PARIS - La presse, l'opposition et les analystes se montrent très critiques pour qualifier le remaniement gouvernemental opéré jeudi par François Hollande dans le but déclaré d'"agir" et de "réformer" durant la dernière année du quinquennat.

De la droite aux responsables d'Europe Ecologie-Les Verts en passant par les féministes, l'incompréhension est grande face au choix de faire revenir au gouvernement trois écologistes et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les enquêtes d'opinion vont dans le même sens.

Selon un sondage OpinionWay pour Public Sénat et Etat d'Esprit, 80% des 1.038 personnes interrogées mercredi et jeudi pensent que le remaniement "n'aura pas d'effet sur l'action du gouvernement".

PARIS - Le référendum local sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes annoncé jeudi par François Hollande pour tenter de régler un dossier qui empoisonne son quinquennat risque de plonger le chef de l'Etat dans un guêpier juridique et financier.

Le statut de la consultation est incertain et l'abandon éventuel de ce projet vieux de 50 ans et très controversé coûtera au minimum des dizaines de millions d'euros à l'Etat.

Selon Marcel Thébault, un producteur de lait menacé d'expropriation reçu vendredi à l'Elysée, le chef de l'Etat envisage l'organisation du référendum en juin ou septembre.

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MUNICH - La Russie doit cesser "d'utiliser le prétexte de la lutte contre l'Etat islamique pour s'impliquer davantage dans la guerre civile syrienne", a déclaré hier un porte-parole de la Maison blanche, quelques heures après la conclusion d'un accord prévoyant la "cessation des hostilités" d'ici une semaine.

"Dans les jours qui viennent, nous attendons des actes, pas seulement des mots, qui démontrent que toutes les parties sont prêtes à honorer leurs engagements", a ajouté Eric Schultz.

Outre la cessation des hostilités, l'accord conclu par les Etats membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) réunis à Munich prévoit l'acheminement d'aide humanitaire mais aussi la poursuite de la lutte contre les mouvements djihadistes ce qui, aux yeux de Damas et de Moscou, justifie les offensives en cours.

Celle que l'armée syrienne a lancée récemment autour d'Alep avec l'appui de l'aviation russe, dans le Nord, a entraîné la suspension, le 3 février, des discussions entamées à Genève sous l'égide des Nations unies.

Staffan de Mistura, émissaire de l'Onu pour la Syrie, espère relancer les négociations le 25 février mais rien n'indique que l'accord de Munich garantisse leur reprise, a laissé entendre un porte-parole des Nations unies, parlant d'une situation "très nébuleuse". Le diplomate doit faire le point sur la situation le 17 février devant le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.

Le Haut Comité pour les négociations (HCN) mis sur pied par l'opposition syrienne pour participer à la conférence de Genève se dit prêt à reprendre les discussions à condition que les frappes russes cessent et que l'aide humanitaire puisse être acheminée.

Dans un entretien accordé à l'AFP quelques heures avant l'accord, le président syrien se dit lui aussi prêt à négocier mais affiche également sa détermination à reprendre le contrôle de tout le pays.

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BRUXELLES - En fixant à la Grèce des objectifs quasiment inaccessibles en matière de renforcement des frontières, l'Union européenne a ouvert hier la voie à une suspension formelle de l'application des accords de Schengen.

Principale porte d'entrée dans l'UE pour les migrants et réfugiés venant du Proche-Orient, la Grèce a vu plus d'un million d'entre eux transiter par son territoire en 2015 au grand désarroi de ses partenaires européens qui lui reprochent son inaction.

Plusieurs membres du bloc communautaire, dont l'Allemagne, qui est aussi la destination privilégiée des migrants, ont mis en avant les difficultés de la Grèce pour justifier le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen.

Ces mesures transitoires expirant en mai, les Etats de l'Union donnent à Athènes trois mois pour régler les "défaillances sérieuses" à ses frontières, notamment en matière d'enregistrement, de surveillance des zones maritimes ou encore de contrôles aux frontières.

HELSINKI - Plusieurs milliers de réfugiés irakiens arrivés en Finlande l'an dernier ont annulé leur demande d'asile pour rentrer dans leur pays de leur plein gré, en expliquant qu'ils ne parvenaient pas à s'adapter au climat et aux conditions de vie en général.

Environ deux tiers des demandeurs d'asile en 2015 étaient de jeunes hommes irakiens, qui doutent désormais du bien-fondé de leur décision. La Finlande organise à partir de cette semaine leur rapatriement par avion vers Bagdad. Pour l'heure, quelque 4.100 demandeurs d'asile ont annulé leur demande. Ce nombre devrait atteindre 5.000 dans les mois à venir.

