Premier ministre Manuel Valls avait même estimé la menace "sans doute encore plus importante qu'avant le 13 novembre" dernier, date à laquelle 130 personnes ont été tuées.

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MANCHESTER, New Hampshire - L'homme d'affaires milliardaire Donald Trump a remporté aujourd'hui les primaires de l'Etat du New Hampshire dans le camp républicain, consolidant ainsi sa position de favori pour l'investiture à l'élection présidentielle de 2016 tandis que, côté démocrate, le sénateur du Vermont Bernie Sanders a battu Hillary Clinton.

Avec cette victoire dans le New Hampshire, Donald Trump, qui était arrivé deuxième dans le caucus de l'Iowa, reprend la main dans la course à la nomination du candidat républicain au scrutin présidentiel du 8 novembre.

Sa campagne est pourtant émaillée de polémiques, avec notamment des propositions visant à interdire temporairement à tous les musulmans étrangers l'accès au territoire américain.

Bernie Sanders, qui se qualifie de démocrate socialiste, a, selon CNN, obtenu 59% des voix dans le New Hampshire, contre 38% pour Hillary Clinton, qui reste en tête dans les sondages nationaux mais dont l'avance a fondu.

L'équipe de campagne de l'ancienne secrétaire d'Etat a concédé la défaite dans le New Hampshire mais cela n'a pas empêché le directeur de campagne d'Hillary Clinton de prédire une victoire de cette dernière à la nomination démocrate dès le mois de mars.

WASHINGTON - L'ancien maire de New York Michael Bloomberg confirme dans le Financial Times qu'il envisage de se porter candidat à l'élection présidentielle de novembre prochain aux Etats-Unis.

Le milliardaire, fondateur de l'agence de données financières Bloomberg, se dit déçu par le niveau du débat des primaires républicaines et démocrates. "Je trouve que le niveau des discours et du débat est douloureusement banal, que c'est un affront et une insulte aux électeurs", dit-il dans une interview publiée sur le site internet du journal, ajoutant que les Américains méritent "bien mieux".

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WASHINGTON - La Cour suprême américaine a asséné hier un rude coup au plan dévoilé cet été par Barack Obama pour lutter contre le changement climatique en bloquant la régulations fédérales visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales électriques fonctionnant au charbon.

Par cinq voix contre quatre, la Cour a donné suite à la demande faite par 27 Etats et différentes entreprises de bloquer le plan "Clean Power" de l'administration. Cette décision signifie que les nouvelles régulations ne rentreront pas en vigueur tant que se poursuivra le litige au sujet de leur légalité.

La version définitive du plan "Clean Power", présenté début août par Barack Obama, vise à réduire de 32%, à l'horizon 2030, les émissions de C02 provenant du secteur de la production d'électricité, par rapport à leur niveau de 2005. Le projet initial, publié l'an dernier, demandait une réduction de 30%.

Le plan est la pièce maîtresse des Etats-Unis pour atteindre leur objectif de réduction des émissions de carbone défini en décembre lors de la COP 21, la conférence sur le climat des Nations Unies, qui s'est tenue à Paris.

La Maison blanche a réagi en disant qu'elle était en désaccord avec la décision de la Cour, tout en disant confiante de voir la nouvelle réglementation résister à la contestation juridique dont elle fait l'objet.

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BAD AIBLING, Allemagne - Une collision frontale entre deux trains a fait 10 morts et au moins 81 blessés dont 18 grièvement hier près de Munich, dans le sud de l'Allemagne, a déclaré la police.

Un passager est toujours porté disparu.

L'accident s'est produit à 06h48 (05h48 GMT) en pleine campagne sur un tronçon à une voie de 6 km entre la ville thermale de Bad Aibling et Kolbermoor, à une soixantaine de km au sud-est de la capitale bavaroise, près de la frontière autrichienne.

Les ambulances n'ont pas pu se rendre sur le site, près d'une rivière et dans une zone fortement pentue et boisée. Des hélicoptères ont donc été employés pour hélitreuiller les victimes jusqu'aux hôpitaux de la région.

Les deux trains transportaient une centaine de passagers, en majorité des banlieusards se rendant à leur travail.

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MOSCOU - Les Etats-Unis étudient un plan "concret" que leur a présenté la Russie pour résoudre le conflit syrien, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité hier par l'agence de presse RIA.

Peu auparavant, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait appelé la Russie à participer aux efforts internationaux en vue d'obtenir un cessez-le-feu en Syrie. "Les activités (militaires) russes à Alep et dans la région rendent bien plus difficiles les discussions (de paix)", a déclaré John Kerry à des journalistes.

DAMAS - L'offensive menée par l'armée syrienne dans la région d'Alep vise à libérer cette ville des groupes rebelles et à assurer la sécurité à la frontière avec la Turquie, a déclaré hier à Damas Bouthaina Chaabane, conseillère politique du président Bachar al Assad.

"Nous voulons contrôler la frontière avec la Turquie parce que la Turquie est la plus grande pourvoyeuse de terroristes", a-t-elle dit au cours d'un entretien avec Reuters dans ses bureaux de la capitale syrienne.

