MADRID - Le gouvernement espagnol pourrait activer samedi l'article 155 de la Constitution, qui permettra de suspendre l'autonomie politique de la Catalogne, ont annoncé jeudi les services du président du gouvernement, Mariano Rajoy, à l'expiration du second ultimatum lancé par Madrid à Barcelone.

"Le gouvernement espagnol poursuivra les procédures prévues à l'article 155 de la Constitution pour rétablir la légalité dans le gouvernement autonome de la Catalogne", a déclaré le gouvernement central dans un communiqué.

Rajoy avait enjoint au président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, de renoncer formellement à une proclamation unilatérale d'indépendance.

Dans sa réponse, le président du gouvernement autonome n'apporte pas de clarification sur le point de savoir s'il a ou non proclamé l'indépendance de la Catalogne et ajoute que le Parlement régional pourrait voter une déclaration formelle d'indépendance si aucun dialogue ne s'engage avec le gouvernement central.

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BRUXELLES - Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont exprimé leur unité sur la négociation du Brexit et, pour certains d'entre eux, leur soutien à l'Espagne, confrontée à la délicate situation catalane, à leur arrivée au Conseil européen.

La Première ministre britannique, Theresa May, a dit qu'elle présenterait à ses homologues des "plans ambitieux" pour progresser dans les semaines à venir, jugeant "urgent de parvenir à un accord sur les droits des citoyens".

"Ce Conseil européen sera marqué par un message d’unité", a dit le président français, Emmanuel Macron. "Unité autour de nos Etats membres face aux crises qu’ils peuvent connaître, unité autour de l’Espagne, et unité aussi très forte dans la discussion du Brexit : nous sommes tous unis sur les constats, les intérêts et les ambitions avec un même négociateur, Michel Barnier", a-t-il ajouté.

Les dirigeants des Vingt-Sept vont refuser d'ouvrir la seconde phase des négociations avec le Royaume-Uni, jugeant insuffisants les progrès sur les sujets préalables - droit des expatriés, frontière irlandaise et reste à payer. Mais ils devraient faire un geste, en décidant de commencer à travailler entre eux sur cette seconde phase, cruciale pour Londres, qui porte sur les modalités de la transition post-Brexit et les relations futures.

BRUXELLES - La chancelière allemande Angela Merkel a appelé ses partenaires européens à réduire le soutien financier accordé à la Turquie dans le cadre de sa procédure d'adhésion à l'Union européenne en raison de la dérive autoritaire du régime du président Recep Tayyip Erdogan.

La chef du gouvernement allemand a certes salué la contribution des autorités turques dans la gestion de la crise des migrants mais elle s'est surtout inquiétée des entorses faites aux principes démocratiques depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016.

"Les changements en Turquie sont très négatifs du point de vue des valeurs démocratiques", a estimé Angela Merkel. "Non seulement des Allemands sont arrêtés mais tout l'Etat de droit en Turquie avance dans la mauvaise direction. Cela nous inquiète beaucoup. Je vais soutenir une réduction des fonds de pré-adhésion", a-t-elle annoncé.

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BAGDAD - Quelque cent mille civils kurdes ont fui depuis le début de la semaine l'avancée des forces armées irakiennes dans le nord de l'Irak, où les combattants kurdes peshmergas se retirent des zones qu'ils contrôlaient depuis trois ans.

Nouveau signe des tensions entre le gouvernement central et les autorités kurdes, la Cour suprême irakienne a ordonné l'arrestation du vice-président de la région autonome du Kurdistan, Kosra Rassoul, accusé d'avoir présenté comme des "forces d'occupation" les unités de l'armée qui ont pris lundi le contrôle de la ville de Kirkouk.

Cette démonstration de force des autorités de Bagdad fait suite au référendum d'autodétermination organisé le 25 septembre par le gouvernement régional du Kurdistan (GRK), au cours duquel les Kurdes se sont massivement prononcés pour l'indépendance de la région. Les peshmergas kurdes se sont retirés sur les positions qu'ils tenaient dans le Nord en juin 2014, au moment de la poussée éclair des djihadistes de l'Etat islamique (EI).

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PARIS - La France a critiqué la Russie pour ses attaques sur la partialité supposée de la mission d'enquête sur les armes chimiques en Syrie, soulignant que sa "crédibilité" et son "indépendance" ne pouvait être contestées.

Les autorités russes, alliés du régime de Bachar al Assad, ont systématiquement remis en question les conclusions du mécanisme d'enquête conjoint ("JIM") liant l'Onu à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Les experts, qui se sont rendus récemment en Syrie, doivent rendre d'ici au 26 octobre un rapport relatif à l'attaque du 4 avril dernier contre Khan Cheikhoun, dans le nord de la Syrie, qui a fait 87 morts, dont des enfants, et plus de 500 blessés.

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PARIS - La France doit accélérer sa transition écologique si elle veut respecter ses engagements de long terme en matière d'émissions de CO2 et de consommation d'énergie, selon un rapport de l'Ademe publié jeudi.

Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, le pays doit fournir des efforts particuliers dans les domaines du bâtiment et des transports, deux "chantiers prioritaires", faute de quoi il ne pourra remplir les objectifs inscrits dans la loi de transition énergétique votée en 2015.

La législation adoptée sous François Hollande prévoit notamment de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 et de réduire la consommation énergétique finale de 50% à l'horizon 2050 par rapport à 2012.

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PARIS - Emmanuel Macron a présenté sa police "de sécurité du quotidien", destinée à restaurer la confiance entre les forces de sécurité et la population, fragilisée par des accusations de violences policières et une série d'agressions de policiers, dans un contexte de forte menace terroriste.

"L'exigence de nos concitoyens est devenue croissante", a-t-il déclaré, rappelant d'emblée l'existence d'une "menace terroriste durablement élevée" avec treize attentats déjoués depuis le début de l'année.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, la police de sécurité du quotidien (PSQ) fera l'objet d'une concertation jusqu'à la fin de l'année avant d'être expérimenté au premier trimestre 2018 dans une quinzaine de zones, urbaines comme rurales. Une trentaine de villes sont d'ores et déjà candidates.

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PARIS - Les membres de groupe d'extrême droite arrêtés mardi ne constituaient pas "la bande la plus sérieuse qu'on ait arrêtée au cours des derniers temps", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Pendant l'enquête, "on s'est aperçu que les cibles n'étaient pas si précises que cela et qu'ils évoquaient toute une série de cibles potentielles", a-t-il ajouté sur franceinfo.

Dix membres présumés de l'ultra-droite ont été arrêtés mardi dans la région de Marseille et en Seine-Saint-Denis, dont une femme et trois mineurs.

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PARIS - Le rapporteur du budget à l'Assemblée nationale, Joël Giraud (La République en marche), a joint sa voix à celle de nombreux députés pour demander une "étude d'impact" sur les mesures fiscales visant les Français les plus aisés, a-t-on appris auprès de l'intéressé.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a invoqué mercredi le secret fiscal face à la demande de 120 parlementaires majoritairement de gauche, publiée dans Libération, exhortant le gouvernement à faire la lumière sur les conséquences pour les plus riches des mesures inscrites dans le projet de budget 2018.