PARIS - La France et l'Allemagne ont appelé hier la Russie à exercer "une pression maximale" sur le régime de Bachar al Assad pour qu'il cesse de bombarder la Ghouta orientale, une zone proche de Damas tenue par des forces rebelles, où de nombreuses victimes civiles ont été recensées.

Dans un communiqué publié à l'issue d'un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont demandé que Damas accepte la mise en oeuvre sans délai de la résolution adoptée la veille par le Conseil de sécurité de l'Onu appelant à une trêve humanitaire de 30 jours dans les combats.

Emmanuel Macron a souligné que la France serait "extrêmement vigilante pour que la résolution adoptée à l'ONU ne reste pas lettre morte et que des avancées concrètes, rapides et à l'échelle des besoins aient lieu sur le terrain pour soulager les souffrances des civils comme le demandent les Nations unies et les organisations humanitaires depuis des mois."

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BEYROUTH/AMMAN - Plusieurs personnes ont souffert de symptômes apparaissant lors d'expositions au chlore, hier dans la région de la Ghouta orientale, et un enfant est mort, ont rapporté les autorités sanitaires de ce secteur tenu par l'opposition et assiégé par l'armée.

Les victimes, des conducteurs d'ambulances et d'autres personnes ont senti une odeur de chlore après "une énorme explosion" dans le secteur d'Al Chaïfounia.

"Au moins 18 victimes ont été soignées au moyen de nébulisations d'oxygène", dit le communiqué des services de santé de l'opposition syrienne.

L'armée syrienne n'a pas réagi à ces informations. Le gouvernement syrien a toujours démenti utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre l'opposition, qui entrera en mars dans sa huitième année.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé qu'un enfant était mort de suffocation dans la Ghouta orientale mais il a ajouté ne pas être en mesure de dire si des gaz toxiques avaient été utilisés.

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BEYROUTH/DUBAI - L'offensive en cours contre la région de la Ghouta orientale va se poursuivre en dépit de la résolution de l'Onu demandant une trêve humanitaire, a fait savoir hier l'Iran, qui soutient le régime Assad.

Les insurgés syriens ont indiqué que des affrontements avaient eu lieu avec les troupes soutenant le pouvoir syrien hier matin alors que les raids aériens se poursuivaient sur l'enclave rebelle.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé que ces bombardements avaient fait sept morts et 31 blessés dans ce faubourg de la capitale syrienne alors que le pilonnage est apparu moins intense qu'au cours des jours précédents.

Pour justifier cette poursuite de la violence, le général iranien Mohammad Baqeri a expliqué que la résolution adoptée à l'unanimité samedi par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'Onu ne concernait pas les zones proches de Damas "tenues par les terroristes".

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LONDRES - Une violente explosion a détruit hier soir un magasin et une habitation de la ville de Leicester, dans le centre de l'Angleterre, et a fait au moins six blessés.

Deux blessés se trouvent dans un état grave, ont précisé les services hospitaliers.

La police britannique a déclaré que rien pour l'instant ne permettait de penser que l'explosion était d'origine terroriste.

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BERLIN - Angela Merkel a présenté hier aux membres de son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), six membres de son gouvernement de coalition, avec la promotion de son plus farouche adversaire Jens Spahn, qui récupère le ministère de la Santé.

Affaiblie depuis les législatives de septembre et après des mois de négociations infructueuses avec les libéraux du FDP et les Écologistes, la chancelière doit faire taire les critiques au sein de son propre camp. La CDU doit se prononcer aujourd'hui par un vote sur l'accord de gouvernement.

Jens Spahn, 37 ans, qui incarne l'aide droite de la CDU, occupait depuis 2015 le poste de vice-ministre des Finances.

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PEKIN - Le Parti communiste chinois (PCC) a présenté hier une réforme de la Constitution qui abolit la règle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels, mesure qui en théorie permettrait à l'actuel numéro un, Xi Jinping, de se maintenir indéfiniment à la tête de l'Etat.

Depuis qu'il est devenu président il y a cinq ans, Xi a largement façonné le parti à sa main, écartant nombre de dirigeants autrefois considérés comme intouchables dans le cadre de sa guerre contre la corruption.

L'agence officielle Chine nouvelle, qui a relayé hier l'annonce de la réforme, fournit peu de détails sur son contenu, précisant simplement que l'initiative émane de comité central du PCC et qu'elle concerne également la vice-présidence.

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WELLINGTON - Un puissant séisme d'une magnitude de 7,5 degrés sur l'échelle de Richter a été enregistré aux premières heures de la journée en Papouasie-Nouvelle Guinée, a rapporté l'institut géologique américain (USGS).

La secousse a été ressentie près du centre de l'île principale, à 560 km de la capitale Port-Moresby.

On ne signalait ni dégâts ni victimes.

Les séismes sont fréquents en Papouasie-Nouvelle Guinée, qui se trouve sur la "ceinture de feu" du Pacifique.

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JERUSALEM - L'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, site de la crucifixion et du tombeau du Christ selon la tradition, a été fermée hier jusqu'à nouvel ordre pour protester contre un projet de réforme fiscale et foncière élaboré par les autorités israéliennes.

Les dirigeants des Églises catholique, grecque orthodoxe et arménienne ont expliqué que les mesures envisagées par le gouvernement israélien constituaient "une attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens en Terre Sainte".

Face à la contestation, le conseil des ministres israéliens a reporté hier d'une semaine l'examen de ce projet de loi controversé qui accorde à l'Etat un pouvoir d'expropriation sur tout domaine foncier de Jérusalem vendu par les Églises à des sociétés immobilières privées au cours des dernières années.

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PARIS - Deux projets d'attentats visant un équipement sportif et les militaires de l'opération Sentinelle ont été déjoués en janvier en France, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur.

"Depuis le 1er janvier, nous avons déjoué deux projets d'attentats", l'un contre un "grand équipement sportif", l'autre contre des personnels de l'armée, a dit Gérard Collomb lors de l'émission Le Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Echos.

L'un l'a été dans le sud de la France, l'autre dans l'ouest, a ajouté le ministre. Gérard Collomb a indiqué que les auteurs des préparatifs de ces attentats, qui ont été arrêtés, étaient inscrits au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

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PARIS - Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s'en est pris hier à Emmanuel Macron, l'accusant de "diviser ceux qui n'ont pas grand-chose", et il a prédit que la journée de mobilisation du 22 mars à la SNCF serait un "grand succès" face à la volonté du pouvoir de "passer en force" avec sa réforme.

Lors d'un échange très vif au salon de l'Agriculture, samedi, le chef de l'Etat a répondu à un salarié de la SNCF qui l'interpellait sur cette réforme, déclarant qu'il ne pouvait y avoir "d'un côté des agriculteurs qui n'ont pas de retraite et de l'autre avoir un statut de cheminot et ne pas le changer".

Il a ajouté qu'il "serait fou" d'embaucher des cheminots avec le même statut qu'il y a 50 ans au vu de leur rythme de travail, selon lui, bien différent.