WASHINGTON - Donald Trump est devenu hier le 45e président des Etats-Unis, restant fidèle à son mot d'ordre "America First" en s'engageant à mettre fin à ce qu'il a qualifié dans un discours populiste et nationaliste de "carnage de l'Amérique".

Brossant le sombre tableau d'un pays ravagé par la désindustrialisation, la criminalité et la drogue, il a indirectement mis en cause ses prédécesseurs, dont les politiques ont, selon lui, été menées au profit de Washington et aux dépens des plus modestes.

"Nous allons transférer les pouvoirs de Washington pour vous les rendre (...) A partir d'aujourd'hui, une nouvelle vision va diriger notre pays. A partir de ce jour, ce sera uniquement l'Amérique d'abord !", a-t-il lancé.

Sa politique, a-t-il insisté, suivra deux règles simples : "achetez américain et embauchez des Américains".

Le président n'a pas perdu de temps pour s'installer dans le Bureau ovale, où il a signé hier son premier décret présidentiel, par lequel il ordonne aux agences gouvernementales d'alléger les réglementations liées à l'Obamacare, en attendant une décision du Congrès sur le remplacement de la loi.

L'abrogation et le remplacement de l'Affordable Care Act, réforme emblématique de l'assurance maladie qui a fourni une couverture santé à 20 millions de personnes, est l'une des promesses clés de la campagne de Trump.

Il a également certifié la nomination de l'ex-général James Mattis au secrétariat à la Défense et celle de l'ancien général John Kelly à la Sécurité intérieure, les deux premiers membres de son administration à avoir été confirmés par le Sénat hier.

Les deux hommes ont ensuite été investis par le vice-président Mike Pence lors d'une cérémonie distincte.

Âgé de 70 ans, Donald Trump entre à la Maison blanche avec un déficit de popularité considérable et une image ternie par les polémiques qu'il entretient sur les réseaux sociaux, ce qui a conduit le sénateur républicain John McCain à estimer qu'il donnait l'impression de vouloir "affronter tous les moulins qu'il croise".

Selon un sondage ABC News/Washington Post publié cette semaine, seuls 40% des américains ont une opinion favorable du futur président, une cote de défiance sans précédent à ce stade depuis Jimmy Carter, en 1977.

WASHINGTON - Des échauffourées se sont produites hier à Washington où des militants anti-Trump ont tenté de perturber la cérémonie d'investiture du 45e président des Etats-Unis, brisant des vitrines et affrontant les forces de l'ordre qui ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes.

Au total, au moins 217 personnes ont été interpellées parmi les manifestants et six policiers ont été blessés, a précisé le chef par intérim de la police de Washington.

Les manifestants arrêtés passeront la nuit en détention avant de comparaître samedi devant un tribunal, a ajouté Peter Newsham, qui décrit un groupe de 400 à 500 personnes à l'origine des destructions. La police continue de surveiller les diverses célébrations qui ont lieu dans la nuit à Washington.

Mais le plus important rassemblement d'opposants doit avoir lieu aujourd'hui : la Marche des femmes, pour laquelle les organisateurs attendent 200.000 participants, en majorité pacifiques.

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WASHINGTON - Un bombardier B-52 des forces américaines a frappé jeudi un camp d'entraînement d'Al Qaïda en Syrie, tuant plus de 100 combattants, a affirmé hier un responsable de la défense américaine. La cible était située dans la province d'Idlib.

DAMAS - Les combattants du groupe Etat islamique, qui ont repris le mois dernier possession de la ville antique de Palmyre, y ont détruit l'un des plus célèbres monuments de ce site historique, le Tétrapyle, ainsi que la façade du théâtre romain, a annoncé hier Maamoun Abdoulkarim, conservateur des antiquités syriennes.

Les nouvelles destructions ont été perpétrées entre le 26 décembre et le 10 janvier, selon la datation des images et d'autres sont à redouter tant que les djihadistes occuperont le site, a-t-il précisé.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a dénoncé un nouveau "crime de guerre".

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DAVOS, Suisse - La Turquie ne peut plus soutenir l'idée qu'il est possible de parvenir à un règlement de la situation en Syrie sans la participation de Bachar al Assad, a déclaré le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek.

