BEYROUTH - La bataille pour le contrôle d'Alep s'intensifie avec une série de raids aériens et de tirs d'artillerie ce matin en appui d'offensives terrestres, au lendemain de la fin de la courte trêve annoncée par la Russie pour permettre le départ des insurgés et des civils, rapportent l'OSDH et les rebelles.

De violents combats ont notamment éclaté sur la ligne de front au sud-ouest d'Alep, où les insurgés avaient réussi en août à briser le siège de la ville.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les rebelles pilonnent dans ce secteur le quartier de Hamdaniya, tenu par les forces pro-gouvernementales. Des avions russes ou syriens ont bombardé de leur côté des positions rebelles à l'ouest d'Alep, ainsi qu'au nord de la ville et dans les zones rurales en direction de la frontière turque.

Le cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie a été rejeté par les rebelles qui ont refusé d'évacuer la ville et après trois jours sans raids aériens qui n'ont pas pour autant permis l'acheminement d'aide humanitaire, comme l'espérait l'Onu, les combats ont repris de plus belle.

Dans un communiqué diffusé hier, l'Armée syrienne libre (ASL) a promis une grande offensive pour briser à nouveau le siège des quartiers Est d'Alep et a appelé les habitants à se tenir à l'écart des bâtiments gouvernementaux.

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KAYYARA, Irak - L'armée irakienne a annoncé avoir repris la ville chrétienne de Qaraqosh, contrôlée par le groupe Etat islamique depuis 2014, dans le cadre des opérations en cours pour dégager les abords de Mossoul.

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement régional kurde a indiqué de son côté que les peshmergas n'étaient plus qu'à 5 km de Mossoul, où il a dit s'attendre à devoir mener une bataille "féroce" contre l'EI dont le chef, Abou Bakr al Baghdadi, aurait encore été vu il y a trois jours dans la ville, selon des informations non confirmées.

A BAGDAD, le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a annoncé avoir refusé la proposition de la Turquie de participer à l'offensive contre le groupe Etat islamique à Mossoul.

A KIRKOUK, où l'EI avait lancé vendredi une attaque de diversion, les autorités ont indiqué hier avoir repris le contrôle de la ville et partiellement levé le couvre-feu décrété la veille, a rapporté la télévision d'Etat irakienne en citant son correspondant dans la ville.

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SANAA - Des avions de la coalition saoudienne ont bombardé ce matin à l'aube la capitale yéménite Sanaa, quelques heures après l'expiration d'une trêve de trois jours, ont déclaré des habitants.

Le cessez-le-feu, décrété pour permettre l'acheminement d'aide humanitaire, n'a pas été renouvelé après une journée de violents combats entre la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite et les miliciens houthis soutenus par l'Iran.

L'émissaire de l'Onu pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, est attendu dans la journée à Sanaa pour discuter d'une solution politique au conflit avec des représentants houthis.

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MADRID - Le Parti socialiste espagnol pourrait donner aujourd'hui son feu vert à la création d'un gouvernement conservateur minoritaire et mettre ainsi fin à dix mois de paralysie politique suite à deux élections législatives sans majorité claire.

Plus de 250 dirigeants socialistes ont été convoqués pour se prononcer sur une possible abstention lors du vote de confiance auquel le président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, entend se soumettre la semaine prochaine au Parlement.

Le résultat du vote interne au Parti socialiste est attendu en début d'après-midi.

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BRUXELLES - Le Canada a déclaré hier qu'il incombait à l'Union européenne de sauver leur traité de libre-échange (CETA), dont la signature prévue jeudi prochain paraît menacée après son rejet par le Parlement de Wallonie.

Le gouvernement de cette région belge francophone attend de nouvelles propositions de la Commission européenne, dit-on de source proche du ministre-président de Wallonie, Paul Magnette. Elles devront être présentées au Parlement de la région mais aucune date n'a encore été fixée pour cela.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est fixé comme date limite demain pour décider s'il s'envole ou non pour Bruxelles, dit-on de source proche du dossier.

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PARIS - Le directeur général de la police nationale promet dans un entretien au Journal du dimanche un "plan de sécurité publique" prévoyant la modernisation des moyens alloués aux forces de l'ordre ainsi qu'une révision de leurs missions.

Jean-Marc Falcone, dont certains des policiers en colère exigent le départ, doit remettre des propositions la semaine prochaine à son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve, après plusieurs jours d'une fronde lancée par les policiers hors du cadre syndical.

Dans le JDD, le patron de la police dit comprendre l'"exaspération" des fonctionnaires, qui ont défilé par centaines plusieurs soirs de suite, hier encore, à Paris et dans plusieurs villes de province pour réclamer davantage de moyens et de considération.

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PARIS - Manuel Valls, que certains à gauche pressent de s'affirmer comme un recours face à François Hollande, a lancé hier un appel au rassemblement de son camp, menacé selon lui d'être "pulvérisé" en 2017 s'il ne resserre pas les rangs au plus vite.

"Aujourd'hui, mon rôle c'est de rassembler", a déclaré le Premier ministre lors d'un discours prononcé à Tours, durant lequel il a défendu le bilan de l'exécutif, réservé ses coups à la droite et dessiné des pistes pour le prochain quinquennat.

"Je ne laisserai jamais tomber ma famille politique", a insisté le chef du gouvernement, dont les éventuelles ambitions font l'objet de vives spéculations depuis la parution, il y a une dizaine de jours, de confidences de François Hollande dans un livre qui a créé la stupéfaction et conduit un nombre grandissant d'élus à s'interroger sur la capacité du président, déjà mal en point dans les sondages, à briguer un second mandat dans six mois.

De l'aveu de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, aucun candidat déclaré ou pressenti ne semble aujourd'hui en mesure de battre la droite, ni même d'accéder au second tour de la présidentielle.

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PARIS - L'évacuation de la "jungle" de Calais, une opération à risque que le ministère de l'Intérieur dit pleinement assumer dans une perspective "résolument humanitaire", commencera demain matin. L'opération est prévue sur une semaine, mais elle pourrait être plus longue, aucun rythme n'étant imposé aux autorités, indique-t-on place Beauvau.

Le sort des 1.300 mineurs isolés du bidonville est toujours incertain, trois jours avant le début des opérations, mais les négociations avec les autorités britanniques, qui ont accepté d'en accueillir un certain nombre, "progressent", assure-t-on.

Pour ces jeunes, l'objectif de Paris est d'aller "au bout, et au-delà" des réunifications familiales déjà prévues par les textes européens, et donc d'en envoyer un maximum outre-Manche.

Quelque 6.486 personnes en quête d'un passage au Royaume-Uni vivent actuellement dans le campement de la lande de Calais, selon le décompte des autorités.

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NEW YORK - AT&T a annoncé la nuit dernière le rachat du groupe de médias et de divertissement Time Warner pour une valeur d'entreprise de 85,4 milliards de dollars (78,5 milliards d'euros), un pari osé de la part de l'opérateur télécoms américain pour mettre la main sur des contenus destinés à attirer toujours plus d'abonnés sur son réseau mobile à haut débit.

Il s'agit de la plus importante fusion annoncée cette année dans le monde et elle devrait être observée à la loupe par les autorités de la concurrence, mais aussi par les investisseurs, en raison de son coût.

Ce rachat de Time Warner, qui possède entre autres les chaînes de télévision HBO et CNN et le studio de cinéma Warner Bros, par AT&T illustre le mouvement de concentration en cours aux Etats-Unis dans les secteurs des télécoms et des médias pour associer contenus et moyens de diffusion.