PARIS - Les Français de la métropole s'apprêtent à se rendre aux urnes pour le premier tour d'une élection présidentielle hors norme avec le renoncement de François Hollande, l'élimination lors des primaires de droite et de gauche de pluiseurs favoris et le rôle de premier plan joué par deux candidats hors parti, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

La campagne électorale s'est achevée dans la tension après l'attaque commise jeudi soir contre des policiers sur les Champs-Elysées, qui a bouleversé les agendas des candidats et replacé la lutte antiterroriste et la sécurité au coeur des débats.

Au total, plus de 50.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, en complément des 7.000 militaires Sentinelle, pour assurer la sécurité des 67.000 bureaux de vote, qui ouvriront à 08h00 (06h00 GMT).

Les onze candidats en lice (Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, François Asselineau et François Fillon) n'ont plus eu le droit de s'exprimer publiquement depuis vendredi à minuit, laissant leurs partisans face à l'indécision des derniers sondages qui donnaient le quatuor de favoris au coude à coude.

Moins de six points séparent les quatre candidats de tête - Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon - d'après les derniers sondages autorisés, une première sous la Ve République.

Quelque 47 millions d'électeurs sont appelés aux urnes et les instituts de sondage risquent de se retrouver dans une situation inédite ce soir: si les écarts dans les urnes sont trop faibles, ils pourraient être dans l'incapacité de donner une projection fiable du duo de tête.

La situation est rendue d'autant plus compliquée par la fermeture tardive des bureaux de vote, qui ne fermeront plus à 18h00, mais à 19h00 - 20h00 dans certaines grandes villes -, une mesure prise pour éviter les fuites des résultats.

Les Français de plusieurs départements et territoires d'Outre-Mer et de l'étranger ont voté dès hier.

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WASHINGTON/SAN FRANCISCO - Des dizaines de milliers de personnes ont marché pour défendre la science aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde afin de protester contre ce qui perçu comme une remise en cause du savoir fondé sur des preuves empiriques.

Dans le cadre d'un mouvement parti des Etats-Unis, des "Marches pour la science" ont été organisées dans plus de 600 villes dans le monde, réunissant des ingénieurs, des chercheurs et des enseignants.

Défilant à Boston, à Berlin, à Paris ou encore à Sydney, les manifestants ont brandi des pancartes disant, entre autres", "Il n'y a pas de planète B", "La revanche des intellos", "Retrouvons la grandeur de la science".

Ils ont notamment dénoncé la proposition du président américain Donald Trump de tailler dans les budgets fédéraux de recherche scientifique ainsi que le scepticisme affiché par son administration concernant la réalité du changement climatique.

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LONDRES - Le soutien des électeurs britanniques au Parti conservateur de la Première ministre britannique, Theresa May, dépasse les 50%, selon un sondage Comres publié hier qui laisse entrevoir une victoire écrasante des Tories aux législatives anticipées du 8 juin.

Derrière, les travaillistes recueillent 25% d'intentions de vote. L'enquête, réalisée pour le Sunday Mirror auprès de 2.074 personnes du 19 au 20 avril, montre un niveau de popularité inédit depuis 1991 pour les conservateurs.

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COLOGNE, Allemagne - Le parti antimigrants Alternative für Deutschland (AfD) pourrait prendre un nouveau virage à droite après la défaite de la motion présentée par sa codirigeante Frauke Petry qui disait vouloir rapprocher le mouvement politique des formations politiques allemandes traditionnelles.

Dans sa motion, Frauke Petry estimait que l'AfD devrait être prêt à s'allier à d'autres formations à l'avenir, ce qu'excluent tous les autres partis allemands. Sa décision, mercredi, de ne pas conduire le parti aux législatives du 24 septembre avait déjà stupéfait ses partisans.

Les militants de l'AfD se sont exprimés contre le texte proposé par Frauke Petry. Il proposait notamment d'indiquer que le mouvement rejetait les "idéologies racistes, antisémites et nationalistes".

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ROME - Le pape François a prié hier les gouvernements européens de faire sortir les migrants et les réfugiés retenus des camps de rétention devenus pour beaucoup d'entre eux des "camps de concentration".

À la basilique de Rome, où il a rencontré des migrants, le souverain pontife est revenu sur sa visite l'année dernière d'un camp de migrants installé sur l'île grecque de Lesbos.

Il a notamment évoqué le sort d'un des réfugiés qu'il y a rencontrés. "Je ne sais pas s'il a pu quitter ce camp de concentration, parce que les camps de réfugiés, pour beaucoup d'entre eux, sont de nature concentrationnaire en raison du grand nombre de personnes qui y sont abandonnés", a dit le pape François.

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MAZAR-I-SHARIF/KABOUL, Afghanistan - Le président afghan Ashraf Ghani a décrété hier un jour de deuil national, au lendemain de l'attaque menée contre une base militaire afghane par des insurgés taliban qui aurait fait au moins 140 morts dans les rangs de l'armée.

Le ministère de la Défense a parlé d'une centaine de soldats tués à Mazar-i-Sharif, chef-lieu de la province de Balkh, dans le nord de l'Afghanistan, mais n'a fourni aucun bilan officiel.

Un responsable afghan s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a déclaré qu'au moins 140 soldats avaient été tués et de nombreux autres blessés. D'autres responsables ont évoqué un bilan encore plus lourd.

Les membres du commando taliban avaient revêtu des uniformes militaires. Ils ont frappé dans la base de Mazar-i-Sharif alors que des soldats sortaient d'une mosquée après les prières du vendredi et que d'autres prenaient leur repas.

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CARACAS - L'opposition vénézuélienne a défilé en silence hier à la mémoire des victimes des violences politiques des dernières semaines sur fond de grave crise économique.

Douze personnes ont été tuées depuis trois semaines pendant des manifestations contre le gouvernement du président Nicolas Maduro, dont les opposants exigent qu'il organise des élections régionales, reportées depuis l'an dernier, qu'il libère une centaine des leurs et qu'il respecte l'autonomie du parlement, dominé par les adversaires du pouvoir socialiste.

L'opposition dénonce la répression excessive des forces de sécurité qui ont arrêté des centaines de personnes depuis que la contestation contre Nicolas Maduro a repris de la vigueur et qui ont tiré des grenades lacrymogènes dans des cliniques et des hôpitaux.