PARIS - Le Parquet national financier (PNF) a annoncé hier avoir ouvert une information judiciaire visant François Fillon à deux mois du premier tour de la présidentielle, notamment pour les emplois présumés fictifs dont aurait bénéficié sa famille.

L'enquête, désormais confiée à trois juges d'instruction, et non plus à la police, est ouverte des chefs de détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d'influence et manquement aux obligations déclaratives.

Dans un communiqué, les avocats du couple Fillon, qui avaient mis en cause la légitimité du PNF et qualifié son enquête d'"illégale", ont salué une décision "logique".

En ouvrant une information judiciaire au lieu de le renvoyer directement en procès, "le PNF confirme (...) qu'il n'a pas pu démontrer la réalité des infractions poursuivies", écrivent-ils. "Nous ne doutons pas qu'à l'issue d'une procédure sereine, avec des juges indépendants, l'innocence de François et Penelope Fillon sera enfin reconnue", ajoutent-ils.

François Fillon, qui est désormais éliminé du second tour dans tous les sondages au profit de la présidente du Front national Marine Le Pen et du candidat du mouvement En marche ! Emmanuel Macron, a dit la semaine dernière qu'il serait candidat "jusqu'à la victoire", quelle que soit la suite donnée par la justice à cette affaire, y compris dans l'éventualité d'une mise en examen

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PARIS - Marine Le Pen a refusé mercredi de se rendre à une convocation de la police dans l'enquête sur les assistants parlementaires du Front national au Parlement européen, a-t-on appris auprès de son avocat et de source judiciaire.

La dirigeante du parti d'extrême droite était convoquée à Nanterre dans le cadre d'une audition libre. "Elle considère que le risque c'est l'instrumentalisation de la justice durant la campagne électorale", a expliqué son avocat, Me Rodolphe Bosselut-t-il ajouté. "Elle se rendra à toute convocation après les élections", a ajouté l'avocat, refusant de préciser s'il parlait des élections présidentielle ou législatives.

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PARIS - Emmanuel Macron est entré hier dans le vif de la campagne présidentielle en présentant un programme économique qui s'inscrit plus dans la continuité de la politique de François Hollande que dans la rupture, tout en l'accélérant.

Le candidat d'"En Marche !" s'efforce de concilier vertu budgétaire et mesures de soutien à l'emploi et la croissance, tout en affichant des objectifs moins spectaculaires que les autres candidats.

Il vise une réduction de trois points de la part des dépenses publiques dans le PIB, qu'il vise en 2022, soit un effort de 60 milliards d'euros, et promet 50 milliards d'investissement public sur le quinquennat.

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PARIS - Benoît Hamon, candidat socialiste à l'élection présidentielle, a répondu favorablement à l'offre de discussions de Jean-Luc Mélenchon, tout en soulignant qu'il était "le plus en situation" d'incarner une candidature commune à gauche.

Le candidat de La France insoumise s'est dit "ouvert à la discussion" jeudi sur France 2. Les relations entre les deux hommes sont heurtées et une tentative de dialogue le week-end dernier a vite tourné court.

L'écologiste Yannick Jadot a par ailleurs annoncé hier soir qu'il renonçait à sa candidature au profit d'une alliance avec Benoît Hamon.

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NATIONAL HARBOR, Maryland - Donald Trump a promis hier une forte hausse du budget de la défense aux Etats-Unis afin de parvenir au "plus grand effort militaire de l'histoire américaine", devant la Conservative Political Action Conference (CPAC), la grand-messe annuelle des conservateurs américains.

Dans un discours résolument nationaliste, le président américain a retrouvé les accents de sa campagne face à cette organisation qui fut l'une des premières à lui servir de tremplin pour son périple inattendu jusqu'à la Maison blanche.

Avant son discours devant le Congrès mardi prochain, Donald Trump a martelé sa volonté de renforcer les capacités à la fois offensives et défensives de l'armée américaine, qui est déjà la force de combat la plus puissante au monde. La défense du pays sera "meilleure et plus forte que jamais auparavant", a affirmé le président américain.

Lors de ce discours, Donald Trump s'en est pris de nouveau aux diffuseurs de "fausses informations" ("fake news").

WASHINGTON - La Maison blanche a interdit hier plusieurs médias américains d'accès à un briefing organisé par le porte-parole de la présidence, Sean Spicer.

Les journalistes de CNN, du New York Times, du site Politico, du Los Angeles Times et du site BuzzFeed n'ont pas eu le droit d'assister à cette intervention.

Ce briefing hors caméra (ou 'gaggle' dans le jargon des correspondants accrédités à la Maison blanche) qui s'est tenu dans le bureau de Sean Spicer remplaçait le traditionnel point de presse télévisé quotidien organisé dans la salle de presse de la Maison blanche.

