WASHINGTON - Une agence russe de l'internet, deux autres entités russes et 13 ressortissants russes se sont immiscés dans le processus électoral américain, dans le cadre d'une opération multiforme visant à soutenir le candidat républicain Donald Trump et à dénigrer son adversaire démocrate Hillary Clinton, ont déclaré hier les services du procureur spécial Robert Mueller, dans l'acte d'inculpation.

Le document de justice décrit une opération, baptisée "Projet Lakhta", s'étalant sur plusieurs années et dotée de financements importants, qui a débuté en mai 2014.

Selon l'acte d'accusation, certains des suspects, se faisant passer pour des Américains, ont notamment approché des personnes associées à l'équipe de campagne de Donald Trump, sans que ces personnes sachent à qui elles avaient affaire.

Réagissant à cette annonce sur son compte Twitter, Donald Trump a admis l'existence ingérences russes mais répété qu'il n'y avait eu "aucune collusion" avec son équipe de campagne et assuré que les manoeuvres russes n'avaient "pas eu d'incidence sur le résultat de l'élection".

Les responsables démocrates, comme Nancy Pelosi, chef du groupe démocrate à la Chambre, l'ont appelé à mettre en oeuvre des sanctions contre la Russie. Le président de la Chambre, le républicain Paul Ryan, a aussi dénoncé "une attaque malveillante et systématique contre notre système politique".

A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié d'absurdes les accusations américaines.

"Treize personnes ont interféré dans les élections américaines? Treize contre des services de renseignement (américains) dotés de milliards de dollars? Contre les services de renseignement et de contre-espionnage, contre les dernières technologies? Absurde, oui!", a réagi Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe.

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PARKLAND, Floride - Donald Trump s'est rendu cette nuit au chevet des victimes de la fusillade dans un lycée de Parkland, en Floride, où il a salué le "travail incroyable" des médecins pour éviter un bilan plus lourd alors qu'une polémique a éclaté sur les ratés du FBI dans cette affaire.

Le président américain fait l'objet de vives critiques en raison de son refus de s'attaquer au contrôle des armes à feu, notamment des fusils d'assaut comme celui avec lequel Nikolas Cruz, un lycéen exclu de l'établissement, a abattu mercredi 17 de ses anciens camarades. Il a de nouveau esquivé les questions des journalistes à ce sujet pendant sa visite en Floride.

Le FBI a de son côté reconnu hier ne pas avoir traité à sa juste valeur un renseignement obtenu début janvier sur la dangerosité du jeune de 19 ans.

Une personne proche de l'accusé Nikolas Cruz a téléphoné au FBI pour signaler que le jeune homme possédait des armes à feu et s'inquiéter de ses déclarations sur les réseaux sociaux. "L'information aurait dû alors être transmise aux bureaux de Miami du FBI, où des investigations auraient dû être menées. Nous avons établi que ces protocoles-là n'avaient pas été suivis", a indiqué le FBI dans le communiqué.

Le gouverneur de Floride, Rick Scott, a estimé que le directeur du FBI, Christopher Wray, devrait démissionner du fait de cette négligence.

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MEXICO - Un puissant séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter a secoué cette nuit le sud-ouest du Mexique, a annoncé l'institut de veille géologique américain (USGS).

Des bâtiments de l'Etat d'Oaxaca, dans le sud du pays, ont été légèrement endommagés mais aucun décès n'a été signalé pour le moment, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Les immeubles ont tremblé pendant plus d'une minute dans la capitale, Mexico, ont constaté des journalistes de Reuters.

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BEYROUTH - Les forces kurdes syriennes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ont accusé l'armée turque d'avoir lancé une attaque au gaz au cours de laquelle six personnes ont été intoxiquées, hier dans le secteur d'Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie.

La Turquie n'a pas réagi pour le moment à cette accusation.

