ROME - Les dirigeants européens se sont réunis aujourd'hui à Rome pour célébrer le soixantième anniversaire du traité fondateur de l'Union et tenter de relancer une dynamique fragilisée par le Brexit et par le regain nationaliste perceptible sur le Vieux continent.

Ce sommet se déroule sous l'étroite surveillance des forces de l'ordre italiennes qui redoutent les débordements des manifestants hostiles à l'Union et s'organisent pour prévenir tout risque d'attaque terroriste quelques jours après l'attaque de Westminster.

Les 27 dirigeants européens se sont rassemblées au Palais de Campidoglio où a été signé le Traité de Rome le 25 mars 1957, en l'absence de la Première ministre britannique, Theresa May, qui s'apprête à adresser au président du Conseil, Donald Tusk, un courrier l'informant du déclenchement des procédures ouvrant le processus de sortie du Royaume-Uni.

Samedi, Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, a évoqué devant les dirigeants européens sa jeunesse dans la ville polonaise de Gdansk, dernière le Rideau de fer, et rappeler ainsi le chemin parcouru par l'Union. Ils les a priés de ne pas entraîner le projet européen dans des querelles intestines et de lui éviter de sombrer dans la bureaucratie.

"Pourquoi perdre aujourd'hui confiance dans le projet de l'unité ? Est-ce parce qu'il est devenu réalité ? Ou parce que nous nous en sommes lassés ?", a-t-il demandé, s'adressant implicitement au gouvernement au pouvoir à Varsovie, conservateur et résolument eurosceptique.

"L'Europe en tant qu'entité politique sera unie ou ne sera pas. L'unité de l'Europe n'est pas un modèle bureaucratique, c'est un socle de valeurs communes et de normes démocratiques."

Après deux jours de négociations serrées, les 27 signeront peu avant midi (11h00 GMT), une déclaration célébrant la paix et l'Unité.

"Nous sommes unis pour le meilleur", conclut le texte. "L'Europe est notre avenir commun."

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PARIS - Le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité (catégorie A) a légèrement baissé de 0,1% en février en France métropolitaine mais celui des chômeurs exerçant une activité réduite (catégories B et C) a continué à augmenter, selon des chiffres publiés par le ministère du Travail.

Fin février, le nombre de personnes inscrites en catégorie A à Pôle Emploi était de 3.464.400 (3.721.400 en incluant les départements d'outre-mer), soit une baisse de 0,1% (-3.500) par rapport à janvier.

En ajoutant les catégories B et C, le nombre d'inscrits a augmenté de 0,5% (+28.800) à 5.515.200 (5.817.600 en incluant les DOM).

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PARIS - François Fillon ne fait pas preuve de la dignité et de la responsabilité nécessaires dans une campagne présidentielle, a estimé hier François Hollande, présenté par François Fillon comme le chef d'une "machination" pour l'abattre.

L'ancien Premier ministre a accusé le chef de l'Etat d'avoir manoeuvré contre lui au moyen d'un "cabinet noir", sur la foi d'un livre dont certains de ses auteurs ont dit n'avoir rien écrit de tel.

"Je ne veux pas rentrer dans le débat électoral, je ne suis pas candidat, mais il y a une dignité, une responsabilité à respecter et je pense que monsieur Fillon est au-delà maintenant ou en deçà", a poursuivi le président de la République.

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PARIS - Marc Joulaud, l'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, a été mis en examen pour détournement de fonds publics dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs visant Penelope Fillon, a-t-on appris de source proche du dossier.

Marc Joulaud avait employé de 2002 à 2007 l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle comme assistante parlementaire, selon des révélations du Canard enchaîné à l'origine de l'enquête. Les enquêteurs cherchent à déterminer si Penelope Fillon a réellement exercé une activité auprès de Marc Joulaud, aujourd'hui maire Les Républicains de Sablé-sur-Sarthe et député européen.

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PARIS - Deux hommes soupçonnés de complicité avec l'assaillant abattu le 18 mars à l'aéroport d'Orly après s'être attaqué à une militaire de l'opération Sentinelle ont été mis en examen dans la nuit, a-t-on appris de source judiciaire.

Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le plus jeune, né en 1986, est aussi mis en examen pur détention d'arme de catégorie B en relation avec une entreprise terroriste, précise-t-on de même source.

Les enquêteurs cherchent à déterminer comment l'assaillant d'Orly, Ziyed Ben Belgacem, s'est procuré le pistolet à grenaille avec lequel il a tiré sur un policier lors d'un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), puis agressé une patrouille de Sentinelle à l'aérogare d'Orly-Sud.

Les deux hommes mis en examen sont soupçonnés d'avoir joué un rôle dans la remise de cette arme. Tous deux ont été placés sous mandat de dépôt, conformément aux réquisitions du parquet qui avait demandé leur placement en détention provisoire.

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MOSCOU - Le président russe Vladimir Poutine a reçu Marine Le Pen, assurant toutefois qu'il n'y aurait pas d'ingérence russe dans l'élection présidentielle française.

La candidate du Front national a ainsi réussi à parfaire sa stature internationale à un mois du scrutin après avoir rencontré le président libanais Michel Aoun en février et celui du Tchad, Idriss Deby, au début de la semaine.