Les propositions de cessez-le-feu, a-t-elle ajouté, n'ont guère de chances d'aboutir car elles sont avancées par des pays qui "ne veulent pas mettre fin au terrorisme" et cherchent au contraire à soutenir les insurgés qui reculent sur le terrain.

L'offensive gouvernementale, appuyée par les bombardements aériens russes, a permis aux loyalistes de se rapprocher d'un point de passage frontalier avec la Turquie emprunté depuis des années par les rebelles.

GENEVE - Les Nations unies, qui s'inquiètent pour les civils d'Alep, la grande ville du nord-ouest de la Syrie, ont demandé aujourd'hui aux autorités turques d'ouvrir leurs frontières aux dizaines de milliers de réfugiés syriens qui ont déjà fui l'offensive lancée au début du mois par les forces gouvernementales.

William Spindler, porte-parole du Haut Commissaire de l'Onu pour les Réfugiés (HCR), a déclaré que l'agence comprenait les inquiétudes d'Ankara sur un nouvel afflux possible de réfugiés dans un pays qui héberge déjà plus de 2,5 millions de Syriens ayant fui la guerre mais qu'il était du devoir des autorités turques de les protéger.

D'après les autorités turques, quelque 70.000 réfugiés syriens pourraient gagner la zone frontalière si l'offensive militaire se poursuit dans la région d'Alep.

ANKARA - La Turquie a convoqué hier l'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara pour lui demander des explications sur des propos du porte-parole du département d'Etat selon lesquels Washington ne considère pas le parti kurde syrien PYD comme une organisation terroriste, a-t-on appris de source diplomatique turque.

Ankara considère le parti Union démocratique kurde (PYD) comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui lutte pour l'autonomie des régions kurdes de Turquie et est classé sur la liste des organisations terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Mais les forces militaires du PYD, les Unités de protection du peuple (YPG), sont aussi les principales alliées de la coalition formée par les Etats-Unis pour lutter contre le groupe Etat islamique sur le théâtre de guerre syrien.

LONDRES - Les migrants et réfugiés ont été dix fois plus nombreux à arriver en Europe par la mer au cours des six premières semaines de l'année que durant la même période en 2015, a annoncé hier l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Il y a eu plus de 76.000 arrivées (70.365 en Grèce et 5.898 en Italie) précise l'OIM, et 409 candidats à l'émigration se sont noyés en Méditerranée, contre 69 pendant les six premières semaines de 2015.

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STOCKHOLM - Le parquet suédois a annoncé hier son intention de déposer une nouvelle demande pour interroger Julian Assange à l'ambassade d'Equateur à Londres pour une affaire de viol présumé.

Il juge que le dossier n'est en rien modifié par la décision d'une commission d'enquête des Nations unies, selon laquelle le fondateur de WikiLeaks est détenu arbitrairement depuis trois ans et demi.

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PARIS - Le remaniement du gouvernement français devrait avoir lieu jeudi ou au plus tard vendredi, après le vote des députés sur l'inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité, dit-on hier de sources gouvernementales.

Les consultations et supputations continuent d'aller bon train, laissant présager un remaniement plus large que prévu au départ impliquant notamment de grands ministères comme les Affaires étrangères et la Défense, et l'entrée d'écologistes.

La fenêtre de tir se situe entre demain soir, après le vote à l'Assemblée, et le début de la semaine prochaine. Mais des sources gouvernementales et les agendas pointent vers jeudi.

Le Premier ministre Manuel Valls a annulé un déplacement prévu tôt vendredi dans la journée à Stuttgart. Le même jour, l'agenda officiel du président François Hollande est vide à part un dîner avec le Premier ministre des Pays-Bas. Il n'y aura par ailleurs pas de séance à l'Assemblée nationale jeudi, chose étonnante selon les experts.

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PARIS - Alain Juppé et Marine Le Pen partent avec les meilleures chances de se qualifier pour le second tour d'une présidentielle 2017 à haut risque pour François Hollande, selon un vaste sondage du Cevipof et d'Ipsos Sopra Steria pour Le Monde paru hier.

D'après cette enquête, le maire de Bordeaux virerait en tête au premier tour, avec 31% des voix, s'il devait être investi par son camp à l'issue de la primaire de novembre. Dans ce même cas de figure, François Hollande serait nettement distancé, avec 18% des intentions de vote, contre 25% pour Marine le Pen.

Dans les deux autres hypothèses retenues par cette étude, Nicolas Sarkozy et François Fillon laisseraient la première place à la présidente du Front national et se trouveraient au coude-à-coude avec le chef de l'Etat sortant.

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RENNES, Ille-et-Vilaine - Plusieurs plateformes logistiques de la grande distribution situées en Bretagne sont bloquées depuis lundi par des agriculteurs, qui manifestent depuis trois semaines pour la revalorisation des prix de leurs produits.

Ils ont commencé par bloquer hier un site logistique de Carrefour et un autre d'Intermarché, puis ont fermé ce matin les accès de quatre entrepôts supplémentaires en installant des tracteurs et en versant des déchets. Ces blocages touchent la plupart des enseignes de la grande distribution présentes en Bretagne.