PARIS - Le président François Hollande participe aujourd'hui à un sommet régional sur la sécurité à Abuja, à l'invitation de son homologue nigérian Muhammadu Buhari.

Outre une dizaine de chefs d'Etat africains (Bénin, Cameroun, Centrafrique, Gabon, Ghana, Guinée équatoriale, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad et Togo), le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Chine sont représentés dans la capitale nigériane.

Depuis le premier sommet sur la sécurité de la région du lac Tchad organisé à l'Elysée en mai 2014, Boko Haram a cessé son extension territoriale et la coopération régionale a permis de stopper les attaques au Cameroun et au Tchad.

Avant de se rendre au Nigeria, François Hollande a effectué hier sa troisième visite en Centrafrique, où il a confirmé que Paris retirerait d'ici la fin de l'année sa force militaire Sangaris, déployée pour sécuriser le pays après la guerre civile de 2013-2014.

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BEYROUTH - Le Hezbollah chiite libanais a accusé ce matin des rebelles extrémistes sunnites d'être responsables de tirs d'artillerie qui ont tué son chef militaire Moustafa Badreddine en Syrie, une version questionnée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Après l'annonce hier de la mort de Moustafa Badreddine, des dirigeants libanais avaient mis en cause Israël, qui a mené plusieurs frappes aériennes contre les combattants du "parti de Dieu" depuis que celui-ci s'est engagé dans le conflit syrien au côté des forces de Bachar al Assad.

Ce vétéran du Hezbollah, qui dirigeait ses opérations sur le théâtre syrien, a été tué par des tirs d'artillerie de "groupes takfiris", un terme désignant les djihadistes sunnites, sur une base proche de l'aéroport de Damas, a affirmé le mouvement chiite dans un communiqué.

Le Hezbollah ne précise pas quand ce bombardement a eu lieu, ni quand son chef militaire est mort. Or, selon l'OSDH, les rebelles présents dans la partie de la Ghouta orientale qui s'étend entre l'aéroport et le centre de Damas, tous deux sous contrôle gouvernemental, n'ont pas pris pour cible ce secteur au cours de la semaine écoulée.

Moustafa Badreddine, qui était âgé de 55 ans, était sous le coup de sanctions américaines et avait été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l'Onu dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.

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CARACAS - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré l'état d'urgence pour une durée de 60 jours hier en raison de ce qu'il a qualifié de "menaces" venant des Etats-Unis et de l'intérieur du pays pour renverser son gouvernement.

Le président socialiste n'a pas donné de précision sur le contenu de cette mesure. Un précédent état d'urgence, instauré l'an dernier dans des Etats près de la frontière colombienne, s'était traduit par la suspension d'une partie des garanties constitutionnelles dans ces régions.

Auparavant, des responsables des services de renseignement américains avaient dit craindre un effondrement politique et économique au Venezuela, estimant que l'impopulaire président ne finirait sans doute pas son mandat.

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KAMPALA - Le chef de file de l'opposition ougandaise, Kizza Besigye, a été inculpé de trahison tard hier soir pour s'être autoproclamé président et avoir contesté la victoire du chef de l'Etat, Yoweri Museveni, lors de la présidentielle de février, ont annoncé aujourd'hui des responsables des deux camps.

Le chef d'accusation, passible de la peine de mort, illustre l'escalade de la confrontation entre le président ougandais et Kizza Besigye, qui a été arrêté à plusieurs reprises et a accusé les autorités de l'avoir passé à tabac et d'avoir tenté de l'intimider.

Après l'annonce de la réélection de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 30 ans, l'opposant avait dénoncé "le processus électoral le plus frauduleux jamais vu en Ouganda" et appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître la victoire du chef de l'Etat sortant, qui a été réinvesti jeudi.

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RENNES, Ille-et-Vilaine - Une nouvelle manifestation contre "les violences policières" prévue aujourd'hui à Rennes a été interdite par les autorités après de nouveaux incidents entre manifestants et forces de l'ordre survenus hier soir dans le chef lieu de l'Ille-et-Vilaine.

Les devantures de plusieurs banques, de magasins de vêtements et d'un commissariat ont été fracassées à coup de barres de fer par quelque 150 militants radicaux, ont constaté des témoins. Ces incidents ont eu lieu après l'évacuation hier matin d'une salle municipale occupée depuis 12 jours par des opposants à la loi Travail et des participants du mouvement Nuit Debout.

Un collectif a appellé pour aujourd'hui à une manifestation "contre les violences policières" qui a été interdite par la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Elle dit redouter de nouveaux débordements et évoque un "risque de troubles à l'ordre public grave".

"Rennes et Nantes n'ont pas vocation à devenir un champ de bataille pour casseurs animés par la haine de l'Etat et de la République", a pour sa part déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, lors d'un déplacement dans la Loire hier.

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PARIS - La Fédération nationale des industries chimiques de la CGT (FNIC-CGT) a lancé hier un appel à la grève reconductible dans le secteur pétrolier en France à compter du 20 mai pour demander le retrait du projet de loi Travail. Les syndicats CGT du pétrole, réunis en assemblée générale à Montreuil, près de Paris, ont lancé dans un communiqué un appel au "blocage progressif des produits pétroliers" du 17 au 19 mai.

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PARIS - L'ancienne présidente du directoire d'Areva Anne Lauvergeon a été mise en examen hier soir dans l'enquête sur la valorisation de la société minière Uramin, dont le rachat en 2007 a tourné au désastre financier.

Sa mise en examen porte sur les chefs de présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations, a-t-on indiqué.

Anne Lauvergeon, qui a été entendue toute la journée par les juges d'instruction chargés du dossier, a également été placée sous le statut de témoin assisté pour abus de pouvoir.

Les juges lui reprochent d'avoir présenté des comptes inexacts pour masquer des dépréciations d'actifs liées à l'acquisition de ces mines d'uranium pour 1,7 milliard d'euros.