NATIONS UNIES - Les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté hier à l'unanimité une résolution demandant une trêve humanitaire de 30 jours en Syrie "sans délai" afin de permettre la fourniture d'aide aux populations civiles et des évacuations médicales.

La Russie, qui soutient de manière indéfectible le régime de Bachar al Assad et a opposé son veto à plusieurs textes visant à sanctionner le pouvoir syrien, a approuvé ce texte après des jours de tractation et des négociations de dernière minute.

Les chances de voir ce texte respecté restaient incertaines hier soir puisque l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui documente le conflit, a signalé de nouveaux raids aériens sur la région de la Ghouta orientale après le vote du Conseil de sécurité.

Malgré le vote en faveur du texte, l'ambassadeur russe aux Nations unies Vassily Nebenzia a douché en partie les espoirs de voir mise en place cette trêve humanitaire, laissant craindre que cette dernière, comme les précédentes, reste lettre morte.

La Russie a obtenu que la mention "sans délai" remplace dans la version finale celle d'une mise en place 72 heures après le vote de la résolution.

Depuis sept jours, l'aviation syrienne, soutenue par la Russie, pilonne sans relâche la Ghouta orientale, région rurale que les rebelles syriens continuent de contrôler à l'est de la capitale, Damas.

Les frappes aériennes, tirs de roquettes et autres tirs d'artillerie ont fait depuis dimanche dernier plus de 500 morts, selon les calculs de l'OSDH, une ONG proche de l'opposition syrienne, basée à Londres. Parmi ces morts figurent plus de 120 enfants.

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PARIS - La France sera "extrêmement" vigilante concernant la mise en oeuvre de la trêve humanitaire en Syrie demandée hier par le Conseil de sécurité de l'Onu dans le cadre d'une résolution, a déclaré hier l'Elysée dans un communiqué.

"C'est une première étape indispensable et nous serons dans les prochaines heures et les prochains jours extrêmement vigilants sur sa mise en oeuvre concrète", peut-on lire dans le communiqué.

L'Elysée précise qu'Emmanuel Macron et Angela Merkel s'entretiendront aujourd'hui par téléphone avec Vladimir Poutine pour en discuter.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit par ailleurs se rendre à Moscou mardi à cette fin.

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PARIS - Pour sa première visite au Salon de l'agriculture en tant que président, Emmanuel Macron s'est efforcé hier de désamorcer la défiance des producteurs, éprouvés par des crises chroniques et préoccupés par les bouleversements à venir, sans échapper à des sifflets intermittents entre les stands.

Négociations commerciales avec la grande distribution et les industriels, tractations en cours entre l'Union européenne et les pays d'Amérique du Sud, interdiction à venir du glyphosate : les exploitants agricoles ont profité de la venue du chef de l'Etat pour exprimer leur inquiétude sur de nombreux sujets.

De manière générale, sa promesse d'un "printemps" de l'agriculture française peine à convaincre dans le monde rural.

Je sais l'importance qu'a notre agriculture, je sais les attentes, les angoisses et la souffrance sur le terrain", a-t-il déclaré lors d'une table ronde avec des représentants syndicaux organisée à son arrivée à la porte de Versailles, à Paris.

Mais, a-t-il ajouté, "je suis convaincu qu'il y a un avenir certain pour notre agriculture mais à inventer ensemble, il y a des décisions difficiles à prendre dans certains secteurs."

Emmanuel Macron a ensuite déambulé dans les allées du Salon, point de rendez-vous rituel entre agriculteurs et dirigeants politique, en multipliant les conciliabules, tantôt sur un ton chaleureux, tantôt dans une atmosphère électrique.

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ADEN - Deux attentats suicide à la voiture piégée ont fait au moins 14 morts et une quarantaine de blessés hier à Aden, le grand port du sud du Yémen, a-t-on appris auprès de médecins et de témoins.

L'attaque visait le quartier général des forces antiterroristes dans le sud-ouest d'Aden, un camp dans lequel six assaillants ont tenté de pénétrer après avoir provoqué les deux explosions devant la grille extérieure.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de cette double attaque.

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ZURICH - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé hier que 23 de ses membres avaient quitté l'ONG depuis 2015 en raison de comportements sexuels répréhensibles.

"Depuis 2015, nous avons identifié 21 membres de notre personnel qui, soit ont été licenciés pour avoir acheté des relations sexuelles, soit ont démissionné en raison d'une enquête interne", a indiqué Yves Daccord, directeur du CICR dans un communiqué.

"Deux autres membres du personnel soupçonnés de comportements déplacés n'ont pas obtenu le renouvellement de leur contrat", a-t-il ajouté.

Le CICR, qui compte 17.000 membres intervenant à travers le monde, interdit à ses employés d'avoir recours à la prostitution y compris dans les pays où cette pratique est légale.

Cette annonce intervient après les aveux d'un responsable de l'organisation humanitaire Oxfam qui a reconnu avoir eu recours à des prostituées lorsqu'il dirigeait une mission d'aide en Haïti.

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PARIS - Le traité de libre-échange en cours de négociation entre l'Union européenne et le Mercosur, le marché commun d'Amérique du Sud, n'est "pas acceptable" en l'état, déclare Nicolas Hulot dans le Journal du dimanche.

La perspective d'un accord sur le modèle du Ceta conclu avec le Canada inquiète les éleveurs français, qui craignent de voir affluer sur le marché des dizaines de milliers de tonnes de viandes produites avec des normes moins contraignantes.

"En l'état, ce traité n'est pas acceptable", juge le ministre français de la Transition écologique. "Il serait trop préjudiciable, notamment pour nos agriculteurs, et la France a des lignes rouges très claires."

Nicolas Hulot exprime de longue date des réticences à propos de ce genre de traités, dont il dénonce les retombées sur l'environnement.

Les pays européens producteurs de boeuf, comme l'Irlande et la France, s'inquiètent de l'impact des possibles quotas d'importation annuelle en provenance du Brésil ou d'Argentine sur leurs propres éleveurs.