Selon l'OSDH, les forces turques et leurs alliés ont tiré des obus contenant un gaz non identifié contre une localité proche de la frontière. L'OSDH, qui cite des sources médicales, a fait état de six civils intoxiqués, souffrant de difficultés respiratoires.

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ISTANBUL - Le journaliste germano-turc Deniz Yücel, détenu depuis un an pour "terrorisme" et dont le sort empoisonnait les relations entre Berlin et Ankara, a été remis en liberté dans l'attente de son procès, a-t-on appris hier.

Correspondant du journal Die Welt, Deniz Yücel, 44 ans, avait été arrêté sous l'accusation de propagande en faveur d'une organisation terroriste. Une accusation qu'il dément.

L'agence de presse officielle Anatolie rapporte que la justice turque a reconnu les accusations portées contre lui, et passibles de 18 ans de prison, mais a accepté de le libérer jusqu'à la date de son procès.

Après sa libération, Yücel a pris aussitôt la direction de l'Allemagne. Il est arrivé à Berlin dans la soirée.

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LE CAP - Le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé hier, dans son discours sur l'état de la nation, le début d'une "nouvelle ère", avec une accélération du programme de redistribution foncière en Afrique du Sud, et a promis la fin de la corruption.

Cyril Ramaphosa a annoncé aussi une "transformation économique radicale", avec des expropriations foncières sans compensation de manière à accroître la production agricole et à améliorer la sécurité alimentaire.

Alors que son parti, l'ANC (Congrès national africain), est sous pression pour mettre fin aux disparités raciales, plus de 20 ans après la fin de l'apartheid, Cyril Ramaphosa a promis d'accélérer la redistribution foncière au profit de la population noire. Il a dit en outre que le pays devrait prendre des "décisions difficiles" pour réduire son déficit budgétaire et stabiliser sa dette, après des années de faible croissance.

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PARIS - L'Etat français va étendre à l'intelligence artificielle, au spatial, au stockage des données et aux semi-conducteurs le décret imposant aux investisseurs étrangers d'obtenir son aval pour prendre une participation dans une entreprise, a annoncé hier Edouard Philippe.

Les entreprises de ces secteurs seront concernées dès lors que l'ordre public, la sécurité publique ou la défense nationale sont considérés comme menacés.

"Nous devons consolider les instruments de protection des intérêts français, c'est ce que font la Chine et les Etats-Unis depuis longtemps", a dit le Premier ministre lors d'un déplacement dans l'Oise.

Le projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), qui comprendra une série de mesures de protection, sera présenté le 18 avril au conseil des ministres.

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PARIS - Edouard Philippe consultera la semaine prochaine les acteurs concernés par la réforme de la SNCF avant une large refonte inspirée par le rapport remis par Jean-Cyril Spinetta, qui suggère de supprimer à terme le statut de cheminot.

L'ancien PDG d'Air France fait 43 propositions pour l'avenir d'un transport ferroviaire fragilisé financièrement et qui connaît d'importants défis avant l'ouverture à la concurrence.

Les syndicats CGT et Sud ont dit leur indignation et qu'ils mettraient "tout en oeuvre" pour empêcher une telle réforme.

Le rapport recommande d'examiner la pertinence de maintenir des lignes peu utilisées, d'envisager de ne plus embaucher sous le statut de cheminot et d'enrayer l'expansion des lignes TGV.

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PARIS - La procédure pour viol visant le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a été classée sans suite hier, tandis qu'une seconde enquête pour abus de faiblesse le visant suit son cours.

L'enquête n'a pas permis d'établir l'absence de consentement de la plaignante, précise-t-on de même source, ni l'existence d'une contrainte, d'une menace, d'une surprise ou de violence sur sa personne. Le ministre de 35 ans issu des rangs des Républicains conteste formellement les accusations et a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

La procédure en était au stade de l'enquête préliminaire et Gérald Darmanin a été entendu lundi dernier en audition libre par la police.