PARIS - Le Premier ministre démissionnaire libanais Saad Hariri a annoncé hier à Paris qu'il rentrerait à Beyrouth "dans les prochains jours" et qu'il préciserait à ce moment-là ses intentions.

L'annonce surprise de sa démission le 4 novembre à Ryad a plongé le Liban dans une nouvelle crise et suscité un regain de tensions dans la région, où l'Arabie saoudite et l'Iran se livrent à une lutte d'influence.

Sa venue en France à l'invitation "amicale" d'Emmanuel Macron a permis, au moins temporairement, de faire baisser la tension et a ouvert la perspective d'une sortie de crise en permettant aux différentes parties de ne pas perdre la face.

L'Elysée a expliqué vouloir "continuer à prendre toutes les initiatives nécessaires pour la stabilité du Liban et pour le protéger des autres crises de la région".

La France envisage notamment une réunion à Paris du groupe international de soutien au Liban. Ce groupe rassemble les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Grande-Bretagne, France, Chine, Russie et Etats-Unis), l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Italie et l'Allemagne.

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SANTIAGO DU CHILI - Les électeurs chiliens sont appelés aujourd'hui à se rendre aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle et choisir un successeur à Michelle Bachelet.

Les sondages accordent une nette avance au candidat de droite Sebastian Pinera, richissime homme d'affaires âgé de 37 ans, qui a présidé le pays de 2010 à 2014, et à Alejandro Guillier, qui porte le couleurs de la gauche et du centre.

A en croire les études d'opinion, ils devraient donc s'affronter au deuxième tour prévu le 17 décembre.

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HARARE - Le parti au pouvoir au Zimbabwe doit se réunir aujourd'hui en comité central pour mettre à l'écart le président Robert Mugabe et rétablir dans ses fonctions le vice-président Emmerson Mnangagwa tandis que des milliers de Zimbabwéens fêtaient par anticipation la chute du chef de l'Etat.

Âgé de 93 ans, Robert Mugabe est dans les faits évincé depuis mercredi, depuis que l'armée a pris le contrôle du pays et l'a assigné à résidence.

La télévision d'Etat a annoncé hier soir qu'il rencontrerait aujourd'hui les commandants militaires.

Sans attendre l'annonce officielle, des milliers de personnes ont envahi hier les rues de la capitale, Harare, chantant, dansant, serrant les militaires dans leurs bras pour fêter la fin au pouvoir du seul dirigeant que le pays aie connu depuis l'indépendance en 1980 (d'abord comme Premier ministre puis comme président).

Le comité central de la Zanu-PF devrait aussi évincer de la tête de sa Ligue des Femmes celle qui était favorite pour succéder à Robert Mugabe, son épouse Grace, qui est âgée de 52 ans.

--- BEYROUTH - La France n'a pas à s'ingérer dans le programme balistique iranien, a déclaré hier le principal conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, au lendemain des propos d'Emmanuel Macron appelant l'Iran à clarifier sa stratégie en la matière.

"Il n'est pas dans l'intérêt de M. Macron ni de la France de s'ingérer dans les affaires de la République islamique, ce à quoi nous sommes très sensibles", a déclaré Ali Akbar Velayati, cité par la presse publique iranienne.

La semaine dernière, en voyage aux Emirats arabes unis, Emmanuel Macron avait jugé nécessaire d'encadrer l'activité balistique iranienne et "d'ouvrir un processus, avec des sanctions si besoin était, de négociation qui permettra d'encadrer cette dernière".

Téhéran assure que son programme balistique n'a qu'une vocation défensive et qu'il n'est pas concerné par l'accord sur son programme nucléaire, conclu en juillet 2015 après d'âpres négociations et fragilisé depuis par la décision du président américain Donald Trump de ne pas le "certifier".

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LE CAIRE - L'Arabie saoudite a rappelé son ambassadeur en Allemagne pour consultation à la suite de propos tenus par le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel au sujet de la crise politique libanaise.

L'Europe "ne peut pas tolérer l'aventurisme qui se répand là-bas", a Sigmar Gabriel à l'issue d'un entretien avec son homologue libanais Gebran Bassil, selon un enregistrement de Reuters TV qui ne permet de dire s'il évoquait l'Arabie saoudite.

