BRUXELLES - La Grande-Bretagne n'a pas besoin d'envoyer une lettre formelle à l'Union européenne pour déclencher un processus de deux ans menant à sa sortie de l'UE, ont dit des responsables européens, sous-entendant que David Cameron pourrait déclencher ce processus lors d'un sommet européen prévu mardi.

"Ce déclenchement (...) pourrait prendre la forme d'une lettre au président du Conseil européen ou une déclaration officielle lors d'une réunion du Conseil européen dûment notée dans les enregistrements officiels de la réunion", a dit un porte-parole du conseil.

Un autre responsable, prié de réagir à l'agacement croissant des dirigeants européens contre le temps que semble prendre le Premier ministre britannique à faire parvenir une notification officielle de lancement de la procédure de divorce, a dit : "Celle-ci n'a pas besoin d'être écrit. Il suffit qu'il le dise".

Lors d'un dîner avec les 27 autres dirigeants européens lors d'un conseil européen de mardi, David Cameron fera le point sur le résultat du référendum de jeudi, à l'issue duquel les Britanniques ont voté pour la sortie de l'Union européenne.

David Cameron a annoncé vendredi qu'il démissionnerait d'ici octobre et qu'il laisserait le soin à son remplaçant d'invoquer l'article 50 qui déclenchera jusqu'à deux ans de négociations sur la sortie de son pays de l'UE.

Cette position paraît aller à l'encontre d'une promesse d'enclencher le processus dans la foulée du vote de jeudi, ce qui a provoqué l'ire de dirigeants européens désireux d'un règlement rapide pour limiter les incertitudes.

LONDRES - Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a estimé que la perte de l'accès au marché unique européen serait "catastrophique" pour la Grande-Bretagne après le vote en faveur du Brexit.

Hammond, qui a fait campagne en faveur du "Remain" (maintien), a jugé que son pays ne pourrait pas être en mesure d'accéder au marché unique tout en revendiquant un contrôle total des flux migratoires en provenance des autres Etats membres de l'Union européenne.

BERLIN - Les ministres français et allemand des Affaires étrangères ont rédigé un document de neuf pages intitulé "Une Europe forte dans un monde d'incertitudes" proposant notamment des politiques communes européennes en matière de sécurité et d'immigration et renforçant les convergences économiques.

"Afin de prévenir l'érosion silencieuse et rampante de notre projet européen, nous devons davantage nous concentrer sur l'essentiel et sur la réponse aux attentes concrètes de nos citoyens", écrivent Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier dans ce document dont Reuters a pu consulter un exemplaire.

LONDRES - Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon a déclaré qu'il était de sa responsabilité de négocier avec l'Union européenne afin de protéger les intérêts de l'Ecosse après le Brexit décidé par les électeurs britanniques.

"Mon défi maintenant en tant que Premier ministre est d'oeuvrer à la manière de protéger au mieux les intérêts de l'Ecosse", a-t-elle dit, précisant qu'elle allait discuter avec les dirigeants de Bruxelles dans les prochains jours.

LONDRES - Jeremy Corbyn a limogé Hilary Benn son ministre des Affaires étrangères "fantôme" (shadow), rapporte The Observer après que le journal a dit que ce dernier préparait un coup contre le chef du parti travailliste.

Plusieurs membres du Parti travailliste ont fustigé l'attitude de Jeremy Corbyn, élu l'année dernière à la tête du Labour, auquel ils reprochent de n'avoir pas réussi à convaincre l'électorat du nord de l'Angleterre de voter en faveur d'un maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne.

ZURICH - Les banques centrales sont prêtes à coopérer pour soutenir la stabilité financière, dans la foulée du référendum par lequel les Britanniques ont décidé jeudi de se retirer de l'Union européenne, a dit hier la Banque des règlements internationaux (BRI). Les banquiers centraux, réunis en Suisse pour discuter de l'économie mondiale, ont évoqué les implications du "Brexit".

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MADRID - La formation anti-austérité Unidos Podemos devrait enregistrer une progression sensible lors des élections législatives organisées aujourd'hui en Espagne, ce qui serait un nouveau coup porté aux partis traditionnels européens, ébranlés par le choix des Britanniques de quitter l'Union européenne.

Les électeurs espagnols électeurs sont à nouveau appelés aux urnes, six mois après qu'un précédent scrutin législatif n'a pu aboutir sur la formation d'une coalition gouvernementale, les partis traditionnels - le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste espagnol (PSOE) - ayant été bousculés par les nouveaux venus, Unidos Podemos et le centriste Ciudadanos.

Les derniers sondages semblent suggérer que le parlement issu des élections de ce dimanche sera tout aussi fragmenté que le précédent, aucun des quatre grands partis et des six formations régionales n'était susceptible de s'imposer dans un parlement composé de 350 sièges.

Le parti conservateur PP devrait conserver son rang de première formation politique du pays, avec environ 120 sièges. Mais Ciudadanos ("Citoyens"), son partenaire de coalition le plus évident, ne devrait en remporter qu'une quarantaine, les laissant assez loin des 176 nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

La montée en puissance annoncée d'Unidos Podemos ("Ensemble nous pouvons"), une coalition anti-austérité emmenée par Podemos, pourrait, sur le papier, offrir une voie de sortie.

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EREVAN - Le pape François a appelé hier l'Arménie et la Turquie à oeuvrer à une réconciliation et à rejeter le "pouvoir illusoire de la vengeance", un siècle après le massacre de 1,5 million d'Arméniens dans les dernières années de l'Empire ottoman.

Le souverain pontife a lancé son appel lors d'une soirée de prières avec les prélats de l'Eglise apostolique arménienne, au deuxième jour d'un voyage lors duquel il a qualifié les événements de 1915 de "génocide", terme qu'Ankara rejette catégoriquement.

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BAGDAD - Les forces irakiennes ont pris le contrôle du dernier quartier que les combattants du groupe Etat islamique (EI) tenaient à Falloudja et ont annoncé que la bataille pour la reconquête de cette ville était terminée.

Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi avait proclamé la semaine passée la victoire des troupes gouvernementales dans cette localité stratégique mais les combats s'étaient poursuivis.

"Nous annonçons que le quartier central de Golan a été nettoyé par les unités de l'antiterrorisme et nous transmettons au peuple irakien la bonne nouvelle que la bataille de Falloudja est terminée", a déclaré le général Abdoul Wahab al Saïdi sur la télévision gouvernementale.

Quelques combattants de l'EI demeurent retranchés dans une poignée de bâtiments tandis que les autres ont fui, a-t-il précisé, ajoutant qu'au moins 1.800 activistes avaient été tués dans cette opération.

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NOTRE-DAME-DES-LANDES, Loire-Atlantique - Partisans et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes jettent leurs dernières forces dans la bataille avant une "consultation" inédite en France et cruciale pour l'avenir de cet équipement controversé. Quelque 967.000 électeurs du département sont en effet appelés à se prononcer aujourd'hui pour ou contre le transfert de l'actuel aéroport de Nantes au nord de l'agglomération, un avis qui demeure "consultatif" selon la loi mais dont François Hollande et Manuel Valls se sont engagés à suivre le résultat.