GÊNES, Italie - Les secouristes continuent de fouiller les décombres du viaduc autoroutier qui s'est effondré mardi à Gênes, alors que l'Italie se prépare à des funérailles nationales pour les victimes de la catastrophe.

L'espoir de retrouver des survivants, trois jours après la catastrophe, est minime mais les sauveteurs, aidés de chiens renifleurs, veulent encore croire que des gens sont peut-être bloqués dans des "poches de survie" formées entre les blocs de béton.

Les secouristes, qui travaillent en continu depuis la catastrophe, n'ont pas encore dégagé toutes les voitures bloquées sous les décombres.

Le bilan de l'effondrement du tronçon de 200 mètres du pont sur l'autoroute A10, précipitant dans le vide les véhicules d'une hauteur de 50 mètres, reste à 38 morts, mais dix à 20 personnes sont toujours portées disparues, a déclaré hier le procureur de Gênes, Francesco Cozzi.

Les funérailles de la plupart des victimes doivent avoir lieu demain à 11h30 (09h30 GMT) au Centre des expositions de Gênes en présence du cardinal Angelo Bagnasco, du président de la République Sergio Mattarella et du président du Conseil Giuseppe Conte.

Mais certaines familles ont dit qu'elles boycotteraient l'événement et organiseraient elles-mêmes les funérailles de leurs proches, en signe de protestation contre les négligences à l'origine selon elles de l'accident.

MILAN - Le concessionnaire autoroutier italien Autostrade per l'Italia devrait tenir une réunion extraordinaire de son conseil d'administration mardi prochain, une semaine après l'effondrement du viaduc de Gênes, a-t-on appris ce matin.

La maison mère d'Autostrade Atlantia, elle-même contrôlée par la famille Benetton, devrait pour sa part réunir son conseil d'administration mercredi, ajoute-t-on.

Le gouvernement italien a annoncé hier soir avoir ouvert une enquête sur Autostrade per l'Italia et lui a donné quinze jours pour démontrer qu'elle a respecté ses obligations contractuelles.

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PARIS - Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé aujourd'hui que des moyens supplémentaires seraient dégagés pour éviter que des drames comme celui du pont de Gênes ne se produisent en France. Il n'en a pas précisé le montant.

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, avait déclaré sur franceinfo mercredi que la sécurité sur les routes serait une priorité. En 2018, le gouvernement a augmenté de 100 millions d'euros les crédits pour l'entretien des ouvrages, précise-t-elle, pour arriver à 800 millions d'euros.

Un rapport rendu public en juillet sur l'état du réseau autoroutier public français a estimé qu'un tiers des 12.000 ponts de ce réseau nécessitait des réparations et que 7% des ponts présentaient à terme un risque d'effondrement.

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PARIS - Le titre Air France-KLM a cédé 3,54% à la Bourse de Paris au lemendamin de l'officialisation de l'arrivée du Canadien Benjamin Smith au poste de directeur général.

Le conseil d'administration d'Air France-KLM a annoncé hier soir la nomination de Smith, l'actuel numéro deux d'Air Canada, à la direction générale du groupe, un poste qu'il prendra au plus tard le 30 septembre.

Critiquée à l'avance par l'intersyndicale d'Air France, cette nomination a en revanche reçu le soutien de l'Etat français, premier actionnaire du groupe. Les syndicats brandissent la menace d'une nouvelle grève à la rentrée.

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BARCELONE - Les drapeaux sont en berne aujourd'hui à Barcelone, un an jour pour jour après les attentats islamistes qui ont fait 16 morts et une centaine de blessés dans la capitale de la Catalogne et dans la station balnéaire de Cambrils, plus au sud.

Une cérémonie du souvenir s'est tenue dans la matinée sur la Plaza de Catalunya, au sommet de la Rambla, en présence du roi d'Espagne Felipe VI, du président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez, de la maire de Barcelone, Ada Colau, et du président de l'exécutif régional de Catalogne, Quim Torra.

En dépit de l'atmosphère de respect et de la demande explicite des familles des victimes de laisser la politique de côté, l'ombre des tensions entre les indépendantistes catalans et le pouvoir central a plané sur les cérémonies.

Deux grandes bannières contre la présence du roi et de son épouse Letizia ont été déployées. Une d'elle, accrochée à un bâtiment de la Plaza de Catalunya, proclamait que "le roi d'Espagne n'est pas le bienvenu dans le pays catalan".

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WASHINGTON - Donald Trump a annoncé aujourd'hui qu'il se rendrait à paris le 11 novembre pour commémorer le 100e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, après avoir dû annuler son projet de défilé militaire à Washington.

En février, le président américain, qui avait assisté l'été précédent au traditionnel défilé militaire du 14-Juillet à Paris, avait demandé au Pentagone d'étudier l'organisation d'un événement similaire en l'honneur des troupes américaines.

Mais le département de la Défense a annoncé hier que le projet était reporté. L'explosion des coûts d'organisation expliquerait cette décision, avec un budget chiffré à plus de 90 millions de dollars par un responsable américain, trois fois que l'enveloppe initiale évoquée par la Maison blanche.

"Je participerai à la place à un grand défilé déjà prévu sur la base aérienne Andrews à une date différente et j'irai au défilé de Paris, célébrant la fin de la guerre, le 11 novembre", a annoncé Donald Trump.

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BERLIN - Angela Merkel a estimé aujourd'hui qu'une rencontre à quatre entre la Russie, la Turquie, la France et l'Allemagne consacrée au dossier syrien pourrait avoir du sens. La chancelière allemande s'entretiendra demain avec Vladimir Poutine.

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé lundi dernier qu'un sommet à quatre sur la Syrie avec la Russie, la France, la Turquie et l'Allemagne était "prévu dans un avenir proche". Des discussions sont en cours sur le niveau et le format d'une telle réunion, avait alors indiqué une source élyséenne. "A priori, ce serait plutôt niveau conseiller", précisait-on.

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ANKARA - La justice turque a rejeté une nouvelle demande de remise en liberté du pasteur américain Andrew Brunson, dont l'arrestation puis l'assignation à résidence a cristallisé les tensions entre Ankara et Washington, rapporte aujourd'hui la chaîne de télévision Haberturk.

Brunson, accusé de terrorisme, a passé plus de vingt mois en détention avant d'être assigné à résidence en juillet dernier.

Les fortes tensions entre les Etats-Unis et la Turquie ont accentué la chute de la livre turque, qui a perdu près de 40% de sa valeur depuis le début de l'année. Washington a averti hier soir la Turquie que de nouvelles sanctions économiques lui seraient imposées si Brunson n'est pas libéré.

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PARIS - Le socialiste belge Paul Magnette a annoncé qu'il ne serait pas le candidat de PS français aux élections européennes, actant son refus la proposition qui lui avait été faite par la direction du parti.

Dans un entretien au Monde, le maire PS de Charleroi motive ce refus par des "raisons personnelles", à l'heure où le projet était loin de faire l'unanimité parmi les socialistes français.