"De telles remarques ont suscité la surprise et la désapprobation dans le royaume d'Arabie saoudite, qui les juge sans fondement et basées sur des fausses informations qui ne sont guère de nature à contribuer à la stabilité de la région", déclare le ministère saoudien des Affaires étrangères.

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BERLIN - Les discussions en vue de former un gouvernement de coalition inédit en Allemagne, composé des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, des libéraux et des écologistes, doivent reprendre aujourd'hui dans le but de trouver un accord provisoire.

Après quatre semaines de discussions, les trois formation concernées affichent des positions encore très éloignées, principalement sur la question du changement climatique et de l'immigration.

Pour tenter de sortir de l'impasse, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) a proposé de réduire davantage qu'elle ne le souhaitait la capacité de production des centrales électriques au charbon, une revendication phare des Verts.

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DUBLIN - Le président du Sinn Féin irlandais, Gerry Adams, figure clé de la vie politique irlandaise depuis près d'un demi-siècle, a annoncé hier son intention de démissionner après 34 années passées à la tête de l'ancienne branche politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA).

Le dirigeant catholique nord-irlandais, qui aura 70 ans en octobre prochain, a précisé qu'il serait remplacé à la présidence du parti lors d'une conférence l'an prochain. Il a également indiqué qu'il ne se représenterait pas au Dail à la prochaine élection.

Gerry Adams a été l'une des figures clés du mouvement nationaliste en Irlande du Nord pendant les 30 années de violence entre catholiques, partisans d'une Irlande unifiée, et protestants unionistes, partisans du maintien de l'Ulster au sein du Royaume-Uni.

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LONDRES - Malcolm Young, cofondateur du groupe de hard rock australo-britannique AC/DC, est décédé à l'âge de 64 ans, a annoncé hier le groupe dans un communiqué sur son site internet.

Le guitariste d'origine écossaise, qui était malade depuis plusieurs années, avait fondé le groupe auteur des mythiques "Highway to Hell" et "Back in Black" avec son frère Angus, en 1973.

"Avec son énorme implication et détermination, il était un moteur du groupe. En tant que guitariste, compositeur et visionnaire, c'était un perfectionniste et un homme hors du commun", lui rend hommage Angus dans le communiqué.

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LYON - Elu sans surprise délégué général de La République en marche (LREM), Christophe Castaner s'est installé à la tête d'un mouvement imaginé "par et pour les citoyens", qui n'a selon lui "pas le droit d'échouer".

Réuni à Lyon, les 750 membres du conseil national de LREM ont installé pour trois ans le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement aux manettes du premier parti de France, fort de plus de 380.000 adhérents revendiqués 18 mois après sa création par Emmanuel Macron.

Castaner promet dans un entretien au Journal du Dimanche de "retrouver l'âme" du mouvement qui a permis à Emmanuel Macron d'être élu à la tête de l'Etat.

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PARIS - La direction du Parti socialiste a annoncé hier l'ouverture d'une procédure d'exclusion à l'encontre de Gérard Filoche, membre du bureau national du PS et figure de son aile gauche, qui a publié un photomontage présentant Emmanuel Macron dans un cadre rappelant l'imagerie nazie et antisémite.

Ce spécialiste du droit du travail a publié avant-hier soir un tweet présentant le chef de l'Etat portant au bras un brassard rouge et blanc où la croix gammée est remplacée par le signe dollar. Emmanuel Macron y domine un globe terrestre, bras écartés, encadré par des drapeaux israélien et américain.

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PARIS - Le couturier d'origine tunisienne Azzedine Alaïa, grande figure de la mode parisienne qui a connu l'apogée de son succès dans les années 1980, est décédé à 77 ans.

Né à Tunis en 1940 dans une famille paysanne, féru de sculpture et d'architecture, ce petit homme souriant, toujours vêtu de noir, a imaginé pour les femmes des robes sexy épousant les corps et dévoilant les jambes, qui deviendront une signature.

Personnalité très respectée dans le monde de la mode, Azzedine Alaïa a toujours affirmé son indépendance et il ne défilait pas lors des "fashion weeks".