WASHINGTON - Donald Trump a accentué hier ses critiques contre le juge fédéral qui a bloqué son décret interdisant l'accès aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane. Il a déclaré que les tribunaux compliquaient la tâche des agents chargés de la sécurité aux frontières.

Une cour d'appel de San Francisco, saisie quelques heures plus tôt par le département d'Etat, a jugé dans la nuit de samedi à dimanche que le décret de Donald Trump était inapplicable en l'état. Elle a ainsi maintenu la décision du juge de Seattle James Robart, qui avait ordonné vendredi la suspension du décret au niveau national, dans l'attente d'un jugement sur le fond.

Dans une série de tweets qui témoignent d'une intensification de ses attaques contre la magistrature, le président a estimé que les Américains devraient, si quoi que ce soit arrivait, en tenir responsables le juge James Robart et l'appareil judiciaire.

Samedi, Donald Trump avait dénoncé samedi l'avis "ridicule" rendu par un "soi-disant juge", à propos de James Robart, qui a été nommé par un président républicain, George W. Bush. Hier, il a tweeté de nouveau: "Ne peux pas croire qu'un juge place notre pays dans un tel péril. Si quelque chose arrive, tenez-le, lui et l'appareil judiciaire, pour responsables."

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WEST PALM BEACH, Floride - Donald Trump a accepté l'invitation du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à rencontrer les dirigeants des Etats membres de l'Alliance atlantique au mois de mai en Europe, a annoncé cette nuit la Maison blanche.

Le président américain, qui a qualifié l'Otan "d'obsolète" et dit vouloir se rapprocher de son homologue russe Vladimir Poutine, grand détracteur de l'Alliance, a déclaré à plusieurs reprises que ses membres devraient participer davantage au coût de leur sécurité s'ils veulent que les Etats-Unis continuent à la garantir.

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PARIS - François Fillon va prendre la parole aujourd'hui pour s'expliquer sur les accusations dont il fait l'objet à propos des emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants et réaffirmer sa volonté de ne pas renoncer à la présidentielle, rapporte le quotidien Les Echos.

Le journal, qui cite l'entourage du vainqueur de la primaire de la droite, évoque "une ou plusieurs prises de parole devant les Français". "Ce sera un moment de gravité devant les Français, de responsabilité, de transparence, d'explication des faits, de la légalité de tout ce qu'il a fait", ajoute-t-il selon la même source.

Cette prise de parole a été décidée alors qu'un sondage Ifop publié dans le Journal du dimanche montre que seulement 32% des Français veulent que François Fillon maintienne sa candidature à la présidentielle.

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LYON - Marine Le Pen a donné hier le coup d'envoi de sa campagne présidentielle en se plaçant, lors de son premier grand discours, dans les pas de Donald Trump et des partisans du Brexit, à l'origine de deux récentes surprises électorales.

Devant plusieurs milliers de sympathisants réunis à Lyon, la présidente du Front national a invoqué ces deux exemples pour souligner qu'une victoire était, selon elle, à portée de main en mai. Tous les sondages la placent actuellement en tête du premier tour en avril, avec environ 25% des intentions de vote, mais ils la donnent battue au second.

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LYON - Jean-Luc Mélenchon a réussi une démonstration de force et technologique hier en réunissant des milliers de ses partisans simultanément à Lyon, où il était présent, et à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où il est apparu simultanément en hologramme.

Venu présenter le chapitre de son programme sur les "frontières de l'humanité", le leader de la France insoumise s'en est pris à cette occasion à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous deux présents eux aussi ce week-end dans la capitale des Gaules pour développer leur campagne présidentielle.

"C'est une expérience humaine et politique cumulée, nous sommes en train de construire une force qui n'est pas vouée à un homme, mais à une idée", a dit Jean-Luc Mélenchon en ironisant sur "les bougons qui trouvent que ça fait trop show-biz".

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PARIS - Benoît Hamon a endossé hier les habits de candidat à la présidentielle avec un discours de rassemblement à l'adresse d'une gauche qui reste dispersée, tout en mettant en avant les thèmes du "futur désirable" qui lui ont permis de remporter la primaire du Parti socialiste et de ses alliés.

L'éphémère ministre de l'Education nationale, qui avait rejoint les rangs des frondeurs après son départ du gouvernement en 2014, a été officiellement investi en présence de quelque 2.000 militants réunis à la salle de la Mutualité, à Paris.

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PARIS - L'auteur de l'attaque à la machette contre des militaires en patrouille vendredi dans une galerie commerciale à proximité du musée du Louvre a refusé de répondre aux questions des enquêteurs lors de sa première audition, hier. L'homme, un Egyptien de 29 ans selon les premiers éléments de l'enquête, est hospitalisé à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris.

Le procureur de Paris, François Molins, a déclaré vendredi soir que le mode opératoire de l'assaillant l'avait conduit à ouvrir une enquête pour tentatives d'assassinats aggravées en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

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PARIS - Un policier a été mis en examen hier pour viol et trois autres l'ont été pour violences volontaires lors de l'arrestation mouvementée d'un jeune homme de 22 ans jeudi dans une cité sensible d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a annoncé le parquet de Bobigny.

Dans un communiqué, il indique que les quatre fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction pour trois d'entre eux d'exercer leur activité de policiers.

De son côté, le ministère de l'Intérieur a déclaré dans un communiqué que "le ministre de l'Intérieur tient à réaffirmer avec la plus grande fermeté sa détermination à voir l'exemplarité et le respect guider en permanence l'action et le comportement des forces de l'ordre".

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BERLIN - Il faut donner davantage de temps à des pays de l'Union européenne comme l'Italie, la France et le Portugal, qui procèdent à des réformes économiques, pour réduire leur déficit budgétaire, a déclaré hier le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel.

"L'Europe ne doit pas, comme cela a été le cas jusqu'à présent, être divisée entre nord, sud, est et ouest", a estimé le dirigeant social-démocrate. "Il est absurde de ne pas concéder aux Français le moindre millimètre supplémentaire, alors même qu'ils assument un lourd fardeau militaire au Mali", a-t-il continué.

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MADRID - Artur Mas, ancien président de Catalogne, comparaît à partir d'aujourd'hui devant la justice pour avoir maintenu le référendum d'autodétermination de novembre 2014 malgré l'avis de la Cour constitutionnelle espagnole, qui avait interdit la consultation.

Le parquet réclame dix ans d'interdiction d'exercer dans la fonction publique à son encontre.

Lors de cette consultation symbolique, les Catalans s'étaient prononcés à 80% en faveur de l'indépendance mais la participation a été inférieure à 50%.

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BUCAREST - Le gouvernement social-démocrate roumain de Sorin Grindeanu a abrogé hier un décret dépénalisant certains faits de corruption, comme il l'avait promis la veille, ce qui n'a pas empêché la foule des manifestants de continuer de se réunir pour exiger la démission du cabinet en place.

Le texte, adopté en urgence cette semaine, a déclenché un vaste mouvement de contestation en Roumanie. Des manifestations, les plus importantes depuis la révolution de 1989, ont rassemblé pendant cinq jours des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.

Hier, 220.000 manifestants sont encore descendus dans les rues de Bucarest et se sont massés sur la place de la Victoire. Un laser géant a projeté sur la façade du siège du gouvernement les mots "Ne renonçons pas!" et "Démission!"