"Concernant notre position à propos d'Assad, nous considérons que la responsabilité des souffrances du peuple syrien et des tragédies vécues incombe clairement à Assad. Mais il nous faut être pragmatiques, réalistes. La situation sur le terrain a changé de manière spectaculaire. La Turquie ne peut donc pas demander un règlement sans Assad. Cela n'est pas réaliste", a dit Simsek lors du Forum économique mondial à Davos.

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PENNE, Italie - Quatre enfants et une femme ont pu être extraits hier de l'hôtel du centre de l'Italie dévasté dans la nuit de mercredi à jeudi par une avalanche, où cinq autres survivants ont pu être localisés.

Les secours ont promis de travailler toute la nuit s'il le faut pour les tirer d'affaire et pour retrouver d'autres rescapés. Deux corps ont jusqu'ici été découverts, selon les autorités.

Une trentaine de personnes se trouvaient à l'hôtel Rigopiano, un établissement de 43 chambres et de quatre étages, situé à 1.200 m d'altitude dans les Abruzzes, quand il a été enseveli. D'après Luca Cari, un pompier joint sur place par téléphone, un contact vocal a pu être établi avec les autres rescapés.

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BANJUL - Yahya Jammeh, à la tête de la Gambie depuis 1994, a accepté de céder le pouvoir et de partir en exil, a déclaré hier soir un proche conseiller du nouveau président, Adama Barrow.

L'annonce de Mai Ahmad Fatty est intervenue au terme d'une journée marquée par une médiation de la dernière chance menée au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) par les présidents guinéen Alpha Condé et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

La Cédéao avait donné à Jammeh jusqu'à hier midi pour quitter ses fonctions. Le président sortant avait demandé de repousser ce délai de quatre heures, indiquait-on dans la journée de sources gouvernementales à Banjul, la capitale.

"Je peux vous assurer qu'il a accepté de partir", a déclaré à Reuters Mai Ahmad Fatty, conseiller spécial du président Barrow, à Dakar. Il a ajouté qu'il n'était pas en mesure de préciser quel serait le pays d'exil de Jammeh.

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PARIS - Sept hommes âgés de 16 à 20 ans ont été mis en examen hier dans le cadre de l'enquête sur l'agression de policiers à Viry-Châtillon (Essonne) en octobre, qui avait déclenché un mouvement de colère des forces de l'ordre, a annoncé le procureur d'Evry.

Ils sont poursuivis pour tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique commises en bande organisée et ont été placés en détention, a précisé Eric Lallement dans un communiqué.

Douze personnes avaient été interpellées mardi et mercredi essentiellement dans le quartier de la Grande-Borne, à Grigny, commune jouxtant Viry-Châtillon, cinq ont été relâchées depuis.

La fronde suscitée par l'agression au cocktail Molotov de quatre policiers, dont deux ont été blessés grièvement, avait pris en octobre une forme inédite, des policiers manifestant plusieurs jours de suite hors de tout cadre syndical.

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PARIS - Marine Le Pen participera aujourd'hui à Coblence, en Allemagne, à un rendez-vous de l'extrême-droite européenne qui, espère-t-elle, aidera le Front national à se débarrasser de son image de parti isolé sur la scène internationale à trois mois de la présidentielle.

La candidate frontiste voit dans les victoires récentes de Donald Trump aux Etats-Unis et des partisans du Brexit au Royaume-Uni le début d'un mouvement qui pourrait se propager cette année aux Pays-Bas, à la France et à l'Allemagne où sont organisées des élections successives.

Elle retrouvera les chefs de file de l'AFD (Alternative pour l'Allemagne) et du PVV (Parti pour la liberté) néerlandais, portés par des sondages favorables, ainsi que ceux de la Ligue du Nord italienne et du FPÖ (Parti de la liberté) autrichien.

"C'est extraordinaire ce qui est en train de se passer et ces réunions démontrent que nous ne sommes absolument pas isolés, au contraire. Nous avons des alliés, non seulement de plus en plus nombreux, mais de plus en plus puissants", a déclaré Marine Le Pen hier matin sur Radio Classique.