L'agence Reuters y était présente, de même qu'une dizaine d'autres médias, dont Bloomberg et CBS.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis doivent se placer "en tête du peloton" des puissances nucléaires et devront pour cela étoffer leur arsenal, a déclaré le président américain, Donald Trump, dans un entretien accordé jeudi à Reuters.

Donald Trump a également abordé l'Union européenne, un projet auquel il s'est dit "totalement favorable" et qu'il juge "formidable".

A Bruxelles, cette interview a surpris bon nombre de responsables européens, qui s'interrogent sur ce changement de ton du président américain à l'égard d'un projet qu'il avait jusque-là copieusement dénigré. Ses propos contrastent en effet avec des déclarations précédentes sur l'UE ou avec son enthousiasme pour le Brexit.

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BEYROUTH/ISTANBUL - Un attentat à la voiture piégée a fait plus de 50 morts hier dans un village proche d'Al Bab, dans le nord de la Syrie, faisant plus de 50 morts, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'Etat islamique a revendiqué l'attentat, commis dans le village de Sousiane, au lendemain de sa défaite à al Bab, une de ses dernières places fortes dans la région.

GENEVE - L'envoyé spécial des Nations unies sur la Syrie, Staffan de Mistura, a entamé hier des discussions bilatérales avec les délégations présentes à Genève afin de définir le format des négociations de paix entre Damas et l'opposition.

Le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Nasser al Hariri, a déclaré à la presse à l'issue d'une réunion de deux heures avec Staffan de Mistura que l'émissaire de l'Onu lui avait remis un document de travail portant sur "des questions de procédure et quelques idées pour commencer le processus politique".

Les négociations de paix de Genève, interrompues depuis dix mois, ont repris jeudi en présence des représentants de Damas et d'une délégation de l'opposition syrienne.

NATIONS UNIES - La Russie opposera son veto au projet de résolution sanctionnant Damas pour l'usage d'armes chimiques contre la population civile si le texte est soumis au vote du Conseil de sécurité, a annoncé hier l'ambassadeur russe adjoint Nations unies.

Cette fin de non recevoir a été critiquée par les Etats-Unis tandis que la France avait estimé un peu plus tôt que le Conseil de sécurité jouerait sa crédibilité dans cette affaire.

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AU SUD DE MOSSOUL, Irak - Les forces de sécurité irakiennes ont continué à avancer dans les faubourgs de Mossoul-Ouest hier, au lendemain de la prise de l'aéroport de la ville, mais leur progression devrait prochainement ralentir dans les quartiers plus densément peuplés où les combattants de l'Etat islamique (EI) sont retranchés.

Les forces d'élite du Service de contre-terrorisme (CTS) ont pris vendredi le contrôle total de la base militaire Ghozlani et progressaient rapidement dans les quartiers de Tal al Roumman et Al Mamoun, situés dans le sud-ouest de la ville.

Dans le même temps, la police fédérale et les forces du ministère de l'Intérieur avançaient dans deux autres quartiers situés au nord de l'aéroport, après avoir réussi à franchir une tranchée creusée par les djihadistes.

Les forces gouvernementales ont aussi mené des raids aériens contre des positions de l'EI dans deux villes syriennes proches de la frontière irakienne, Hossaïba et Albou Kamal.

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PARIS - Le chômage est resté stable en janvier en France, le recul observé chez les jeunes et les 25-49 ans étant éclipsé par une progression chez les seniors, selon les chiffres publiés hier par le ministère du Travail.

Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, qui avait terminé 2016 - sa première année de baisse depuis 2007 - par un rebond de 26.100 en décembre, n'a donc pas inversé la tendance le mois dernier.

Le nombre d'inscrits dans cette catégorie qui rassemble les demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité, a progressé de 800 en janvier, soit une hausse infime et non significative de 0,02%, pour s'établir à 3.467.900.

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MILAN - Le parquet de Milan a ouvert une enquête sur Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, en raison de soupçons de manipulation de marché après la montée du groupe français au capital de l'italien Mediaset, contrôlé par la famille Berlusconi, a-t-on appris d'une source informée de cette procédure.

Vivendi a confirmé que certains de ses dirigeants, qu'il n'a pas nommés, faisaient l'objet d'une enquête du parquet italien à la suite d'une plainte de Fininvest, actionnaire de contrôle de Mediaset, qu'il qualifie d'"abusive et sans fondement".

Après avoir révélé en décembre qu'il possédait 3% de Mediaset, Vivendi a rapidement gonflé sa participation dans le groupe italien de médias au point d'en devenir le deuxième actionnaire derrière la famille Berlusconi avec une part légèrement inférieure à 30%.