"Nous ne voulons en aucun cas influencer le déroulement des évènements (en France, NDLR)", a déclaré le chef du Kremlin à la présidente du parti d'extrême droite.

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WASHINGTON - Les représentants américains ont infligé un cuisant camouflet à Donald Trump en lui refusant la majorité dont il avait besoin pour réformer le système de santé des Etats-Unis et abroger l'Obamacare, mesure dont il avait fait un de ses chevaux de bataille électoraux.

Après un report du vote à la Chambre des représentants jeudi, le président américain avait mis les parlementaires en demeure de voter ce texte hier. Tout au long de la journée, des tractations ont eu lieu en vain pour réunir une majorité à la chambre basse du Congrès.

Donald Trump a exprimé hier sa déception après avoir été contraint de retirer le texte de loi abrogeant l'Obamacare. Bien qu'il dispose de la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, il a expliqué ce revers par l'opposition des démocrates et a déclaré "avoir beaucoup appris à propos de la loyauté".

Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a accusé le coup. "C'est un jour décevant pour nous. Faire de grandes choses est difficile", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Dans un avenir prévisible, nous allons vivre avec l'Obamacare", a-t-il ajouté.

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LONDRES - La police britannique a procédé à deux nouvelles arrestations dans l'enquête sur l'attaque de mercredi à Londres mais ignore toujours si l'agresseur, Khalid Masood, tué par les forces de l'ordre, a bénéficié de complicités.

Mark Rowley, le chef des services antiterroristes de la police londonienne, a déclaré que les enquêteurs tentent de déterminer s'il a été en contact avec d'éventuels commanditaires. Au total, neuf personnes sont toujours en garde à vue; une femme a été remise en liberté conditionnelle.

Le bilan de l'attaque, revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI), s'est alourdi à quatre morts, un homme de 75 ans ayant succombé à ses blessures, et une cinquantaine de blessés, dont deux dans un état grave.

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N'DJAMENA - Un ressortissant français enlevé avant-hier au Tchad, près de la frontière avec le Darfour, a été emmené au Soudan, a déclaré un haut responsable des services de sécurité tchadiens.

Une force mixte tchado-soudanaise poursuit les recherches.

Ce Français âgé d'une soixantaine d'années, employé d'une société minière, a été enlevé dans une région reculée de l'est du Tchad, au sud d'Abéché, à environ 800 km à l'est de la capitale, N'Djamena, et à 150 km de la frontière soudanaise.

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CAYENNE, Guyane - Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé hier l'envoi d'une mission interministérielle de haut niveau en Guyane pour apaiser ce territoire français d'Amérique latine paralysé par des mouvements sociaux contre la délinquance qui y sévit.

Le Premier ministre a appelé "l'ensemble des forces politiques, économiques et sociales de la Guyane à se saisir de cette initiative pour construire ensemble l'avenir de ce territoire".

Ces mouvements sociaux sont soutenus par les élus locaux, notamment le président de la Collectivité de Guyane, Rodolphe Alexandre, qui refuse de se rendre à Paris pour entamer des négociations et réclame la tenue de discussions en Guyane.

Le département d'Etat américain a déconseillé hier à ses ressortissants tout voyage en Guyane, en raison des mouvements sociaux qui paralysent le pays et ont, selon Washington, le potentiel de devenir violents à Kourou et Cayenne.

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PARIS - Le déficit public de la France a été ramené à 3,4% du produit intérieur brut en 2016, poursuivant sa décrue à un rythme aussi laborieux que les années précédentes, selon les données initiales publiées hier par l'Insee.

L'objectif de 3,3% visé par le gouvernement - pourtant jugé "modeste" en cours d'année par le Haut Conseil des finances publiques - a été manqué de peu du fait de la faiblesse de la croissance, qui a pesé sur les recettes, et d'une révision à la hausse, à 3,6% (3,5% auparavant) de la marque de 2015.

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ROME - Les dirigeants européens se retrouvent aujourd'hui à Rome, pour le second jour de suite, sans la Première ministre britannique pour adopter une déclaration traçant l'avenir d'une Union européenne chahutée par les tensions internes et les pressions extérieures.

Signe des difficultés, à quelques jours du lancement du processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union, la colère des autorités polonaises à propos de cette déclaration, que la Première ministre, Beata Szydlo, a menacé de ne pas signer, en raison d'un passage sur la possibilité d'une Europe à plusieurs vitesse.

Le pape François a appelé hier les dirigeants des 27 pays de l'UE à ne pas laisser s'installer un "vide des valeurs" au moment où est célébré le 60e anniversaire de la création du bloc communautaire qui est, a ajouté le Saint-Père, "menacé de disparition".

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COLMAR, Haut-Rhin - Le préfet du Haut-Rhin a annoncé hier qu'il autorisait le stockage "pour une durée illimitée" des déchets toxiques entreposés dans les galeries de Stocamine, une ancienne mine des Potasses d'Alsace, moyennant le retrait d?une partie des produits les plus dangereux. Les associations locales ont annoncé leur intention d'attaquer cette décision devant le tribunal administratif, craignant, à l'instar des collectivités locales, qu'elle entraîne une pollution de la nappe phréatique.