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BAMAKO - L'attaque d'une base de la mission de l'Onu au Mali (Minusma) hier à Kidal, dans le nord du pays, a coûté la vie à cinq casques bleus. ont annoncé les autorités.

Trente autres soldats de la paix ont été blessés, dont plusieurs grièvement, a précisé le représentant du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif.

Des tirs d'armes automatiques ont éclaté vers 07h00 hier matin t huit obus de mortier sont tombés sur la base, a dit le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado. Les assaillants ont également fait exploser un camion piégé.

"C'est une attaque des islamistes", a affirmé Radouane Ag Mohamed Aly, porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance de groupes rebelles séparatistes.

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MUNICH - La Chine soutiendra une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui imposera à la Corée du Nord de "payer le prix nécessaire" pour ses récents tirs de fusées, a déclaré à Reuters le ministre chinois des Affaires étrangères. L'objectif de Pékin est de convaincre Pyongyang de revenir à la table des négociations, a précisé Wang Yi.

La Corée du Nord fait l'objet de sanctions de l'Onu depuis son premier essai nucléaire en 2006. Depuis, elle a mené trois autres essais, dont le plus récent a eu lieu le 6 janvier, ainsi que de nombreux essais balistiques.

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PARIS - La cour d'appel de Paris a confirmé la compétence de la justice française pour juger le réseau social Facebook dans un conflit l'opposant à un internaute alors que l'entreprise prétendait n'avoir de comptes à rendre qu'à la justice américaine. Dans leur arrêt, les magistrats valident l'ordonnance du tribunal de grande instance de Paris du 5 mars 2015 qui avait jugé "abusive" la clause exclusive de compétence, obligatoirement signée par tous les utilisateurs de Facebook.

L'action en justice a été engagée par un professeur féru d'art reprochant à Facebook d'avoir censuré son compte sur lequel il avait posté une photo du tableau de Gustave Courbet "L'Origine du monde", représentant un sexe féminin.

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PARIS - L'ADN de Salah Abdeslam, toujours en fuite, n'a pas été retrouvé sur la ceinture d'explosifs découverte à Montrouge, dans la banlieue de Paris, dix jours après les attentats du 13 novembre, a-t-on appris de source proche de l'enquête. On ne peut en tirer aucune conclusion car "cela ne signifie pas que cet homme de 26 ans ne l'a pas portée", a-t-on précisé.

Mais une empreinte génétique non attribuée a été retrouvée sur la ceinture explosive de Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah mort lors des attaques. Ce même ADN figurait dans l'une des "planques" des membres du commando, à Auvelais en Belgique. Selon BFM TV, cet homme, toujours non identifié, aurait donc manipulé deux dispositifs explosifs et pourrait être l'artificier du commando.

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BORDEAUX - Le chauffeur du camion impliqué dans l'accident d'un bus scolaire qui a fait six morts et deux blessés jeudi matin à Rochefort (Charente-Maritime) devrait être déféré aujourd'hui en vue d'une information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires". Le pronostic vital n'est pas engagé pour les deux blessés. L'ouverture malencontreuse d'une ridelle (battant) latérale du camion de chantier au moment où les deux véhicules se croisaient est à l'origine de l'accident. La ridelle a cisaillé le bus.

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BRUXELLES - Le géant suédois du meuble Ikea a échappé à environ un milliard d'euros d'impôts sur la période 2009-2014 en recourant à des circuits financiers complexes entre plusieurs pays de l'Union, conclut un rapport publié hier par les élus écologistes du Parlement européen.

Le groupe a notamment fait verser par ses magasins une redevance sur leur chiffre d'affaires à une entreprise dont le siège est aux Pays-Bas, puis les sommes versées auraient transité par le Luxembourg et le Liechtenstein, explique le rapport du groupe des Verts à l'assemblée de Strasbourg.

Il ajoute qu'Ikea a aussi bénéficié de montages fiscaux avantageux au Luxembourg et en Belgique.

Les conclusions du rapport ont été transmises à la Commission européenne, à qui les députés verts demandent d'enquêter sur d'éventuelles infractions aux règles fiscales communautaires.

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LA HAVANE - Le pape François et le patriarche Cyrille, chef de l'Eglise orthodoxe russe, ont appelé hier à Cuba la communauté internationale à agir pour mettre fin à la persécution des chrétiens au Proche-Orient.

En route pour le Mexique, où il effectuera un voyage apostolique jusqu'à mercredi, le pape a fait escale à La Havane pour rencontrer le patriarche Cyrille, une première historique.

"Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l'éviction des chrétiens du Proche-Orient", affirment les deux hommes dans une déclaration commune.

"En de nombreux pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, nos frères et soeurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits."