WASHINGTON - Donald Trump, dans une interview accordé à l'agence Reuters, a exclu hier la moindre concession vis-à-vis de la Turquie en échange de la libération du pasteur américain Andrew Brunson, accusé de terrorisme par Ankara, ajoutant n'être absolument pas préoccupé par les conséquences des droits de douane qu'il a imposés en guise de riposte.

"Je pense que ce que fait la Turquie, c'est très triste. Je pense qu'ils font une terrible erreur. Il n'y aura pas de concessions", a-t-il déclaré dans un entretien à Reuters depuis le bureau Ovale de la Maison blanche.

Au cours de cet entretien portant sur les grands sujets du moment, Trump a également confié qu'il n'attendait pas grand chose des discussions commerciales avec la Chine prévues cette semaine à Washington et s'est déclaré "pas emballé" par la politique de remontée progressive des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

Il juge par ailleurs "probable" qu'il reverra le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à la suite de leur sommet historique de juin dernier à Singapour, mentionnant la "grande alchimie" qui s'est développée entre eux. "Je l'aime bien, il m'aime bien", dit-il du dirigeant de la République populaire démocratique de Corée.

Quant à l'enquête que mène le procureur spécial Robert Mueller sur une possible ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 et une éventuelle collusion entre des membres de son équipe de campagne et Moscou, Trump se dit inquiet que toute déclaration qu'il pourrait effectuer sous serment puisse être utilisée pour porter contre lui des accusations de parjure.

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MILAN - Le gouvernement italien travaille à l'application de pénalités contre la société Atlantia, propriétaire du concessionnaire autoroutier Autostrade per l'Italia, après l'effondrement du viaduc Morandi la semaine dernière à Gênes, a annoncé ce matin le président du Conseil italien, Giuseppe Conte.

"Le dossier est dans ma sacoche et il a voyagé avec moi au cours des derniers jours", a dit Conte dans un entretien au journal Il Corriere della Sera.

Le chef du gouvernement italien estime que les 500 millions d'euros proposés ce week-end par Atlantia pour reconstruire un édifice autoroutier et venir en aide aux familles des 43 victimes de la catastrophe constituent une offre trop modeste. "Ils pourraient la multiplier par quatre ou par cinq", a-t-il dit.

A l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire, Autostrade per l'Italia a confirmé en milieu d'après-midi le plan d'investissement de 500 millions d'euros annoncé samedi pour reconstruire le viaduc et venir en aide aux proches des victimes et aux habitants déplacés.

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ROME - Les recherches se sont poursuivies aujourd'hui dans les gorges du Raganello, destination prisée des randonneurs dans le sud de l'Italie, où la crue soudaine d'un torrent à la suite de fortes chutes de pluie a fait au moins dix morts hier.

Le bilan était passé dans la nuit à onze morts, mais la Protection civile l'a ramené à dix.

Vingt-trois personnes qui se trouvaient également dans les gorges du Raganello, dans le parc national du Pollino, en Calabre, ont pu être secourues, dont une douzaine ont été blessées, a précisé la Protection civile.

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ATHENES - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a salué ce matin la fin de "l'Odyssée des temps modernes" de la Grèce, qui sort de plus de huit années sous la tutelle des programmes d'assistance financière, ajoutant que le pays ne devrait jamais oublier les leçons de cet épisode.

"Aujourd'hui, un jour nouveau se lève sur notre pays, un jour historique, un jour de libération", a déclaré Tsipras lors d'une déclaration télévisée depuis la très symbolique île d'Ithaque.

"Notre pays a regagné le droit de façonner son propre avenir", a-t-il ajouté sur cette île où Ulysse, roi d'Ithaque et héros de l'Odyssée du poète Homère, est revenu de la guerre de Troie après un périple de dix années.

Depuis avril 2010, en contrepartie d'une politique d'austérité drastique, la Grèce a reçu au total 288 milliards d'euros d'aide financière dans le cadre de trois programmes successifs de renflouement (2010, 2012 et 2015). Elle est le dernier des pays membres de l'Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d'ajustement, après l'Irlande en 2013, l'Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016.

La Grèce reste cependant placée sous "surveillance renforcée", un cadre visant à s'assurer qu'Athènes ne reviendra pas sur les réformes acceptées et maintiendra sa trajectoire budgétaire (la Grèce s'est notamment engagée à dégager un excédent budgétaire primaire - hors service de la dette - de 3,5% du PIB jusqu'en 2022 puis de 2,2% jusqu'en 2060).

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BRUXELLES - Il faudra sans doute organiser un sommet extraordinaire des dirigeants européens en novembre pour progresser sur la voie d'un éventuel accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, a-t-on appris auprès de diplomates en poste à Bruxelles.

Les négociations sur l'accord de divorce ont repris cet après-midi à Bruxelles entre Michel Barnier, le négociateur européen, et Dominic Raab, le nouveau ministre britannique du Brexit, après une pause estivale particulièrement mouvementée en Grande-Bretagne (Theresa May a enregistré coup sur coup les démissions de David Davis, son ministre du Brexit, et de Boris Johnson, son ministre des Affaires étrangères).

Selon Michel Barnier, le Royaume-Uni et l'UE vont négocier, à partir de maintenant, de manière continue.

Dominic Raab se dit, pour sa part, confiant quant à la possibilité de parvenir en octobre à un accord sur le retrait britannique de l'UE.

Le Brexit étant programmé pour le 29 mars à 23h00 GMT, Londres et Bruxelles disposent d'à peine plus de sept mois désormais pour s'entendre sur un accord de retrait.

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SINGAPOUR - Le terrorisme demeure une menace dans l'Etat de Rakhine (Arakan) en Birmanie et pourrait avoir de "graves conséquences" dans la région du sud-est asiatique, a estimé ce matin la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi.

"Le danger d'activités terroristes, qui est la cause initiale des événements qui ont conduit à la crise de Rakhine, demeure réel et présent aujourd'hui", a-t-elle déclaré lors d'une allocution à Singapour.

Suu Kyi, qui incarna autrefois la lutte pour un régime démocratique en Birmanie, est critiquée pour son silence face à la répression militaire menée contre la minorité musulmane rohingya dans le nord de l'Etat de Rakhine.

Les Nations unies ont qualifié ces exactions de "nettoyage ethnique", plus de 700.000 membres de cette communauté ayant dû se réfugier au Bangladesh pour fuir une intervention de l'armée birmane après l'attaque de postes de sécurité par des rebelles rohingyas.

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PARIS - Promise cet été par Emmanuel Macron en pleine affaire Benalla, la réorganisation des services de l'Elysée, qui vise notamment à dépoussiérer un fonctionnement parfois qualifié en interne d'"archaïque" et de kafkaïen, sera lancée d'ici la fin de l'année.

Cette réforme, qui se nourrira d'une révision générale des services menée à l'automne 2017, devrait se traduire entre autres par la nomination d'un directeur général des services et par une fusion des deux entités chargées de la sécurité du président, selon l'entourage du chef de l'Etat.

La révision générale des services "a mis en évidence le fait qu'il y avait des services qui avaient des tâches indues, qui s'étaient vu attribuer des missions supplémentaires sortant parfois de leur champ de compétence initiale, et qu'il y avait certains manques dans l'organisation hiérarchique", note-t-on.

Parmi les changements attendus, la fusion des deux entités chargées de la sécurité du président, assurée à l'heure actuelle par le commandement militaire - au sein de l'Elysée - et par le Groupe de sécurité de la présidence de la république (GSPR), lors de ses déplacements.